Mois : mars 2010

  • Solidarité avec le peuple sahraoui : Winnie Mandela chez les femmes sahraouies

    La seconde rencontre internationale des femmes solidaires avec la résistance de la femme du Sahara Occidental initiée par l’Union nationale des femmes algériennes s’est déroulée sous le thème «de la femme sahraouie et de la résistance».

    Après une halte de deux jours à Alger, l’importante délégation sous la présence honorifique de Winnie Mandela, s’est rendue dimanche soir au camp des réfugiés de l’Ecole du 27-Février, à environ 30 km de Tindouf. Le symbole sud-africain du combat pour la liberté et l’indépendance s’est dit très honorée d’être aussi chaleureusement accueillie par les réfugiés sahraouis qui, selon elle, «sont l’image même du combat pour l’indépendance».
    «L’exil n’est pas une solution pour l’obtention de la liberté» et «le peuple sahraoui doit regagner ses terres par le combat qui sans équivoque sera couronné par l’indépendance», affirme l’icône sud-africaine avant de réaffirmer le soutien des différentes délégations à la cause sahraouie et demander à ses hôtes «de quelle manière nous pourrons vous aider dans votre combat contre l’injustice marocaine». «J’étais hier à Alger et aujourd’hui le suis parmi vous pour vous entendre et discuter des solutions éventuelles», notamment le référendum que le Maroc «veut dénier» en appliquant ses propres solutions. Mme Mandela a salué la position de l’Algérie et de tous les participants qui ont «veillé sur le bon déroulement de la rencontre», et les efforts déployés pour aider «votre combat qui est devenu un exemple pour tous les peuples en quête d’indépendance». Les 320 participants à cette rencontre venus des quatre coins du monde, notamment du Mexique, d’Afrique du Sud, du Ghana, de France, de Belgique, d’Espagne, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, ont également salué la résistance du peuple sahraoui, «qui brave la monarchie marocaine avec son courage et sa bravoure».
    Rappelant les multiples violations et les répressions marocaines au peuple sahraoui, ils ont sollicité la communauté internationale pour prendre en «main le dossier du Sahara Occidental» qui consiste en «un combat pour l’honneur, la liberté et l’égalité», et appliquer les résolutions du Conseil de sécurité. Dans ce sens, ils ont mis l’accent sur la nécessité de prolonger le mandat de la Minurso, qui permettra au peuple sahraoui d’exprimer sa volonté par un référendum.
    Par ailleurs, rappelant la souffrance de M. Daddache, qui a passé 25 ans à la prison de Salé, dont 14 ans en tant que condamné à mort, ils ont exprimé leur inquiétude quant au sort des 651 détenus politiques, notamment les sept militants arrêté en octobre 2009 et jugés par un tribunal militaire marocain et qui observent une grève de la faim depuis jeudi. Pour sa part, Mme Nouia Hafsi, la présidente de l’UNFA, s’exprimant sur cette seconde rencontre internationale, a déclaré que «c’est une occasion d’interpeller les instances internationales pour exiger l’application des résolutions du Conseil de sécurité, attirer l’attention de l’Union africaine sur les violations des droits de l’homme par le Maroc». En même temps, elle a appelé l’Union européenne à reconsidérer ses relations avec le cabinet du roi Mohamed VI.
    Egalement au menu de la rencontre, les organisateurs ont adressé des lettres au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au négociateur africain, John Bing et l’Union européenne pour les solliciter de parachever le processus de décolonisation du Sahara Occidental et mettre fin aux différentes agressions marocaines.
    Enfin, pour clôturer cette rencontre dans le camp de réfugiés, qui, au début, n’était qu’un centre de formation des femmes, les différentes délégations ont réaffirmé leur soutien au peuple sahraoui et à tous les combattants à l’image de Mme Aminatou Haïder qui a su faire plier la monarchie marocaine.

    Horizons, 22/03/2010

  • Solidarité avec le peuple sahraoui : Winnie Mandela chez les femmes sahraouies

    La seconde rencontre internationale des femmes solidaires avec la résistance de la femme du Sahara Occidental initiée par l’Union nationale des femmes algériennes s’est déroulée sous le thème «de la femme sahraouie et de la résistance».

    Après une halte de deux jours à Alger, l’importante délégation sous la présence honorifique de Winnie Mandela, s’est rendue dimanche soir au camp des réfugiés de l’Ecole du 27-Février, à environ 30 km de Tindouf. Le symbole sud-africain du combat pour la liberté et l’indépendance s’est dit très honorée d’être aussi chaleureusement accueillie par les réfugiés sahraouis qui, selon elle, «sont l’image même du combat pour l’indépendance».
    «L’exil n’est pas une solution pour l’obtention de la liberté» et «le peuple sahraoui doit regagner ses terres par le combat qui sans équivoque sera couronné par l’indépendance», affirme l’icône sud-africaine avant de réaffirmer le soutien des différentes délégations à la cause sahraouie et demander à ses hôtes «de quelle manière nous pourrons vous aider dans votre combat contre l’injustice marocaine». «J’étais hier à Alger et aujourd’hui le suis parmi vous pour vous entendre et discuter des solutions éventuelles», notamment le référendum que le Maroc «veut dénier» en appliquant ses propres solutions. Mme Mandela a salué la position de l’Algérie et de tous les participants qui ont «veillé sur le bon déroulement de la rencontre», et les efforts déployés pour aider «votre combat qui est devenu un exemple pour tous les peuples en quête d’indépendance». Les 320 participants à cette rencontre venus des quatre coins du monde, notamment du Mexique, d’Afrique du Sud, du Ghana, de France, de Belgique, d’Espagne, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, ont également salué la résistance du peuple sahraoui, «qui brave la monarchie marocaine avec son courage et sa bravoure».
    Rappelant les multiples violations et les répressions marocaines au peuple sahraoui, ils ont sollicité la communauté internationale pour prendre en «main le dossier du Sahara Occidental» qui consiste en «un combat pour l’honneur, la liberté et l’égalité», et appliquer les résolutions du Conseil de sécurité. Dans ce sens, ils ont mis l’accent sur la nécessité de prolonger le mandat de la Minurso, qui permettra au peuple sahraoui d’exprimer sa volonté par un référendum.
    Par ailleurs, rappelant la souffrance de M. Daddache, qui a passé 25 ans à la prison de Salé, dont 14 ans en tant que condamné à mort, ils ont exprimé leur inquiétude quant au sort des 651 détenus politiques, notamment les sept militants arrêté en octobre 2009 et jugés par un tribunal militaire marocain et qui observent une grève de la faim depuis jeudi. Pour sa part, Mme Nouia Hafsi, la présidente de l’UNFA, s’exprimant sur cette seconde rencontre internationale, a déclaré que «c’est une occasion d’interpeller les instances internationales pour exiger l’application des résolutions du Conseil de sécurité, attirer l’attention de l’Union africaine sur les violations des droits de l’homme par le Maroc». En même temps, elle a appelé l’Union européenne à reconsidérer ses relations avec le cabinet du roi Mohamed VI.
    Egalement au menu de la rencontre, les organisateurs ont adressé des lettres au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au négociateur africain, John Bing et l’Union européenne pour les solliciter de parachever le processus de décolonisation du Sahara Occidental et mettre fin aux différentes agressions marocaines.
    Enfin, pour clôturer cette rencontre dans le camp de réfugiés, qui, au début, n’était qu’un centre de formation des femmes, les différentes délégations ont réaffirmé leur soutien au peuple sahraoui et à tous les combattants à l’image de Mme Aminatou Haïder qui a su faire plier la monarchie marocaine.

    Horizons, 22/03/2010

  • Allez voir à Marrakech si l’on y est

    Le Quai d’Orsay ne va cependant pas jusqu’à «déplorer» comme fait Rabat, lui, préfère communiquer ses souhaits. Des souhaits qui se font parfois si convaincants qu’il devient impossible de les voir s’égarer au détour d’un erg du coin. 
    Le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, exprimait tout haut jeudi dernier les espoirs et souhaits de la France sur la lutte antiterroriste dans les pays sahélo-sahariens. Des souhaits qui doivent faire tordre de rire les coéquipiers de Belmokhtar et surtout les juges maliens, après le raid superlibérateur de Kouchner dans la région. Apparemment, la France prend goût à s’entendre parler lorsqu’elle se sent délaissée, lorsqu’elle n’est pas conviée au couscous, ou qu’elle se sent hors du coup. Le Quai d’Orsay ne va cependant pas jusqu’à «déplorer» comme fait Rabat, lui, préfère communiquer ses souhaits. Des souhaits qui se font parfois si convaincants qu’il devient impossible de les voir s’égarer au détour d’un erg du coin. Ainsi, les résultats fructueux obtenus avec ATT lorsqu’il s’agissait de faire libérer un (007?) tricolore et passer la liberté aux détenus du camp ennemi. 
    La liberté ne fait-elle pas partie du célèbre triptyque français «liberté, égalité, fraternité»? Un slogan appliqué chez nous aux pieds-noirs avant de l’être aux juifs, une fois pondu le «verset» Crémieux. Sans jamais toucher la tribu des colonels Bendaoud Paris voudrait-il continuer ses B. A. et nous fabriquer cette fois une Union qui s’étalerait au-delà de la Méditerranée pour englober le Sahel et peut-être faire oublier ainsi le ratage retentissant essuyé avec l’UPM? Une Union qui voit certains de ses membres se distinguer dans les parties de black-listage, un nouveau jeu pour riches voyeuristes qui fait un tabac chez les décadents planétaires. 
    La lutte antiterroriste dans tout cela? Il n’est pas besoin d’être formé chez Bajolet pour se rendre vite compte que ses résultats les plus probants sont obtenus sous le beau soleil d’Algérie. Bien sûr, si l’on excepte le Maroc, pays où les attentats terroristes sont toujours éventés à temps par les Zorro qui arrivent à repérer des terroristes jusque dans les camps sahraouis (camps des réfugiés du Sahara Occidental, ndlr), c’est-à-dire là où les lieux leurs sont complètement interdits. Des lieux où vit un petit grand peuple chassé de sa terre par le Maroc et qui dit ne trouver aucune gloire à la France de lui livrer une guerre injuste et qui ne dit pas son nom. Comment prétendre secourir la région quand on y sème la zizanie?
    Le Jeune Indépendant, 20/03/2010 

    Photo : Abdelkader Belliraj, injustement accusé de terroriste
  • Allez voir à Marrakech si l’on y est

    Le Quai d’Orsay ne va cependant pas jusqu’à «déplorer» comme fait Rabat, lui, préfère communiquer ses souhaits. Des souhaits qui se font parfois si convaincants qu’il devient impossible de les voir s’égarer au détour d’un erg du coin. 
    Le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, exprimait tout haut jeudi dernier les espoirs et souhaits de la France sur la lutte antiterroriste dans les pays sahélo-sahariens. Des souhaits qui doivent faire tordre de rire les coéquipiers de Belmokhtar et surtout les juges maliens, après le raid superlibérateur de Kouchner dans la région. Apparemment, la France prend goût à s’entendre parler lorsqu’elle se sent délaissée, lorsqu’elle n’est pas conviée au couscous, ou qu’elle se sent hors du coup. Le Quai d’Orsay ne va cependant pas jusqu’à «déplorer» comme fait Rabat, lui, préfère communiquer ses souhaits. Des souhaits qui se font parfois si convaincants qu’il devient impossible de les voir s’égarer au détour d’un erg du coin. Ainsi, les résultats fructueux obtenus avec ATT lorsqu’il s’agissait de faire libérer un (007?) tricolore et passer la liberté aux détenus du camp ennemi. 
    La liberté ne fait-elle pas partie du célèbre triptyque français «liberté, égalité, fraternité»? Un slogan appliqué chez nous aux pieds-noirs avant de l’être aux juifs, une fois pondu le «verset» Crémieux. Sans jamais toucher la tribu des colonels Bendaoud Paris voudrait-il continuer ses B. A. et nous fabriquer cette fois une Union qui s’étalerait au-delà de la Méditerranée pour englober le Sahel et peut-être faire oublier ainsi le ratage retentissant essuyé avec l’UPM? Une Union qui voit certains de ses membres se distinguer dans les parties de black-listage, un nouveau jeu pour riches voyeuristes qui fait un tabac chez les décadents planétaires. 
    La lutte antiterroriste dans tout cela? Il n’est pas besoin d’être formé chez Bajolet pour se rendre vite compte que ses résultats les plus probants sont obtenus sous le beau soleil d’Algérie. Bien sûr, si l’on excepte le Maroc, pays où les attentats terroristes sont toujours éventés à temps par les Zorro qui arrivent à repérer des terroristes jusque dans les camps sahraouis (camps des réfugiés du Sahara Occidental, ndlr), c’est-à-dire là où les lieux leurs sont complètement interdits. Des lieux où vit un petit grand peuple chassé de sa terre par le Maroc et qui dit ne trouver aucune gloire à la France de lui livrer une guerre injuste et qui ne dit pas son nom. Comment prétendre secourir la région quand on y sème la zizanie?
    Le Jeune Indépendant, 20/03/2010 

    Photo : Abdelkader Belliraj, injustement accusé de terroriste
  • Maroc : un chrétien américain dépose une plainte devant la Cour de Justice de Rabat

    Selon un membre de l’Union Mondiale des Chrétiens Marocains (UMCM), un chrétien américain résidant à Amezmiz (45km de Marrakech) et dont le nom figure sur la fameuse liste du Ministère de l’intérieur, vient de déposer une plainte devant la Cour Administrative de justice de Rabat.


    La séance plénière se déroulera ce mercredi 24 mars. A noter que l’avocat du plaignant a envoyé une invitation à l’Ambassadeur des Etats-Unis, ainsi qu’à Jean-Luc Blanc, Président de l’Eglise Evangélique au Maroc (EEAM). L’information n’a pas été confirmée par l’Ambassade américaine ou l’EEAM. 

    Paul OHLOTT

    Source : Actu-Chretienne.Net

  • Les Dirhams des banques seraient-ils tous passés dans le béton ?

    Le manque de liquidités des banques marocaines actuellement est-il une cause de trop grande confiance de ces dernières dans la valeur immobilière, celle de la promotion et de la construction ? Le lien de cause à effet semble évident au premier abord, sans oublier en parallèle le manque d’entrées financières de nombreux autres secteurs du développement au Maroc comme le tourisme, sans oublier la manne financière des MRE, depuis le vent de crise.

    Plus d’argent, plus de crédits, moins de projets qui arrivent, moins d’acheteurs extérieurs étrangers qui amènent de l’argent frais, moins de béton à couler, moins de travail… etc, etc, etc….

    Le scénario à moindre échelle de ce qui se passa dans les grosses banques qui gèrent la planète aux USA comme en Europe semble arriver de manière plus interne au Maroc avec toujours un décalage de réactivité.

    L’optimisme du Maroc malgré ses annonces rassurantes depuis fin 2008 se confirmera-t-il dans les mois à venir ou les caisses de Rabat permettraient-elles de relancer une machine nationale demain, au cas où… ?

    Source : Le Blog des ERM

  • Maroc : un chrétien américain dépose une plainte devant la Cour de Justice de Rabat

    Selon un membre de l’Union Mondiale des Chrétiens Marocains (UMCM), un chrétien américain résidant à Amezmiz (45km de Marrakech) et dont le nom figure sur la fameuse liste du Ministère de l’intérieur, vient de déposer une plainte devant la Cour Administrative de justice de Rabat.


    La séance plénière se déroulera ce mercredi 24 mars. A noter que l’avocat du plaignant a envoyé une invitation à l’Ambassadeur des Etats-Unis, ainsi qu’à Jean-Luc Blanc, Président de l’Eglise Evangélique au Maroc (EEAM). L’information n’a pas été confirmée par l’Ambassade américaine ou l’EEAM. 

    Paul OHLOTT

    Source : Actu-Chretienne.Net

  • Avortement clandestin au Maroc : le poids de la honte Environ 600 interruptions volontaires de grossesse seraient pratiquées chaque jour

    Par Stéphanie Plasse

    Au Maroc, l’avortement clandestin est un fléau. Face à la pression sociale, de nombreuses femmes interrompent leur grossesse au péril de leur santé. Un acte pourtant interdit par la loi et condamné par le Coran.


    Quotidiennement, des centaines de Marocaines avortent clandestinement. Mariées, célibataires, étudiantes, cette pratique touche les femmes de toutes les strates de la société. Pour échapper à la honte d’une naissance illégitime, elles se rendent dans les cabinets des gynécologues, des médecins généralistes, des sages femmes, aux conditions sanitaires parfois douteuses, pour avorter. Une activité lucrative pour les professionnels de la santé qui n’hésitent pas, moyennant 1500 à 5000 dirhams à interrompre leur grossesse. « Certains vivent essentiellement de cette pratique », note le Pr Chafik Chraïbi. Ce professeur de médecine et chef de service de gynécologie obstétrique à l’hôpital de Rabat a vu passer de nombreuses femmes avec des problèmes de santé (hémorragie, infection…) suite à des tentatives d’avortement pratiquées « à la sauvette » par des médecins mais également des « faiseuses d’ange » [1]. Face à ce constat, Chafik Chraïbi a décidé de fonder en 2007 l’association de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC) qui préconise la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse pour certains cas médicaux et sociaux précis : malformations fœtales, pathologies psychiatriques, viol, inceste, mineurs, les femmes âgées de plus de 45 ans. « Je n’encourage pas à la libéralisation des mœurs, je veux agir en promouvant l’éducation sexuelle dans les écoles, les moyens de contraception… », explique Chafik Chraïbi. Une pratique taboue D’après ce professeur de médecine, 600 avortements clandestins seraient pratiqués quotidiennement au Maroc. Un chiffre difficilement vérifiable. A ce jour, la seule étude sur ce sujet a été menée par l’Institut national des statistiques et d’économie appliquée de Rabat (INSEA). Elle indique que 10% des femmes mariées ont eu recours à l’avortement et 75% des mères célibataires ont pensé à interrompre leur grossesse. L’échantillon étudié comprenait 4553 femmes, âgées de 15 à 49 ans. Du côté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les statistiques sur l’avortement sont rares. Le seul rapport existant est daté de 2003 et concerne toute l’Afrique du Nord. Il révèle qu’un million d’avortements étaient pratiqués dans cette partie du continent. « Chaque pays doit nous envoyer ses chiffres mais le Maroc ne nous les donne pas et on les attend toujours », confie un employé de l’OMS. Dans le pays de Mohammed VI, l’avortement est puni par la loi. Dans le Code pénal marocain (VIII), il est considéré comme un crime « contre l’ordre des familles et la moralité publique ». Une femme qui a recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), ou tente de le faire, encourt deux ans de prison. Les peines les plus lourdes sont réservées aux exécuteurs, ceux qui « par aliment, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen » ont pratiqué ou tenté de pratiquer un avortement, encourent de un à cinq ans d’emprisonnement. Elles peuvent atteindre dix à vingt en cas de mort de la patiente. Pour certains observateurs, cette loi ne correspond pas aux aspirations du Maroc en termes d’évolution des mœurs. « La justice est inadaptée à la société marocaine. Notre pays s’ouvre, se modernise et se libéralise », s’insurge Chafik Chraïbi, qui lors de conférences avoue avoir rencontré des procureurs plutôt récalcitrants à une modification de cette loi. « Les instances religieuses se sont montrées paradoxalement plus ouvertes », note-t-il. Religion et déshonneur A la suite d’une rencontre avec Saâdeddine Elotmani, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, islamique), une journée d’étude sur l’avortement a été menée au Parlement. « Le parti s’est dit prêt à tolérer l’avortement avant la huitième semaine d’aménorrhées dans certaines circonstances médicales et sociales », souligne Chafik Chraïbi. Une avancée pour le président de l’AMLAC qui prévoit de tenir un Congrès sur l’avortement clandestin à Rabat le 23 et 24 avril prochain. Au Maroc, les naissances illégitimes sont réprouvées par le Coran et constituent pour la famille un déshonneur. « Tout ça c’est triste, mais comment faire ? La religion nous l’interdit et cela est très mal perçu par les autres familles qui traiteront l’enfant de bâtard. Sans parler des frères, des pères et des oncles qui risquent de tuer la femme à cause du déshonneur qu’elle jette sur la famille », observe Sofya Amina, une jeune marocaine, membre du groupe Facebook intitulé “Et si on légalisait l’avortement”. Dans certains cas, la jeune fille enceinte informe sa mère de sa grossesse qui « l’accompagne se faire avorter afin qu’on la débarrasse de cette honte », ajoute Chafaki Fayssal, un autre membre de ce groupe. Les “filles-mères” au banc de la société Certaines Marocaines, qui ne veulent pas ou ne peuvent pas avorter par manque de moyens financiers, sont rejetées par leurs familles et se retrouvent seules. Des associations ont été créées pour leur venir en aide. A Agadir, Oum el Banine (la maison des enfants) accueille chaque année cent jeunes femmes, de leur 8ème mois de grossesse jusqu’à ce que l’enfant ait trois ans pour certains cas. La plupart d’entre elles ont été quittées par leur conjoint après avoir appris qu’elles étaient enceintes. « Ce ne sont pas des prostituées mais elles ont juste été naïves de croire au prince charmant », explique Majhouba Edbouche, la directrice de cette association. Dans ce foyer, les femmes sont suivies « médicalement et psychologiquement ». Elles peuvent apprendre à faire le ménage et la cuisine en vue d’une prochaine intégration professionnelle. Quarante jours après leur accouchement, les “filles-mères” peuvent louer des chambres, et une crèche est mise à leur disposition afin de les libérer pour leur permettre d’aller chercher du travail. A Oum el Banine, une attention toute particulière est portée à la réconciliation familiale. A la naissance de l’enfant, une rencontre est organisée avec les parents et le conjoint. « Les familles rejettent la fille parce qu’elles ne sont pas sensibilisées. C’est à la société civile mais avant tout à l’Etat de régler ce problème en instaurant des lois qui protègent la femme mais aussi les enfants. Au Maroc, l’avortement et les “filles-mères” ne sont pas des problèmes mais un phénomène », conclut la directrice du centre. Comme en Tunisie, le débat sur l’avortement clandestin pourrait aboutir sur un texte de loi légalisant l’IVG. Un grand pas pour le Maroc et pour ces femmes qui interrompent leur grossesse et se mettent en danger pour échapper à la pression sociale.
  • Les Dirhams des banques seraient-ils tous passés dans le béton ?

    Le manque de liquidités des banques marocaines actuellement est-il une cause de trop grande confiance de ces dernières dans la valeur immobilière, celle de la promotion et de la construction ? Le lien de cause à effet semble évident au premier abord, sans oublier en parallèle le manque d’entrées financières de nombreux autres secteurs du développement au Maroc comme le tourisme, sans oublier la manne financière des MRE, depuis le vent de crise.

    Plus d’argent, plus de crédits, moins de projets qui arrivent, moins d’acheteurs extérieurs étrangers qui amènent de l’argent frais, moins de béton à couler, moins de travail… etc, etc, etc….

    Le scénario à moindre échelle de ce qui se passa dans les grosses banques qui gèrent la planète aux USA comme en Europe semble arriver de manière plus interne au Maroc avec toujours un décalage de réactivité.

    L’optimisme du Maroc malgré ses annonces rassurantes depuis fin 2008 se confirmera-t-il dans les mois à venir ou les caisses de Rabat permettraient-elles de relancer une machine nationale demain, au cas où… ?

    Source : Le Blog des ERM

  • Avortement clandestin au Maroc : le poids de la honte Environ 600 interruptions volontaires de grossesse seraient pratiquées chaque jour

    Par Stéphanie Plasse

    Au Maroc, l’avortement clandestin est un fléau. Face à la pression sociale, de nombreuses femmes interrompent leur grossesse au péril de leur santé. Un acte pourtant interdit par la loi et condamné par le Coran.


    Quotidiennement, des centaines de Marocaines avortent clandestinement. Mariées, célibataires, étudiantes, cette pratique touche les femmes de toutes les strates de la société. Pour échapper à la honte d’une naissance illégitime, elles se rendent dans les cabinets des gynécologues, des médecins généralistes, des sages femmes, aux conditions sanitaires parfois douteuses, pour avorter. Une activité lucrative pour les professionnels de la santé qui n’hésitent pas, moyennant 1500 à 5000 dirhams à interrompre leur grossesse. « Certains vivent essentiellement de cette pratique », note le Pr Chafik Chraïbi. Ce professeur de médecine et chef de service de gynécologie obstétrique à l’hôpital de Rabat a vu passer de nombreuses femmes avec des problèmes de santé (hémorragie, infection…) suite à des tentatives d’avortement pratiquées « à la sauvette » par des médecins mais également des « faiseuses d’ange » [1]. Face à ce constat, Chafik Chraïbi a décidé de fonder en 2007 l’association de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC) qui préconise la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse pour certains cas médicaux et sociaux précis : malformations fœtales, pathologies psychiatriques, viol, inceste, mineurs, les femmes âgées de plus de 45 ans. « Je n’encourage pas à la libéralisation des mœurs, je veux agir en promouvant l’éducation sexuelle dans les écoles, les moyens de contraception… », explique Chafik Chraïbi. Une pratique taboue D’après ce professeur de médecine, 600 avortements clandestins seraient pratiqués quotidiennement au Maroc. Un chiffre difficilement vérifiable. A ce jour, la seule étude sur ce sujet a été menée par l’Institut national des statistiques et d’économie appliquée de Rabat (INSEA). Elle indique que 10% des femmes mariées ont eu recours à l’avortement et 75% des mères célibataires ont pensé à interrompre leur grossesse. L’échantillon étudié comprenait 4553 femmes, âgées de 15 à 49 ans. Du côté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les statistiques sur l’avortement sont rares. Le seul rapport existant est daté de 2003 et concerne toute l’Afrique du Nord. Il révèle qu’un million d’avortements étaient pratiqués dans cette partie du continent. « Chaque pays doit nous envoyer ses chiffres mais le Maroc ne nous les donne pas et on les attend toujours », confie un employé de l’OMS. Dans le pays de Mohammed VI, l’avortement est puni par la loi. Dans le Code pénal marocain (VIII), il est considéré comme un crime « contre l’ordre des familles et la moralité publique ». Une femme qui a recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), ou tente de le faire, encourt deux ans de prison. Les peines les plus lourdes sont réservées aux exécuteurs, ceux qui « par aliment, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen » ont pratiqué ou tenté de pratiquer un avortement, encourent de un à cinq ans d’emprisonnement. Elles peuvent atteindre dix à vingt en cas de mort de la patiente. Pour certains observateurs, cette loi ne correspond pas aux aspirations du Maroc en termes d’évolution des mœurs. « La justice est inadaptée à la société marocaine. Notre pays s’ouvre, se modernise et se libéralise », s’insurge Chafik Chraïbi, qui lors de conférences avoue avoir rencontré des procureurs plutôt récalcitrants à une modification de cette loi. « Les instances religieuses se sont montrées paradoxalement plus ouvertes », note-t-il. Religion et déshonneur A la suite d’une rencontre avec Saâdeddine Elotmani, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, islamique), une journée d’étude sur l’avortement a été menée au Parlement. « Le parti s’est dit prêt à tolérer l’avortement avant la huitième semaine d’aménorrhées dans certaines circonstances médicales et sociales », souligne Chafik Chraïbi. Une avancée pour le président de l’AMLAC qui prévoit de tenir un Congrès sur l’avortement clandestin à Rabat le 23 et 24 avril prochain. Au Maroc, les naissances illégitimes sont réprouvées par le Coran et constituent pour la famille un déshonneur. « Tout ça c’est triste, mais comment faire ? La religion nous l’interdit et cela est très mal perçu par les autres familles qui traiteront l’enfant de bâtard. Sans parler des frères, des pères et des oncles qui risquent de tuer la femme à cause du déshonneur qu’elle jette sur la famille », observe Sofya Amina, une jeune marocaine, membre du groupe Facebook intitulé “Et si on légalisait l’avortement”. Dans certains cas, la jeune fille enceinte informe sa mère de sa grossesse qui « l’accompagne se faire avorter afin qu’on la débarrasse de cette honte », ajoute Chafaki Fayssal, un autre membre de ce groupe. Les “filles-mères” au banc de la société Certaines Marocaines, qui ne veulent pas ou ne peuvent pas avorter par manque de moyens financiers, sont rejetées par leurs familles et se retrouvent seules. Des associations ont été créées pour leur venir en aide. A Agadir, Oum el Banine (la maison des enfants) accueille chaque année cent jeunes femmes, de leur 8ème mois de grossesse jusqu’à ce que l’enfant ait trois ans pour certains cas. La plupart d’entre elles ont été quittées par leur conjoint après avoir appris qu’elles étaient enceintes. « Ce ne sont pas des prostituées mais elles ont juste été naïves de croire au prince charmant », explique Majhouba Edbouche, la directrice de cette association. Dans ce foyer, les femmes sont suivies « médicalement et psychologiquement ». Elles peuvent apprendre à faire le ménage et la cuisine en vue d’une prochaine intégration professionnelle. Quarante jours après leur accouchement, les “filles-mères” peuvent louer des chambres, et une crèche est mise à leur disposition afin de les libérer pour leur permettre d’aller chercher du travail. A Oum el Banine, une attention toute particulière est portée à la réconciliation familiale. A la naissance de l’enfant, une rencontre est organisée avec les parents et le conjoint. « Les familles rejettent la fille parce qu’elles ne sont pas sensibilisées. C’est à la société civile mais avant tout à l’Etat de régler ce problème en instaurant des lois qui protègent la femme mais aussi les enfants. Au Maroc, l’avortement et les “filles-mères” ne sont pas des problèmes mais un phénomène », conclut la directrice du centre. Comme en Tunisie, le débat sur l’avortement clandestin pourrait aboutir sur un texte de loi légalisant l’IVG. Un grand pas pour le Maroc et pour ces femmes qui interrompent leur grossesse et se mettent en danger pour échapper à la pression sociale.