Mois : avril 2010

  • Un parti politique espagnol demande des changements radicaux dans la politique de l’ONU sur le Sahara occidental

    Madrid, 22/04/2010 (SPS) Le parti politique espagnol, Union Progrès et Démocratie (UPD) a demandé des changements radicaux dans la politique de l’ONU concernant le Sahara occidental, dont notamment la nécessité d’élargir le mandat de la MINURSO à la protection active des droits de l’homme de la population sahraouie dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
    « Nous sommes dans l’obligation de vous exprimer notre préoccupation par le fait que les prérogatives de la mission de l’ONU n’incluent pas la protection de la population civile sahraouie, en dépit que les Sahraouis sont la cible permanente de la répression commise par les forces marocaines qui occupent illégalement le Sahara occidental depuis 1975 », a souligné la porte-parole et député de l’UPD, Rosa Diez, dans une lettre au président du Conseil de sécurité de l’ONU, dont une copie est parvenue à SPS.
    Devant cette situation et dans l’attente de la tenue d’un référendum d’autodétermination « juste et contraignant », conforme aux résolutions onusiennes, l’UPD appelle le Conseil de sécurité d’adopter « en urgence » la décision d’élargir le mandat de la MINURSO à la « protection active » des droits de l’homme du peuple sahraoui, ainsi que d’évaluer « régulièrement » la situation de ces droits dans les territoires sahraouis occupés.
    Dans ce sens, la formation politique espagnole a interpellé également l’instance onusienne sur la nécessité « s’impliquer activement » dans la protection de ces droits, en exigeant en exigeant au Maroc de mettre fin aux « enlèvements, tortures et aux arrestations illégales dont sont victimes quotidiennement des civils sans défense ».
    Dans ce contexte, Mme Rosa Diez, a exigé aussi la « libération immédiate » des « plus de 57 prisonniers politiques sahraouis », y compris les six défenseurs des droits de l’homme incarcérés par le Maroc en octobre 2009 et actuellement en grève de la faim depuis quatre semaines.
    Concernant « l’exploitation illégale » des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc, l’UPD demande l’intervention « urgente et sans équivoque » de l’ONU pour mettre fin à ce pillage, « contraire au droit international et qui compromet l’avenir du peuple sahraoui ».
    L’UPD estime, par ailleurs, qu’il est « indispensable » pour le Conseil de sécurité de l’ONU de « s’impliquer davantage » dans le règlement du conflit sahraoui en « exerçant des pressions sur le gouvernement marocain afin de l’amener à respecter la lettre et l’esprit » des résolutions onusiennes.
    Pour cela, Rosa Diez demande au Conseil de sécurité d’examiner la situation au Sahara occidental « tous les quatre mois », et au cas ou le Maroc continue de bloquer la solution du conflit,
    « l’ONU se doit, dans un délai raisonnable et préétabli, d’imposer de manière coercitive la tenue d’un référendum d’autodétermination du Sahara occidental, en recourant aux moyens de pression légitime de la force, conformément à la Charte des Nations unies ».
    « Le peuple sahraoui, qui est dans l’attente de jouir de son droit inaliénable à l’autodétermination et l’indépendance, consacré à plusieurs reprises par l’ONU, ne peut, ni doit continuer d’être la victime de la l’agression et la répression de la part des forces d’occupation marocaines, face à la passivité de la communauté internationale et des Nations unies », conclut la responsable de l’UPD dans sa lettre au président du Conseil de sécurité.(SPS)
  • L’ONU demande l’aide de la Fondation Jimmy Carter

    Paralysie de la justice marocaine devant les prisonniers sahraouis
    Le SG de l’ONU, Ban Ki-moon, fait recours à la Fondation Jimmy Carter pour l’aider à démêler l’embrouillement du conflit du Sahara Occidental.
    L’impasse dans les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario et la montée de la tension demandent une médiation urgente.

    La paralysie dans laquelle se trouve l’appareil de la Justice marocaine face du défi des prisonniers saharauis en grève de la faim, a recommencé à mettre en question la gestion marocaine du conflit. Les six détenus et à leur tête Ali Salem Tamek, très affaiblis physiquement après leur grève de la faim depuis 35 jours, demandent d’être jugés ou mis en liberté. D’ailleurs leur protestation est contre le blocage juridique – administratif dans lequel ils se trouvent.
    Les six prisonniers sont dans l’attente d’être amenés devant un tribunal militaire. Dans certains milieux politiques et diplomates occidentaux on ne comprend pas la paralysie administrative marocaine. « Les mêmes responsables de l’expulsion d’Aminetou Haidar qui a provoqué un revers sérieux à l’image du Maroc, sont les mêmes qui incitent les grévistes de la faim à aller maintenant jusqu’au bout ».
    Devant cette situation, au sein du Secrétariat général de l’ONU, on estime que la Fondation Jimmy Carter, avec une grande expérience dans des conflits internationaux et d’un grand prestige dans le monde arabe, pourrait utiliser son influence et la capacité de relancer les négociations et de chercher une solution provisoire au conflit. Le prorrogación d’un an du mandat de la MINURSO (la Mission de Nations Unies pour la célébration du Référendum au Sahara Occidental), permettrait de mettre en place une « feuille de route » au Maghreb. 

    Source : EL IMPARCIAL
  • Abdelilah Issou : « J’ai fui le système absolutiste du Makhzen ! »

    Abdelilah Issou. Officier marocain devenu transfuge pour les Espagnols
    « J’ai fui le système absolutiste du Makhzen ! »

    Par
    Chahredine Berriah
    Que s’est-il passé dans l’esprit de ce jeune lieutenant de Mohammed VI ce jour où il décida de se retourner contre son pays en offrant ses services au contre-espionnage espagnol ? Il se livre en exclusivité à El Watan Week-end. Vous êtes ce qu’on appelle un transfuge. Pourquoi avez-vous décidé de « vendre » votre pays aux étrangers ?

    Comme tout le monde sait, le Maroc est gouverné par une monarchie absolutiste, féodale et anachronique. Et son armée est une institution pourrie et définitivement corrompue qui reflète ce qu’est le système makhzénien. Ayant servi durant presque toute ma courte carrière (1988-2000) en Zone Sud (ex-Sahara occidental), j’ai été témoin de ce que souffre dans sa chair la troupe affectée là-bas, et de ce qu’est (ou était), la situation opérationnelle. Troupe mal nourrie, mal vêtue, mal équipée, mal instruite, démotivée, droguée…, et ce, malgré l’énorme budget et les moyens colossaux mis à la disposition du général Abdelaziz Bennani.
    J’ai essayé, dans la mesure du possible, de dénoncer cette situation en demandant, par voie hiérarchique, audience aux commandants des sous-secteurs où j’ai servi (Amgala et Gueltet Zemmour), du secteur de Saguia El Hamra, de la Zone Sud, et finalement, même une audience au roi, mais sans suite. Et pour avoir osé demander à voir le général ensuite le roi, je fus harcelé sans motif par mes chefs de corps, retardé dans mon avancement et ma carrière sabotée. Bref, un enfer. C’est alors que l’idée de donner un grand coup de boutoir au système commença à germer dans ma tête. J’étais convaincu que ce que j’allais faire ne serait pas une trahison sinon une résistance légitime contre un régime dictatorial, donc illégitime.
    Lors d’une permission, j’ai contacté un officiel du consulat d’Espagne à Tétouan, ma ville natale. Il a accepté de me rencontrer et ainsi commença l´épisode de ma collaboration avec Centro National de Intelligencia, les services de renseignement espagnols.
    Oui mais, après avoir choisi de travailler pour le compte des services secrets espagnols, vous vous êtes retrouvé seul sans protection, ni ressources…
    Je dirais simplement que l’attitude du CNI est due essentiellement à un manque de professionnalisme, et le fait qu’ils aient perdu par la suite sept agents en Irak en une seule embuscade le démontre clairement… Ils auraient mieux fait de m’éliminer, je vous assure… Juste avant d’abandonner le Maroc, nous nous sommes réunis avec mon contact, l’attaché de presse au consulat de Tétouan à l’époque, José Maria De Liñers (d’origine basque, marié et père de 2 enfants), accompagné d’un autre agent, dans une chambre à l’hôtel Ulisses, à Ceuta, pour les convaincre du fait que la Sécurité militaire et la DST me tenaient dans leur ligne de mire. J’avais été informé par un ami intime, officier de la DST. C’estt grâce au courage de cet homme que je suis toujours vivant… C’est la première fois que je dévoile cette information. J’ai donc expliqué à ces messieurs ma situation, mais ils ont cru que je paniquais et m’ont conseillé de rentrer au Maroc et de rejoindre mon unité, sans plus. J’ai donc dû passer de Ceuta à Algesiras par mes propres moyens, et une fois ici en Espagne, demandé l’asile politique, qui me fut octroyé sans problème…
    Vous avez fini par être démasqué, avez-vous une idée sur celui qui vous a donné ?
    J’ai été informé de l’identité de celui qui m’a vendu au 2e bureau (contre-espionnage militaire). Il s’agit d’un certain sous-lieutenant, affecté au Centre d’instruction de Kasbet Tadla, neveu d’un haut gradé de la Garde royale, et qui faisait partie du réseau que j´avais commencé à construire.

  • Des associations espagnoles interpellent le Conseil de sécurité

    La Coordination espagnole des associations solidaires avec le peuple sahraoui (CEAS) a appelé à l’élargissement des prérogatives de la mission onusienne au Sahara occidental (Minurso) à la défense des droits de l’homme.
    Réunie à Saragosse en assemblée générale, la CEAS a dénoncé également la «stratégie de terreur» menée par le Maroc contre la population civile sahraouie dans les territoires occupés. Les délégués de plus de 200 associations espagnoles militants pour la cause sahraouie ont appelé le Conseil de sécurité de l’Onu à élargir les prérogatives de la mission des Nations unies pour le référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) à la protection des droits de l’homme de la population sahraouie vivant sous l’occupation marocaine.
    Les associations ont déploré que la Minurso n’ait pas imposé des «mesures efficaces» pour mettre fin à la «grave et flagrante» violation des droits de l’homme commise par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés. Ils ont par ailleurs dénoncé la «stratégie de terreur constante et systématique», menée par la police marocaine dans ces territoires sahraouis occupés. Par ailleurs, la CEAS a exigé au gouvernement marocain la «libération immédiate» de tous les prisonniers politiques sahraouis et de mettre fin à la politique de «harcèlement, d’intimidation, de violence, d’arrestation, de tortures et d’emprisonnements» contre la population sahraouie.
    Indifférence de l’UE
    Les participants ont dénoncé «l’indifférence» de l’UE devant les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, accusant les gouvernements européens de complicité avec un régime qui s’adonne au pillage des ressources naturelles et la répression contre le peuple sahraoui.
    La CEAS a interpellé le président du gouvernement espagnol pour qu’il exige du Maroc la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis et d’exercer des pressions sur ce pays pour qu’il reconnaisse le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, à travers un référendum libre, transparent et juste. Enfin, les délégués de la CEAS ont convenu d’impulser des «actions continues et généralisées» pour demander la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis et de «redoubler» leurs efforts pour envoyer des observateurs dans les territoires sahraouis occupés. 
  • Sahara occidental: Dar Essalam dément les allégations selon lesquelles son Gouvernement soutiendrait le plan marocain d’autonomie

    DAR ESSALAM – Le Gouvernement tanzanien a démenti les déclarations d’une parlementaire tanzanienne selon lesquelles Dar Essalam soutiendrait la proposition d’autonomie marocaine sur le Sahara occidental réitérant son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Dans un message adressé à l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Dar Essalem, le ministère tanzanien des Affaires étrangères a démenti les allégations d’une députée tanzanienne selon lesquelles son pays « soutiendrait l’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara occidental ». 
  • L’ONU demande l’aide de la Fondation Jimmy Carter

    Paralysie de la justice marocaine devant les prisonniers sahraouis
    Le SG de l’ONU, Ban Ki-moon, fait recours à la Fondation Jimmy Carter pour l’aider à démêler l’embrouillement du conflit du Sahara Occidental.
    L’impasse dans les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario et la montée de la tension demandent une médiation urgente.

    La paralysie dans laquelle se trouve l’appareil de la Justice marocaine face du défi des prisonniers saharauis en grève de la faim, a recommencé à mettre en question la gestion marocaine du conflit. Les six détenus et à leur tête Ali Salem Tamek, très affaiblis physiquement après leur grève de la faim depuis 35 jours, demandent d’être jugés ou mis en liberté. D’ailleurs leur protestation est contre le blocage juridique – administratif dans lequel ils se trouvent.
    Les six prisonniers sont dans l’attente d’être amenés devant un tribunal militaire. Dans certains milieux politiques et diplomates occidentaux on ne comprend pas la paralysie administrative marocaine. « Les mêmes responsables de l’expulsion d’Aminetou Haidar qui a provoqué un revers sérieux à l’image du Maroc, sont les mêmes qui incitent les grévistes de la faim à aller maintenant jusqu’au bout ».
    Devant cette situation, au sein du Secrétariat général de l’ONU, on estime que la Fondation Jimmy Carter, avec une grande expérience dans des conflits internationaux et d’un grand prestige dans le monde arabe, pourrait utiliser son influence et la capacité de relancer les négociations et de chercher une solution provisoire au conflit. Le prorrogación d’un an du mandat de la MINURSO (la Mission de Nations Unies pour la célébration du Référendum au Sahara Occidental), permettrait de mettre en place une « feuille de route » au Maghreb. 

    Source : EL IMPARCIAL
  • Détenus sahraouis : le président de l’Intergroupe du PE « Paix pour le Sahara occidental » préoccupé

    Bruxelles, 22/04/2010 (SPS) Le président de l’Intergroupe « Paix pour le Sahara occidental » du Parlement européen, l’eurodéputé Norbert Neuser, a exprimé jeudi sa « profonde préoccupation » devant la situation des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim détenus par le Maroc.
    « La situation des prisonniers politiques devient inquiétante, après cinq semaines de grève de la faim. Le Maroc doit agir maintenant : leur assurer un procès civil équitable ou les libérer ! Nous ne pouvons pas accepter cette détention sans fin et illégale par un proche voisin à l’UE », a déclaré l’eurodéputé du Groupe progressiste des socialistes et démocrates (S&D).

    Il a signalé, dans un communiqué transmis à la presse, le fait que les membres de l’Intergroupe ont également réussi à mettre la question d’une résolution d’urgence à l’ordre du jour du Parlement européen à Strasbourg.

    « Elle aurait été débattue et votée aujourd’hui en séance plénière, s’il n’y avait pas eu des problèmes de perturbation des vols aériens cette semaine, ce qui a causé le report de tous les votes prévus lors de la session plénière à Strasbourg », est-il convaincu.

    « Même si nous n’avons pas formellement voté sur l’urgence de la situation des militants sahraouis détenus cette semaine, le message est clair : le Parlement européen exhorte le Maroc à libérer les prisonniers politiques maintenant! », a-t-il conclu. (SPS)
  • Abdelilah Issou : « J’ai fui le système absolutiste du Makhzen ! »

    Abdelilah Issou. Officier marocain devenu transfuge pour les Espagnols
    « J’ai fui le système absolutiste du Makhzen ! »

    Par
    Chahredine Berriah
    Que s’est-il passé dans l’esprit de ce jeune lieutenant de Mohammed VI ce jour où il décida de se retourner contre son pays en offrant ses services au contre-espionnage espagnol ? Il se livre en exclusivité à El Watan Week-end. Vous êtes ce qu’on appelle un transfuge. Pourquoi avez-vous décidé de « vendre » votre pays aux étrangers ?

    Comme tout le monde sait, le Maroc est gouverné par une monarchie absolutiste, féodale et anachronique. Et son armée est une institution pourrie et définitivement corrompue qui reflète ce qu’est le système makhzénien. Ayant servi durant presque toute ma courte carrière (1988-2000) en Zone Sud (ex-Sahara occidental), j’ai été témoin de ce que souffre dans sa chair la troupe affectée là-bas, et de ce qu’est (ou était), la situation opérationnelle. Troupe mal nourrie, mal vêtue, mal équipée, mal instruite, démotivée, droguée…, et ce, malgré l’énorme budget et les moyens colossaux mis à la disposition du général Abdelaziz Bennani.
    J’ai essayé, dans la mesure du possible, de dénoncer cette situation en demandant, par voie hiérarchique, audience aux commandants des sous-secteurs où j’ai servi (Amgala et Gueltet Zemmour), du secteur de Saguia El Hamra, de la Zone Sud, et finalement, même une audience au roi, mais sans suite. Et pour avoir osé demander à voir le général ensuite le roi, je fus harcelé sans motif par mes chefs de corps, retardé dans mon avancement et ma carrière sabotée. Bref, un enfer. C’est alors que l’idée de donner un grand coup de boutoir au système commença à germer dans ma tête. J’étais convaincu que ce que j’allais faire ne serait pas une trahison sinon une résistance légitime contre un régime dictatorial, donc illégitime.
    Lors d’une permission, j’ai contacté un officiel du consulat d’Espagne à Tétouan, ma ville natale. Il a accepté de me rencontrer et ainsi commença l´épisode de ma collaboration avec Centro National de Intelligencia, les services de renseignement espagnols.
    Oui mais, après avoir choisi de travailler pour le compte des services secrets espagnols, vous vous êtes retrouvé seul sans protection, ni ressources…
    Je dirais simplement que l’attitude du CNI est due essentiellement à un manque de professionnalisme, et le fait qu’ils aient perdu par la suite sept agents en Irak en une seule embuscade le démontre clairement… Ils auraient mieux fait de m’éliminer, je vous assure… Juste avant d’abandonner le Maroc, nous nous sommes réunis avec mon contact, l’attaché de presse au consulat de Tétouan à l’époque, José Maria De Liñers (d’origine basque, marié et père de 2 enfants), accompagné d’un autre agent, dans une chambre à l’hôtel Ulisses, à Ceuta, pour les convaincre du fait que la Sécurité militaire et la DST me tenaient dans leur ligne de mire. J’avais été informé par un ami intime, officier de la DST. C’estt grâce au courage de cet homme que je suis toujours vivant… C’est la première fois que je dévoile cette information. J’ai donc expliqué à ces messieurs ma situation, mais ils ont cru que je paniquais et m’ont conseillé de rentrer au Maroc et de rejoindre mon unité, sans plus. J’ai donc dû passer de Ceuta à Algesiras par mes propres moyens, et une fois ici en Espagne, demandé l’asile politique, qui me fut octroyé sans problème…
    Vous avez fini par être démasqué, avez-vous une idée sur celui qui vous a donné ?
    J’ai été informé de l’identité de celui qui m’a vendu au 2e bureau (contre-espionnage militaire). Il s’agit d’un certain sous-lieutenant, affecté au Centre d’instruction de Kasbet Tadla, neveu d’un haut gradé de la Garde royale, et qui faisait partie du réseau que j´avais commencé à construire.

  • Abdelilah Issou : "J’ai fui le système absolutiste du Makhzen !"

    Abdelilah Issou. Officier marocain devenu transfuge pour les Espagnols
    « J’ai fui le système absolutiste du Makhzen ! »

    Par
    Chahredine Berriah
    Que s’est-il passé dans l’esprit de ce jeune lieutenant de Mohammed VI ce jour où il décida de se retourner contre son pays en offrant ses services au contre-espionnage espagnol ? Il se livre en exclusivité à El Watan Week-end. Vous êtes ce qu’on appelle un transfuge. Pourquoi avez-vous décidé de « vendre » votre pays aux étrangers ?

    Comme tout le monde sait, le Maroc est gouverné par une monarchie absolutiste, féodale et anachronique. Et son armée est une institution pourrie et définitivement corrompue qui reflète ce qu’est le système makhzénien. Ayant servi durant presque toute ma courte carrière (1988-2000) en Zone Sud (ex-Sahara occidental), j’ai été témoin de ce que souffre dans sa chair la troupe affectée là-bas, et de ce qu’est (ou était), la situation opérationnelle. Troupe mal nourrie, mal vêtue, mal équipée, mal instruite, démotivée, droguée…, et ce, malgré l’énorme budget et les moyens colossaux mis à la disposition du général Abdelaziz Bennani.
    J’ai essayé, dans la mesure du possible, de dénoncer cette situation en demandant, par voie hiérarchique, audience aux commandants des sous-secteurs où j’ai servi (Amgala et Gueltet Zemmour), du secteur de Saguia El Hamra, de la Zone Sud, et finalement, même une audience au roi, mais sans suite. Et pour avoir osé demander à voir le général ensuite le roi, je fus harcelé sans motif par mes chefs de corps, retardé dans mon avancement et ma carrière sabotée. Bref, un enfer. C’est alors que l’idée de donner un grand coup de boutoir au système commença à germer dans ma tête. J’étais convaincu que ce que j’allais faire ne serait pas une trahison sinon une résistance légitime contre un régime dictatorial, donc illégitime.
    Lors d’une permission, j’ai contacté un officiel du consulat d’Espagne à Tétouan, ma ville natale. Il a accepté de me rencontrer et ainsi commença l´épisode de ma collaboration avec Centro National de Intelligencia, les services de renseignement espagnols.
    Oui mais, après avoir choisi de travailler pour le compte des services secrets espagnols, vous vous êtes retrouvé seul sans protection, ni ressources…
    Je dirais simplement que l’attitude du CNI est due essentiellement à un manque de professionnalisme, et le fait qu’ils aient perdu par la suite sept agents en Irak en une seule embuscade le démontre clairement… Ils auraient mieux fait de m’éliminer, je vous assure… Juste avant d’abandonner le Maroc, nous nous sommes réunis avec mon contact, l’attaché de presse au consulat de Tétouan à l’époque, José Maria De Liñers (d’origine basque, marié et père de 2 enfants), accompagné d’un autre agent, dans une chambre à l’hôtel Ulisses, à Ceuta, pour les convaincre du fait que la Sécurité militaire et la DST me tenaient dans leur ligne de mire. J’avais été informé par un ami intime, officier de la DST. C’estt grâce au courage de cet homme que je suis toujours vivant… C’est la première fois que je dévoile cette information. J’ai donc expliqué à ces messieurs ma situation, mais ils ont cru que je paniquais et m’ont conseillé de rentrer au Maroc et de rejoindre mon unité, sans plus. J’ai donc dû passer de Ceuta à Algesiras par mes propres moyens, et une fois ici en Espagne, demandé l’asile politique, qui me fut octroyé sans problème…
    Vous avez fini par être démasqué, avez-vous une idée sur celui qui vous a donné ?
    J’ai été informé de l’identité de celui qui m’a vendu au 2e bureau (contre-espionnage militaire). Il s’agit d’un certain sous-lieutenant, affecté au Centre d’instruction de Kasbet Tadla, neveu d’un haut gradé de la Garde royale, et qui faisait partie du réseau que j´avais commencé à construire.

  • Des associations espagnoles interpellent le Conseil de sécurité

    La Coordination espagnole des associations solidaires avec le peuple sahraoui (CEAS) a appelé à l’élargissement des prérogatives de la mission onusienne au Sahara occidental (Minurso) à la défense des droits de l’homme.
    Réunie à Saragosse en assemblée générale, la CEAS a dénoncé également la «stratégie de terreur» menée par le Maroc contre la population civile sahraouie dans les territoires occupés. Les délégués de plus de 200 associations espagnoles militants pour la cause sahraouie ont appelé le Conseil de sécurité de l’Onu à élargir les prérogatives de la mission des Nations unies pour le référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) à la protection des droits de l’homme de la population sahraouie vivant sous l’occupation marocaine.
    Les associations ont déploré que la Minurso n’ait pas imposé des «mesures efficaces» pour mettre fin à la «grave et flagrante» violation des droits de l’homme commise par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés. Ils ont par ailleurs dénoncé la «stratégie de terreur constante et systématique», menée par la police marocaine dans ces territoires sahraouis occupés. Par ailleurs, la CEAS a exigé au gouvernement marocain la «libération immédiate» de tous les prisonniers politiques sahraouis et de mettre fin à la politique de «harcèlement, d’intimidation, de violence, d’arrestation, de tortures et d’emprisonnements» contre la population sahraouie.
    Indifférence de l’UE
    Les participants ont dénoncé «l’indifférence» de l’UE devant les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, accusant les gouvernements européens de complicité avec un régime qui s’adonne au pillage des ressources naturelles et la répression contre le peuple sahraoui.
    La CEAS a interpellé le président du gouvernement espagnol pour qu’il exige du Maroc la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis et d’exercer des pressions sur ce pays pour qu’il reconnaisse le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, à travers un référendum libre, transparent et juste. Enfin, les délégués de la CEAS ont convenu d’impulser des «actions continues et généralisées» pour demander la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis et de «redoubler» leurs efforts pour envoyer des observateurs dans les territoires sahraouis occupés.