Mois : avril 2010

  • Célébration du 8 mai 1945 en France : Le déni continue

    Par Ghania Khelifi
    Les cérémonies sont programmées dans toutes les villes de France pour rendre hommage aux anciens combattants et pour célébrer le jour de la victoire sur l’Allemagne nazie. Mais rien n’est prévu pour ces milliers d’Algériens massacrés parce qu’ils ont cru, eux aussi, à la libération.
    La commémoration du 8 mai 1945 en France est toujours un moment difficile pour les Algériens vivant en France car le déni de ce dont leurs compatriotes ont été victimes à Sétif et Kherrata revient avec toute sa brutalité. Les cérémonies sont programmées dans toutes les villes de France pour rendre hommage aux anciens combattants et pour célébrer le jour de la victoire sur l’Allemagne nazie. Rien n’est prévu pour ces milliers d’Algériens massacrés parce qu’ils ont cru, eux aussi, à la libération. Des associations algériennes marqueront cette date par des conférences et cérémonies de recueillement, mais la France officielle persiste dans son refus de reconnaître ses crimes coloniaux. Les esprits sont de plus en plus loin de cette reconnaissance si l’on en juge par les propos des uns et des autres. Recemment, à l’Assemblée nationale française un député, un certain Jacques Myard, a interpellé le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, sur une lettre officielle adressée à son homologue algérien.
    Le député lui y a rappelé que «la presse a fait état d’un courrier adressé à votre homologue algérien, dans lequel vous auriez écrit que le peuple algérien est victime du système injuste et dégradant qu’était le système colonialiste. J’attends un démenti de votre part car il faut regarder devant soi et se comporter en partenaires. Les Algériens veulent toujours nous ramener à la période coloniale, nous pourrions leur parler des barbaresques des XVIIe et XVIIIe siècles».
    Ces propos n’ont presque pas besoin de commentaires par la liberté qu’ils prennent avec l’Histoire; ils disent cependant à quel point la classe politique française, dans sa grande majorité, voudrait enterrer son passé colonial au détriment de la mémoire algérienne. Kouchner a confirmé l’envoi de ce courrier en ajoutant: «mais je ne juge pas de la sorte ceux qui, sur place, ne profitaient pas du système» (colonial ndlr). Il s’agissait d’un mouvement de l’Histoire avec des conduites humaines souvent extrêmement dignes et justes». Kouchner ne pouvait évidemment que tempérer sa déclaration sur la violence colonialiste en distinguant entre «bons» et «mauvais» colons. Il est moins diplomate quand il s’agit de la relation franco-marocaine. Interrogé justement sur la position de la France sur la question du Sahara Occidental, il n’hésite pas à prendre position pour Rabat. «Quoique je connaisse bien Tindouf, je ne suis pas responsable du problème sahraoui. La frontière entre l’Algérie et le Maroc est l’une des plus hermétiques au monde.
    A l’instar de l’ONU, nous avons salué comme une avancée la proposition d’autonomie déposée par les Marocains sur le bureau du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon». Le ministre français omet de signaler que le peuple sahraoui ne veut pas de cette proposition et qu’il a exprimé clairement sa détermination quant à la souveraineté du Sahara occidental.
    Encore une fois, Paris veut faire croire qu’il existe et «un bon et un mauvais» colonialisme et que les sahraouis seraient satisfaits de vivre sous «protectorat» marocain. 


  • Le secrétaire général de l’ONU ne respecte pas le droit international

    Il met sur le même plan le pays colonisateur et le peuple colonisé
    Le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, a présenté le 6 avril 2010 son rapport sur le Sahara occidental qui servira de base à la résolution que le Conseil de sécurité doit adopter le 30 avril.
    Il prend acte de l’absence de résultat des négociations entre le Maroc et le Front Polisario mais sans proposer les moyens pour amener le Maroc à mettre un terme à ses manœuvres d’obstruction et à respecter le droit international.
     
                Il appelle à la poursuite des négociations pour aboutir  » à l’autodétermination du peuple sahraoui » en faisant référence à une « solution politique mutuellement acceptable » mais n’annonce pas l’organisation du référendum qui permettrait au peuple sahraoui de choisir librement entre l’indépendance, l’autonomie ou le rattachement au Maroc.
    Le rapport ne dit pas un mot sur l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc. Le rôle du secrétaire général ne devrait-il pas être de faire respecter le droit international fondé sur le droit des peuples  (en l’occurrence le peuple sahraoui) à disposer d’eux-mêmes et de tout mettre en œuvre pour achever le processus de décolonisation?
     
                Ce rapport affiche un mépris de la situation de plus en plus critique des droits de l’homme dans les territoires occupés. Il renvoie dos à dos le pays colonisateur et le peuple colonisé.
    C’est intolérable!
    Il ne fait aucun cas d’une récente proposition de son envoyé spécial, Christopher Ross, ni du rapport de la délégation du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme,  ni des nombreux appels lancés par des associations internationales des droits de l’homme (Amnesty international, Human Rights Watch, Front Line…), la délégation spéciale du Parlement européen, des personnalités et parlementaires de nombreux pays dans le monde pour que le mandat de la MINURSO soit étendu à l’observation des droits de l’homme au Sahara occidental.
     
                Le CORELSO appelle les associations des droits de l’homme, partis et syndicats à intervenir auprès des pays membres du Conseil de sécurité (notamment la France) pour que la prochaine résolution sur le Sahara occidental affirme sans réserve le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et élargisse le mandat de la MINURSO à la surveillance  des droits de l’homme au Sahara occidental et à la protection de la population sahraouie contre la répression.
     
                                                                           Ivry-sur-Seine le 14 avril 2010

     
  • Bougrine Adieu et grand MERCI!

    Par Mohamed Belmaïzi,20/4/2010
    Je reviens d’une longue absence et j’apprends le décès du grand Mohamed Bougrine. Affligé et meurtri par cette injuste révoltante perte de l’un des nôtres, je lui décline ici toute mon admiration et mon respect.
    Un homme de cette dignité si rare de nos jours. Toujours élégant et la noblesse transparaît de son visage rayonnant de bonté, complice des opprimés, avec une posture qui nargue les injustices, l’arrogance, la bêtise et le totalitarisme de ces pouvoirs étêtés prétendant à l’éternité. Un militant modèle, sans nul doute.
    Je le mets dans la race humaine des Mandela dont la grande sagesse ouvre un nouveau chapitre sur des hommes loyaux et désintéressés qui se méfient du « Pouvoir », rejettent sans détour la folle aspiration de le monopoliser à vie… ainsi que les ravages qu’il provoque sur « l’élite » toujours prête à trahir, pour quelques dirhams, la parole donnée et les idéaux affichés et tant partagés.
    Mohamed Bougrine nous lègue cette noble leçon de rester vigilants vis-à-vis de tout pouvoir aux leviers redoutables menant aux prestiges et corrompant si aisément l’éthique et la responsabilité morale propres aux combattants pour la liberté et la justice.
    Mohamed Bougrine aurait pu, s’il voulait, mettre sa tête entre les autres têtes pour dire « je veux qu’on reconnaisse mes mérites et qu’on me donne la part du gâteau qui me revienne » ! Mais Mohamed Bougrine était un visionnaire et ne s’était pas laissé patauger dans de telles considérations si viles et si dévastatrices. Prisonnier sous les Trois Rois, notre grand Mohamed Bougrine savait que l’immobilisme makhzénien qui opprime et terrorise les citoyens n’était pas fatalement indécrottable et qu’il suffira d’une éthique intraitable pour le déraciner d’une simple chiquenaude.
    Ton message mon cher Mohamed restera planté au fond de nos cœurs. Et mille mercis pour avoir été l’enfant miraculeux de ce pays du Couchant (le Maroc) et le compagnon de lutte des militants sincères et amoureux d’un véritable changement dans ce pays qui se refuse à décoller.
    Mon cher Mohamed, repose enfin en paix ! Un grand mérite pour un homme parti en jardinant !
    Mes condoléances à ta famille et à tes amis.
    Cordial,
    Belmaïzi
  • Découverte du sud du Maroc et du Sahara Occidental : témoignage d’un couple de voyageurs

    Par Madeleine et Alain, 21/4/2010
    Le Maroc, nous l’avions découvert il y a 4 ans : découverte des villes impériales, des paysages variés, du désert. Nous avions envie d’y retourner pour découvrir le sud, le Sahara Occidental et rencontrer des habitants, c’est pourquoi nous avions contacté Solidarité Maroc 05 de Gap. Nous ne savions rien ou si peu sur les Sahraouis. Nous sommes chargés de récupérer une commande d’huile d’argan à Taroudant et avons un contact possible à El Aaiun, Fatimatou .
    Bien entendu, découverte des paysages sauvages désertiques et splendides, des marocains toujours aimables, accueillants et des rencontres inoubliables..
    El AAIUN SAHARA OCCIDENTAL.
    Courant février nous arrivons à Foum El Oued petite localité située à 20 Km de El Aaiun, il y a une très belle plage avec des petites maisons. Nous stationnons sur un parking réservé aux
    camping cars.
    Nous contactons Fatimatou qui nous rejoint avec une amie et nous nous rendons dans la maison d’un autre ami sahraoui. L’accueil est chaleureux et nous buvons les 3 thés. Nous apprenons que l’amie de Fatimatou est la mère d’un jeune de 19 ans qui a été arrêté avec une quinzaine de lycéens pour avoir manifesté. Cette femme a créé une association avec les autres mères pour savoir où ont été emmenés leurs enfants qui ont 18 ans environ, l’un d’eux est décédé et les autres emprisonnés. Pour nous c’est une découverte de la répression de l’État marocain face aux Sahraouis.
    Un ami sahraoui qui s’est joint à nous, nous apprend qu’il est professeur et a dû cesser d’enseigner car ses élèves étaient constamment questionnés par la police pour savoir ce que le prof avait dit. Par respect pour ces enfants il ne travaille donc plus et se consacre à la lutte pour la reconnaissance et le respect du peuple saharoui, c’est un jeune homme décidé et déterminé.
    Nous nous quittons et prenons rendez-vous pour le lendemain avec Fatimatou à El Aaiun.
    Nous sommes devant l’hôtel de l’ONU, il y a des policiers marocains partout,..
    Nous téléphonons comme convenu à Fatimatou que nous apercevons avec un jeune qui nous demande de la suivre mais de loin, elle emprunte un chemin détourné pour nous amener jusque chez elle.
    Elle nous apprendra qu’elle risque des ennuis si on la voit avec des étrangers. Pour nous c’est une découverte, choquant dans un pays où nous pensions qu’il y régnait une certaine liberté.
    Nous discutons avec Fatimatou, un jeune cousin, un ami, sa mère, partageons un très bon tajine avec de la viande de chameau préparé par sa mère, le thé, les gâteaux etc…
    Nous apprenons que le frère de Fatimatou 19 ans est emprisonné pour avoir manifesté. Il est condamné à 5 ans de prison. Il a un droit de visite une fois par mois. Comme la prison est à environ 2000 Km ce n’est même pas possible car trop couteux. Nous voyons la photo de ce frère. Fatimatou nous montre des photos de tortures infligées lors des arrestations, elle-même en a subi.
    Au cours de la discussion, nous apprenons que le produit de la pêche riche et varié de la mer du Sahara Occidental est expédié au Nord du pays et en Europe Les Sahrouis peuvent seulement acheter les sardines à El Aaiun. Nous n’avons pas été au marché pour le constater et sommes un peu surpris car à Dakla nous trouvions toutes sortes de poissons. Fatimatou explique que lorsqu’il y a d’autres poissons, ils sont beaucoup trop chers pour qu’ils puissent les acheter.
    Nous apprenons aussi que le travail est réservé aux marocains, les Sahraouis ne sont pas embauchés, Fatimatou a perdu son emploi à cause de son militantisme.
    Nous gardons de Fatimatou l’image d’une jeune femme éblouissante, déterminée, très cultivée prête à donner sa vie pour la cause sahraouie.
    Après une telle rencontre nous n’avons pas pu nous empêcher de faire part de ce que nous avions appris aux touristes occidentaux que nous rencontrions et qui pour la plupart n’étaient pas au courant.
    TAROUDANT
    Visite d’une petite coopérative de femmes qui travaillent à la fabrication de l’huile d’argan. Cette coopérative est soutenue par Solidarité Maroc 05, elle est tenue par la femme de Lahoucine Amal qui, lui, est professeur d’arabe au collège. Les femmes qui travaillent à cette coopérative font toutes partie d’une association de paysans pauvres qui n’ont plus la possibilité de vivre de leur culture à cause de problèmes d’irrigations..

    Accueil très chaleureux, nous partageons le couscous avec les femmes, Amal sa femme et leur jeune fils Abdou.
    Nous nous retrouvons place An Narsj à Taroudant à la terrasse d’un café, et rencontrons un Marocain qui a travaillé 4 ans dans les mines à Valencienne puis à Dijon. Un jeune homme de 26 ans se joint à nous, il sort de 54 jours de grève de la faim, c’est un jeune  diplômé chômeur qui a fait des études, licence d’histoire géo, informatique ….mais pas de travail ou seulement des proposition pour des salaires de misère.
    Un professeur gagne 3000 Dh par mois à peine 300€, et pour la moindre protestation ou manifestation il est réprimé et convoqué au tribunal. Ce jeune fait partie d’un mouvement de  diplômés chômeurs qui demandent qu’on les entende.

    Cependant ils donnent des cours de soutien aux jeunes élèves mais bénévolement, ils n’acceptent pas d’être payés.
    Nous faisons une petite balade à pied, il fait bon, nous nous quittons et promettons de revenir les voir si nous retournons au Maroc (c’est très possible).
    Après ces rencontres, nous voyons le Maroc différemment.
     

     

     

     
  • Détérioration des conditions des détenus en grève de la faim

    La situation des sept militants des droits des Sahraouis détenus au Maroc et qui sont entrés dans leur 34ème jour de grève de la faim est très critique, a déclaré Mhamed Khadad, leader du Front Polisario (mouvement sahraoui) et collaborateur de la mission de l’Onu pour le Sahara Occidental (Minurso). Dans un entretien à la télévision nigériane, Mhamed Khadad souligne la « détermination et la force » du message envoyé par les détenus pour sensibiliser l’opinion publique internationale sur les conditions d’existence de leur peuple. Le dirigeant sahraoui a en outre mis l’accent sur l’urgence d’instaurer un dispositif international pour superviser et défendre les droits de l’homme au Sahara Occidental. Les militants en grève de la faim ont été arrêtés après avoir rendu visite aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (Algérie) ; ils font partie de la trentaine de prisonniers sahraouis détenus « arbitrairement » par le Maroc, selon les organisations de défense des droits de l’homme. Le contentieux relatif à la souveraineté du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole occupée par le Maroc depuis 1975, a contraint des milliers de personnes à vivre dans des conditions d’existence extrêmement précaires dans les camps de réfugiés. (CC/CN)
  • Les services de renseignements marocains versent une mensualité estimée à 13 0000 € pour Ferhat Meheni

    Par Djamal Laâlami / Hakim Benyahia
    Des sources dignes de foi ont révélé à Echorouk que les services de renseignement marocains ont mis à la disposition du chanteur Ferhat Meheni des « commissions financières » en contre partie de sa « Coopération » avec ses services.
    Des détails de ce « financement» dont bénéficie le chef de « MAK » ont indiqué que Meheni perçoit des milliers d’euros en guise des renseignements qu’il fournit aux appareils des services de renseignement marocain.
    Des sources bien informées ont révélé que Ferhat Meheni perçoit une mensualité qui s’élève à 13 mille euros, soit près de 145 millions de centimes et ce depuis le mois d’octobre de l’année 2008. Cette somme la perçoit des mains de Toudjni Mohamed Reda, président d’une association inconnue appelée « Sahara Marocain », connu pour être l’intermédiaire entre Ferhat Meheni et les services de renseignements marocains.
    Ferhat Meheni aurait empoché une somme d’une valeur de 50 milles euros pour les bulletins et affiches publicitaires en France, que ce soit pour la médiatisation du « MAK » ou bien « L’autonomie » du Sahara marocain.
    Le chef du MAK a empoché aussi une somme estimée à 200 milles euros pour l’impression des tracts dans les régions environnant Paris, en coordination avec un éditeur connu en France, cherchant à se frayer une place à Marrakech. Cet éditeur possède, réellement, du mobilier et des propriétés à Marrakech et dans quelques villes marocaines.
    Les services de renseignement marocains ont versé un montant de 30 milles dollars canadien dans la poche de son « ami » Ferhat Meheni, pour qu’il puisse s’acquitter de ses dettes qu’il avait cumulées lorsqu’il était à Montréal, et qui concernent la location des salles et des factures de la restauration et les bars.
    Selon les mêmes sources, les services de renseignements marocains ont consacré 40 milles euros pour des activités en relation avec l’Union Européenne. Cette somme a été allouée à M. Claude Monique, président du Centre Européen des Etudes Stratégiques, et qui n’est réellement qu’une cellule appartenant aux appareils des renseignements marocain.
    Et en contre partie de ces sommes faramineuses, le MAK a été chargé des tâches suivantes :
    1- Animation d’une campagne médiatique, accompagnée de la publication d’articles rédigés par des journalistes Marocains et des Français, connus pour leurs séjours réguliers au Maroc, où ils gèrent leurs affaires.
    2- Faire bouger la Commission des droits de l’homme appartenant aux Nations Unies, sous l’égide de l’ambassadeur du Maroc à Genève, où Ferhat Meheni avait pour mission d’éradiquer la résistance sahraouie et les enquêtes ouvertes contre les opprimés au Sahara Occidental, entre autres Aminatou Haidar.
    3- Selon les informations disponibles, le chanteur Ferhat Meheni s’est proposé de coopérer avec les services de renseignements marocains. Ces derniers avaient acceptée sa proposition en contre partie de lui verser des sommes importantes dans le cadre de la médiatisation et de la concrétisation du projet minable, à savoir « L’autonomie » proposée par le Maroc comme seule solution pour la question du Sahara Occidental qui réclame son indépendance.
    Afin d’encourager son « espion », les services de renseignements marocains ont donné feu vert à Ferhat Meheni et son mouvement pour réclamer « l’autonomie » de la Kabylie et pourquoi pas son « indépendance », en l’identifiant à la cause du Sahara Occidental.
    A rappeler que le roi Mohamed …. Avait déclaré en 2003 que « le Maroc refuse d’emblée toutes les autres solutions à part l’autonomie et l’Algérie doit l’accepter. »
    Dans le même contexte, des informations concordantes ont parlé d’une réunion douteuse à laquelle des agents du Mossad ont assisté. Meheni s’était réuni avec le conseiller politique israélien. La radio « Voix d’Israël » avait diffusé, en direct, une émission sur « la Grande Kabylie » et « l’autonomie » de la région. La version arabe de cette émission a permis l’intervention de personnalités médiatiques marocaines et des associations pro-gouvernementales marocaines. L’Algérie a été accusée de ce qu’on a appelé « l’interdiction de l’autodétermination de la Kabylie ». Les intervenants ont essayé de faire une comparaison avec l’opposition de l’Algérie au principe de l’autonomie du Sahara Occidental.
    Ferhat Meheni a annoncé, avant-hier, la « fondation de son gouvernement » préparant ainsi son projet « l’autonomie de la Kabylie » qui est tombé à l’eau. Ce projet a été rejeté par la population et les notables de la région, qui demeure l’un des fiefs de la révolution de libération. Dans le sillage de ses déplacements suspects à l’étranger, notamment dans quelques unes de ses bases arrières, le chef du MAK a été reçu le mois de mars dernier par les services du ministère français des affaires étrangères, où il a eu le privilège de rencontrer la responsable du département Algérie au niveau du ministère français des AE.
    Un communiqué du « MAK » a révélé que la rencontre qui avait eu lieu entre Ferhat Meheni, accompagné par Arezki Boussaid et Djamila Amgoud, respectivement chef de bureau à Paris et membre du bureau exécutif, a tourné essentiellement des relations dégradées entre Paris et la Kabylie.
    Vu les mensonges qui dépassent tout entendement, Ferhat Meheni a fait appel aux responsables français sur ce qu’il a qualifié de « Protection de la Kabylie ». Cette invitation « honteuse » est un appel à une ingérence dans les affaires internes de l’Algérie, sachant que ce chanteur s’est déjà rendu à deux reprises en Israël, muni d’un faux passeport sous un faux nom « Kari Lewis » via l’aéroport de Tel Aviv (..) D’ailleurs, la diplomate israélienne ne s’est pas gênée à dire que Ferhat Meheni est « un ami très important aux yeux des autorités israéliennes dans le cadre du soutien aux minorités berbères en Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Libye. »
  • Le secrétaire général de l’ONU ne respecte pas le droit international

    Il met sur le même plan le pays colonisateur et le peuple colonisé
    Le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, a présenté le 6 avril 2010 son rapport sur le Sahara occidental qui servira de base à la résolution que le Conseil de sécurité doit adopter le 30 avril.
    Il prend acte de l’absence de résultat des négociations entre le Maroc et le Front Polisario mais sans proposer les moyens pour amener le Maroc à mettre un terme à ses manœuvres d’obstruction et à respecter le droit international.
     
                Il appelle à la poursuite des négociations pour aboutir  » à l’autodétermination du peuple sahraoui » en faisant référence à une « solution politique mutuellement acceptable » mais n’annonce pas l’organisation du référendum qui permettrait au peuple sahraoui de choisir librement entre l’indépendance, l’autonomie ou le rattachement au Maroc.
    Le rapport ne dit pas un mot sur l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc. Le rôle du secrétaire général ne devrait-il pas être de faire respecter le droit international fondé sur le droit des peuples  (en l’occurrence le peuple sahraoui) à disposer d’eux-mêmes et de tout mettre en œuvre pour achever le processus de décolonisation?
     
                Ce rapport affiche un mépris de la situation de plus en plus critique des droits de l’homme dans les territoires occupés. Il renvoie dos à dos le pays colonisateur et le peuple colonisé.
    C’est intolérable!
    Il ne fait aucun cas d’une récente proposition de son envoyé spécial, Christopher Ross, ni du rapport de la délégation du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme,  ni des nombreux appels lancés par des associations internationales des droits de l’homme (Amnesty international, Human Rights Watch, Front Line…), la délégation spéciale du Parlement européen, des personnalités et parlementaires de nombreux pays dans le monde pour que le mandat de la MINURSO soit étendu à l’observation des droits de l’homme au Sahara occidental.
     
                Le CORELSO appelle les associations des droits de l’homme, partis et syndicats à intervenir auprès des pays membres du Conseil de sécurité (notamment la France) pour que la prochaine résolution sur le Sahara occidental affirme sans réserve le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et élargisse le mandat de la MINURSO à la surveillance  des droits de l’homme au Sahara occidental et à la protection de la population sahraouie contre la répression.
     
                                                                           Ivry-sur-Seine le 14 avril 2010

     
  • Bougrine Adieu et grand MERCI!

    Par Mohamed Belmaïzi,20/4/2010
    Je reviens d’une longue absence et j’apprends le décès du grand Mohamed Bougrine. Affligé et meurtri par cette injuste révoltante perte de l’un des nôtres, je lui décline ici toute mon admiration et mon respect.
    Un homme de cette dignité si rare de nos jours. Toujours élégant et la noblesse transparaît de son visage rayonnant de bonté, complice des opprimés, avec une posture qui nargue les injustices, l’arrogance, la bêtise et le totalitarisme de ces pouvoirs étêtés prétendant à l’éternité. Un militant modèle, sans nul doute.
    Je le mets dans la race humaine des Mandela dont la grande sagesse ouvre un nouveau chapitre sur des hommes loyaux et désintéressés qui se méfient du « Pouvoir », rejettent sans détour la folle aspiration de le monopoliser à vie… ainsi que les ravages qu’il provoque sur « l’élite » toujours prête à trahir, pour quelques dirhams, la parole donnée et les idéaux affichés et tant partagés.
    Mohamed Bougrine nous lègue cette noble leçon de rester vigilants vis-à-vis de tout pouvoir aux leviers redoutables menant aux prestiges et corrompant si aisément l’éthique et la responsabilité morale propres aux combattants pour la liberté et la justice.
    Mohamed Bougrine aurait pu, s’il voulait, mettre sa tête entre les autres têtes pour dire « je veux qu’on reconnaisse mes mérites et qu’on me donne la part du gâteau qui me revienne » ! Mais Mohamed Bougrine était un visionnaire et ne s’était pas laissé patauger dans de telles considérations si viles et si dévastatrices. Prisonnier sous les Trois Rois, notre grand Mohamed Bougrine savait que l’immobilisme makhzénien qui opprime et terrorise les citoyens n’était pas fatalement indécrottable et qu’il suffira d’une éthique intraitable pour le déraciner d’une simple chiquenaude.
    Ton message mon cher Mohamed restera planté au fond de nos cœurs. Et mille mercis pour avoir été l’enfant miraculeux de ce pays du Couchant (le Maroc) et le compagnon de lutte des militants sincères et amoureux d’un véritable changement dans ce pays qui se refuse à décoller.
    Mon cher Mohamed, repose enfin en paix ! Un grand mérite pour un homme parti en jardinant !
    Mes condoléances à ta famille et à tes amis.
    Cordial,
    Belmaïzi
  • Découverte du sud du Maroc et du Sahara Occidental : témoignage d’un couple de voyageurs

    Par Madeleine et Alain, 21/4/2010
    Le Maroc, nous l’avions découvert il y a 4 ans : découverte des villes impériales, des paysages variés, du désert. Nous avions envie d’y retourner pour découvrir le sud, le Sahara Occidental et rencontrer des habitants, c’est pourquoi nous avions contacté Solidarité Maroc 05 de Gap. Nous ne savions rien ou si peu sur les Sahraouis. Nous sommes chargés de récupérer une commande d’huile d’argan à Taroudant et avons un contact possible à El Aaiun, Fatimatou .
    Bien entendu, découverte des paysages sauvages désertiques et splendides, des marocains toujours aimables, accueillants et des rencontres inoubliables..
    El AAIUN SAHARA OCCIDENTAL.
    Courant février nous arrivons à Foum El Oued petite localité située à 20 Km de El Aaiun, il y a une très belle plage avec des petites maisons. Nous stationnons sur un parking réservé aux
    camping cars.
    Nous contactons Fatimatou qui nous rejoint avec une amie et nous nous rendons dans la maison d’un autre ami sahraoui. L’accueil est chaleureux et nous buvons les 3 thés. Nous apprenons que l’amie de Fatimatou est la mère d’un jeune de 19 ans qui a été arrêté avec une quinzaine de lycéens pour avoir manifesté. Cette femme a créé une association avec les autres mères pour savoir où ont été emmenés leurs enfants qui ont 18 ans environ, l’un d’eux est décédé et les autres emprisonnés. Pour nous c’est une découverte de la répression de l’État marocain face aux Sahraouis.
    Un ami sahraoui qui s’est joint à nous, nous apprend qu’il est professeur et a dû cesser d’enseigner car ses élèves étaient constamment questionnés par la police pour savoir ce que le prof avait dit. Par respect pour ces enfants il ne travaille donc plus et se consacre à la lutte pour la reconnaissance et le respect du peuple saharoui, c’est un jeune homme décidé et déterminé.
    Nous nous quittons et prenons rendez-vous pour le lendemain avec Fatimatou à El Aaiun.
    Nous sommes devant l’hôtel de l’ONU, il y a des policiers marocains partout,..
    Nous téléphonons comme convenu à Fatimatou que nous apercevons avec un jeune qui nous demande de la suivre mais de loin, elle emprunte un chemin détourné pour nous amener jusque chez elle.
    Elle nous apprendra qu’elle risque des ennuis si on la voit avec des étrangers. Pour nous c’est une découverte, choquant dans un pays où nous pensions qu’il y régnait une certaine liberté.
    Nous discutons avec Fatimatou, un jeune cousin, un ami, sa mère, partageons un très bon tajine avec de la viande de chameau préparé par sa mère, le thé, les gâteaux etc…
    Nous apprenons que le frère de Fatimatou 19 ans est emprisonné pour avoir manifesté. Il est condamné à 5 ans de prison. Il a un droit de visite une fois par mois. Comme la prison est à environ 2000 Km ce n’est même pas possible car trop couteux. Nous voyons la photo de ce frère. Fatimatou nous montre des photos de tortures infligées lors des arrestations, elle-même en a subi.
    Au cours de la discussion, nous apprenons que le produit de la pêche riche et varié de la mer du Sahara Occidental est expédié au Nord du pays et en Europe Les Sahrouis peuvent seulement acheter les sardines à El Aaiun. Nous n’avons pas été au marché pour le constater et sommes un peu surpris car à Dakla nous trouvions toutes sortes de poissons. Fatimatou explique que lorsqu’il y a d’autres poissons, ils sont beaucoup trop chers pour qu’ils puissent les acheter.
    Nous apprenons aussi que le travail est réservé aux marocains, les Sahraouis ne sont pas embauchés, Fatimatou a perdu son emploi à cause de son militantisme.
    Nous gardons de Fatimatou l’image d’une jeune femme éblouissante, déterminée, très cultivée prête à donner sa vie pour la cause sahraouie.
    Après une telle rencontre nous n’avons pas pu nous empêcher de faire part de ce que nous avions appris aux touristes occidentaux que nous rencontrions et qui pour la plupart n’étaient pas au courant.
    TAROUDANT
    Visite d’une petite coopérative de femmes qui travaillent à la fabrication de l’huile d’argan. Cette coopérative est soutenue par Solidarité Maroc 05, elle est tenue par la femme de Lahoucine Amal qui, lui, est professeur d’arabe au collège. Les femmes qui travaillent à cette coopérative font toutes partie d’une association de paysans pauvres qui n’ont plus la possibilité de vivre de leur culture à cause de problèmes d’irrigations..

    Accueil très chaleureux, nous partageons le couscous avec les femmes, Amal sa femme et leur jeune fils Abdou.
    Nous nous retrouvons place An Narsj à Taroudant à la terrasse d’un café, et rencontrons un Marocain qui a travaillé 4 ans dans les mines à Valencienne puis à Dijon. Un jeune homme de 26 ans se joint à nous, il sort de 54 jours de grève de la faim, c’est un jeune  diplômé chômeur qui a fait des études, licence d’histoire géo, informatique ….mais pas de travail ou seulement des proposition pour des salaires de misère.
    Un professeur gagne 3000 Dh par mois à peine 300€, et pour la moindre protestation ou manifestation il est réprimé et convoqué au tribunal. Ce jeune fait partie d’un mouvement de  diplômés chômeurs qui demandent qu’on les entende.

    Cependant ils donnent des cours de soutien aux jeunes élèves mais bénévolement, ils n’acceptent pas d’être payés.
    Nous faisons une petite balade à pied, il fait bon, nous nous quittons et promettons de revenir les voir si nous retournons au Maroc (c’est très possible).
    Après ces rencontres, nous voyons le Maroc différemment.
     

     

     

     
  • Détérioration des conditions des détenus en grève de la faim

    La situation des sept militants des droits des Sahraouis détenus au Maroc et qui sont entrés dans leur 34ème jour de grève de la faim est très critique, a déclaré Mhamed Khadad, leader du Front Polisario (mouvement sahraoui) et collaborateur de la mission de l’Onu pour le Sahara Occidental (Minurso). Dans un entretien à la télévision nigériane, Mhamed Khadad souligne la « détermination et la force » du message envoyé par les détenus pour sensibiliser l’opinion publique internationale sur les conditions d’existence de leur peuple. Le dirigeant sahraoui a en outre mis l’accent sur l’urgence d’instaurer un dispositif international pour superviser et défendre les droits de l’homme au Sahara Occidental. Les militants en grève de la faim ont été arrêtés après avoir rendu visite aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (Algérie) ; ils font partie de la trentaine de prisonniers sahraouis détenus « arbitrairement » par le Maroc, selon les organisations de défense des droits de l’homme. Le contentieux relatif à la souveraineté du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole occupée par le Maroc depuis 1975, a contraint des milliers de personnes à vivre dans des conditions d’existence extrêmement précaires dans les camps de réfugiés. (CC/CN)