
Année : 2009
-
Sahara Bike Race
du 26 MARS au 4 AVRIL 2010Une extraordinaire route à velo, parcourant une zone sauvage et captivante du véritable Sahara Occidental..du sable, des dunes, des rochers, des grandes plaines couvertes de fossiles…savourant l’hospitalité du peuple sahraoui et la richesse de sa culture bédouine. Un voyage solidaire pour connaître la complexe vie des sahraouis dans les campements de réfugiés, vivre dans ses haïmas et partager leur culture.
Le parcours ira en parallèle au Mur de sable qui mesure plus de deux mille kilomètres et qui sépare les territoires occupés par le Maroc et la zone libérée par le Front POLISARIO.Près du mur se trouve le point d’arrivée de ce Raid, Tifariti, lieu de grandes batailles entre les deux armées, et qui finalement est resté sous le contrôle du POLISARIO.Le gouvernement Sahraoui est en train de développer certains projets pour faire de Tifariti la capitale du Sahara Libéré. Il a édifié un hôpital et une école, il construit le Parlement et le Quartier de la Solidarité.C’est un beau paysage de désert, petites collines, rochers aux formes et aux tailles impressionnantes et un sol couvert de fleurs et de truffes pendant la saison de pluies. Dans le passé, ce fut une savane africaine comme le témoignent les peintures rupestres qu’on trouve dans le Parc Archéologique d’Erqueyez.Par deuxième année consécutive, l’Association d’Amis du Peuple Sahraoui de Séville et le Secrétariat d’Etat pour la Jeunesse et le Sport de la RASD organisent cet évènement socio-sportif et solidaire avec l’intention de visibiliser et dénoncer le Mur, construit par le Maroc dans les années 80, qui divise le Sahara Occidental occupé et les Territoires Libérés par le POLISARIO.Du 26 mars au 4 avril, les participants du IInd Sahara Bike Race parcouriront une distance de 350 km, en plein désert du Sahara Occidental, qui ira en parallèle au Mur de la Honte. Pendant cette semaine, ils pourront connaître et partager la complexe vie des sahraouis des campements de refugiés, vivre dans leurs haïmas et comprendre la situation de ce peuple qui, malgré les adversités, n’a jamais perdu son espoir et optimisme.La caravane de cyclistes partira de Séville dans un vol charter de la compagnie Air Algérie et arrivera aux campements de réfugiés de Tindouf, concrètement à la wilaya de Layounne. Le départ aura lieu dans la nuit du 26 mars 2010, de l’aéroport de Séville, et le retour le 4 avril.Le raid, qui partira de la wilaya de Layounne (campements de réfugiés de Tinfouf) pour arriver à Tifariti (Territoires Libérés), se fera par étapes de 30 à 50 km par jour. Au cours de cette semaine, il y aura des visites culturelles, une réception de la part des autorités sahraouies, du temps pour faire des achats au souk de Smara et, à la fin du trajet, en plein coeur du désert, dans la zone libérée, des rencontres avec les bédouins et une visite au Parc Archéologique d’Erqueyez. -
Sahara Bike Race
du 26 MARS au 4 AVRIL 2010Une extraordinaire route à velo, parcourant une zone sauvage et captivante du véritable Sahara Occidental..du sable, des dunes, des rochers, des grandes plaines couvertes de fossiles…savourant l’hospitalité du peuple sahraoui et la richesse de sa culture bédouine. Un voyage solidaire pour connaître la complexe vie des sahraouis dans les campements de réfugiés, vivre dans ses haïmas et partager leur culture.
Le parcours ira en parallèle au Mur de sable qui mesure plus de deux mille kilomètres et qui sépare les territoires occupés par le Maroc et la zone libérée par le Front POLISARIO.Près du mur se trouve le point d’arrivée de ce Raid, Tifariti, lieu de grandes batailles entre les deux armées, et qui finalement est resté sous le contrôle du POLISARIO.Le gouvernement Sahraoui est en train de développer certains projets pour faire de Tifariti la capitale du Sahara Libéré. Il a édifié un hôpital et une école, il construit le Parlement et le Quartier de la Solidarité.C’est un beau paysage de désert, petites collines, rochers aux formes et aux tailles impressionnantes et un sol couvert de fleurs et de truffes pendant la saison de pluies. Dans le passé, ce fut une savane africaine comme le témoignent les peintures rupestres qu’on trouve dans le Parc Archéologique d’Erqueyez.Par deuxième année consécutive, l’Association d’Amis du Peuple Sahraoui de Séville et le Secrétariat d’Etat pour la Jeunesse et le Sport de la RASD organisent cet évènement socio-sportif et solidaire avec l’intention de visibiliser et dénoncer le Mur, construit par le Maroc dans les années 80, qui divise le Sahara Occidental occupé et les Territoires Libérés par le POLISARIO.Du 26 mars au 4 avril, les participants du IInd Sahara Bike Race parcouriront une distance de 350 km, en plein désert du Sahara Occidental, qui ira en parallèle au Mur de la Honte. Pendant cette semaine, ils pourront connaître et partager la complexe vie des sahraouis des campements de refugiés, vivre dans leurs haïmas et comprendre la situation de ce peuple qui, malgré les adversités, n’a jamais perdu son espoir et optimisme.La caravane de cyclistes partira de Séville dans un vol charter de la compagnie Air Algérie et arrivera aux campements de réfugiés de Tindouf, concrètement à la wilaya de Layounne. Le départ aura lieu dans la nuit du 26 mars 2010, de l’aéroport de Séville, et le retour le 4 avril.Le raid, qui partira de la wilaya de Layounne (campements de réfugiés de Tinfouf) pour arriver à Tifariti (Territoires Libérés), se fera par étapes de 30 à 50 km par jour. Au cours de cette semaine, il y aura des visites culturelles, une réception de la part des autorités sahraouies, du temps pour faire des achats au souk de Smara et, à la fin du trajet, en plein coeur du désert, dans la zone libérée, des rencontres avec les bédouins et une visite au Parc Archéologique d’Erqueyez. -
RSF & Cartographic Genocide in the Western Sahara
By Chasli
For a number of years now, Reporters sans Frontieres (Reporters without Borders) (RSF) has chosen to completely contradict its high ideals by writing the Western Sahara off its on-line maps and including the territory within Morocco. If you visit RSF.com, click on any of the countries on the drop-down menu under Middle East & North Africa (MENA), and scroll down to their MENA map you will find a Morocco that stretches from Gibraltar to Mauritania. The only hint of Western Sahara’s existence can be found if you click on Morocco itself to reveal a red-highlighted greater Morocco with a barely visible line depicting the border with the Western Sahara.
Weirdly, if you click on any of the other MENA countries, you will find the same MENA map but without the thin line in Morocco.This is not a new problem. Alle at Western Sahara Info brought RSF’s inexplicable treatment of the Western Sahara to our attention in 2007, and way back in 2003 this tidbit about RSF’s mapping shenanigans appeared on the ARSO website:
Following a protest campaign, the « North Africa to Iran » office of Reporters without Borders (RSF – Reporters sans frontières) decided to withdraw a map of Morocco which included Western Sahara. This map which did not conform to international law figured in RSF publications relating to the campaign for Ali Lmrabet. The President of the Spanish office, said that she realised the map used expressed the expansionist claims of Morocco, but wanted to make clear that RSF did not campaign politically about it, as they were trying to save the life of the Moroccan journalist !!!
Before looking closer at RSF’s mapping problem, a quick review of the Western Sahara’s status is in order. Legally, the territory is categorized by the United Nations as a non-self-governing territory. Claims to sovereignty over the territory by Morocco and Mauritania were rejected by the International Court of Justice in 1975. Diplomatically, no country officially recognizes Moroccan sovereignty over the Western Sahara, even though a couple dozen mostly Arab League countries give lip service to Moroccan sovereignty. Close to 80 countries have at some point recognized the sovereignty of the Sahrawi Arab Democratic Republic (SADR), but current recognitions number around 40 if you believe that de-recognitions are acceptable. Another element in the diplomatic equation is the full membership of the SADR in the African Union.Militarily, Morocco has de facto control of around 75-80% of the land with the SADR controlling the rest.
On all three counts RSF’s map is totally inaccurate. International law and diplomatic recognition clearly reject any inclusion of the Western Sahara in Morocco; and any depiction of de factooccupation must show the division of the territory between Morocco and the SADR.
RSF’s complete offing of the Western Sahara raises serious issues.
RSF is no Moroccan-American Center for Policy, which clearly is paid by Morocco to lie about the Western Sahara. It is a well-respected human rights NGO that cares about international law and does consistently superb work in support of beleaguered journalists around the world. Furthermore, it has been very forceful in its condemnation of Moroccan press freedom abuses. Why then would they choose to ignore international law and use a map that is rejected by just about everybody except Morocco and its agents?
Then there is the question of consistency and double-standards. RSF on its MENA map unambiguously gives Rabat its greater Morocco, but denies Tel Aviv its greater Israel (The West Bank is clearly not included in Israel). Why has RSF applied different mapping standards to two similar cases of occupation? Alle, once again, has commented on this.
Whenever I run into something as strange as this RSF thing, I can’t help but wonder about motives. Why in the world would a group as basically outstanding as RSF resort to cartographic genocide by mapping the Western Sahara out of existence. Does it have to do with the fact that they are headquartered in France, which supports without reservation Morocco’s illegal occupation? Is there any French political pressure at play, or maybe corporate financial pressure? Is there anyone on their Board that particularly loves Morocco or hates the Western Sahara? Not being privy to RSF internal politics, I am at a loss to understand their persistent refusal to do the right thing on this issue. All I know is that RSF has been made aware of their mapping problem for years now (and I have recently contacted both their offices in Paris and Washington DC about it), and they stubbornly resist changing their maps.
If anyone can shed any light on RSF’s behavior, we here at Western Sahara Endgame would love to hear from you. But until they decide to do the right thing and remove the Western Sahara from Morocco on their maps, I urge you to email your objections to:
Soazig Dollet, North Africa & Middle-East Desk, Reporters without Borders: moyen-orient@rsf.org
Clothilde Le Coz, Director Reporters without Borders USA: clc@rsf.org
Jean-François Julliard, Secretary General RSF: rsf@rsf.org
I went through, it seems, hundred of maps of Morocco and the Western Sahara in putting together this post – many of them quite original if not altogether accurate. In line with their iconoclastic image,Lonely Planet gets the award for Most Bizarre Map. Apparently having missed the part of the ICJ ruling about terra nullius, they clearly separate the two entities, refraining from naming the southern entity, and writing “Western Sahara Desert” overlapping the borderline. For those of you who wonder why so many Moroccans are perpetually constipated over the Western Sahara issue, there’s the Greater Moroccan Map. They just can’t get over being smaller than Algeria and not being able to steal fish from the Senegal River like they do from the Western Saharan waters (actually I was surprised not to find Washington DC on the Greater Moroccan Map given the US’s perpetual genuflecting before the King on the Western Sahara issue; but then I guess I could say the same thing about Israel). The award for Most Conflicted Mapmaker goes to the National Geographic Society. Between their On-Line Atlas , On-Line World Map , and Africa Political Map, they map the area in at least three different ways using a mind-boggling array of borderline, color, and nomenclature gimmicks. Finally, the Most Accurate Map prize goes to MINURSO, the UN Mission in the Western Sahara. I detect a crazy amount of time being spent by a lot of organizations trying to figure out how to map the area. Why not show it as it is and use the MINURSO map that clearly separates Morocco and the Western Sahara and marks the zones of occupation?
-
Carne Ross: A brave woman pays the price for a misinterpreted interview
By Carne Ross
Being US Secretary of State requires difficult choices and careful words. There is a balance to be struck between maintaining relations but also principle. Great harm can be done with a few words. One recent episode illustrates the risks.
In my work on the Western Sahara (my non-profit group advises the Polisario Front who represent the Saharawi people), I have met a very brave and determined woman, Aminatou Haidar, the 42-year old Saharawi human rights campaigner. What she told me about her abuse by the Moroccan forces who occupy the Western Sahara, her country, chilled my blood.
I was shocked to learn that last week Aminatou was again arrested and later expelled by Morocco. She has endured years of imprisonment and abuse but has continued to speak up for the right of her people to self-determination. Last month she was in the US to receive the Civil Courage Award from the Train Foundation, and she was earlier awarded the Robert F. Kennedy Human Rights Award. She was arrested on her return from the US and is now separated from her children and exiled from her country.
The week before Haidar’s arrest, Hillary Clinton visited Morocco. While there, she gave an interview, unreported here in the US, praising Morocco’s human rights record and appearing to endorse the Bush administration’s policy to support Morocco’s plan for the Western Sahara. Morocco has been in illegal occupation of the Western Sahara since invading it in 1975. If implemented, Morocco’s plan would effectively bring Western Sahara under Moroccan sovereignty, a notion rejected outright by the International Court of Justice and never accepted by the US.
Ask Aminatou Haidar about Morocco’s occupation and she will tell you that it means continued repression and abuse of the Saharawi people, most of whom were forcibly expelled from the territory in 1975 and have remained in desert refugee camps ever since. This is not just Aminatou’s view. Amnesty International, Human Rights Watch, and even the State Department itself have detailed Morocco’s systematic abuse and denial of rights to the Saharawi people.
After Secretary Clinton’s interview, Morocco has gone on the offensive against the Saharawis. Morocco’s arrest and expulsion of Haidar, who is the Saharawis’ most prominent and celebrated activist, is clearly meant to intimidate and silence all Saharawis. In addition to her arrest, Morocco has decided to try for treason seven other Saharawi human rights activists. Facing a military court, these six men and one woman now face the death penalty for their « crime » of visiting their compatriots in the refugee camps and demanding their legal right of self-determination.
I have no doubt that Hillary Clinton would not endorse this flagrant abuse of human rights, on the contrary. The trouble is that it is equally clear that Morocco has taken her words as an implicit permission to enact this repression, even if she in no ways intended it so. Morocco maneuvers with great skill, and it has clearly sensed a political opportunity to close down Saharawi demands for self-determination once and for all. After the Secretary of State’s visit, the King of Morocco gave a speech unprecedented in its hostility against the Saharawis, accusing them of treachery.
So the US must now respond. It must demand the release of these brave campaigners for their rights. Moreover, the US must address the root cause of Morocco’s abuses – its occupation of someone else’s country, the Western Sahara. The UN envoy is a thoughtful and experienced US diplomat, Christopher Ross. He can only resolve the long-standing dispute over the Western Sahara with robust support from his own government in Washington. This means pressure, at last, on Morocco, to allow a meaningful process of self-determination.
If this is done, it may be that a misinterpreted interview may trigger – at last – the long overdue liberation of an oppressed people. Aminatou Haidar would consider her arrest and long years of suffering a price well worth paying for this result.
Carne Ross is a former diplomat. The non-profit advisory group he heads, Independent Diplomat, amongst others advises the Polisario Front, the representatives of the Saharawi people. -
RSF & Cartographic Genocide in the Western Sahara
By Chasli
For a number of years now, Reporters sans Frontieres (Reporters without Borders) (RSF) has chosen to completely contradict its high ideals by writing the Western Sahara off its on-line maps and including the territory within Morocco. If you visit RSF.com, click on any of the countries on the drop-down menu under Middle East & North Africa (MENA), and scroll down to their MENA map you will find a Morocco that stretches from Gibraltar to Mauritania. The only hint of Western Sahara’s existence can be found if you click on Morocco itself to reveal a red-highlighted greater Morocco with a barely visible line depicting the border with the Western Sahara.
Weirdly, if you click on any of the other MENA countries, you will find the same MENA map but without the thin line in Morocco.This is not a new problem. Alle at Western Sahara Info brought RSF’s inexplicable treatment of the Western Sahara to our attention in 2007, and way back in 2003 this tidbit about RSF’s mapping shenanigans appeared on the ARSO website:
Following a protest campaign, the « North Africa to Iran » office of Reporters without Borders (RSF – Reporters sans frontières) decided to withdraw a map of Morocco which included Western Sahara. This map which did not conform to international law figured in RSF publications relating to the campaign for Ali Lmrabet. The President of the Spanish office, said that she realised the map used expressed the expansionist claims of Morocco, but wanted to make clear that RSF did not campaign politically about it, as they were trying to save the life of the Moroccan journalist !!!
Before looking closer at RSF’s mapping problem, a quick review of the Western Sahara’s status is in order. Legally, the territory is categorized by the United Nations as a non-self-governing territory. Claims to sovereignty over the territory by Morocco and Mauritania were rejected by the International Court of Justice in 1975. Diplomatically, no country officially recognizes Moroccan sovereignty over the Western Sahara, even though a couple dozen mostly Arab League countries give lip service to Moroccan sovereignty. Close to 80 countries have at some point recognized the sovereignty of the Sahrawi Arab Democratic Republic (SADR), but current recognitions number around 40 if you believe that de-recognitions are acceptable. Another element in the diplomatic equation is the full membership of the SADR in the African Union.Militarily, Morocco has de facto control of around 75-80% of the land with the SADR controlling the rest.
On all three counts RSF’s map is totally inaccurate. International law and diplomatic recognition clearly reject any inclusion of the Western Sahara in Morocco; and any depiction of de factooccupation must show the division of the territory between Morocco and the SADR.
RSF’s complete offing of the Western Sahara raises serious issues.
RSF is no Moroccan-American Center for Policy, which clearly is paid by Morocco to lie about the Western Sahara. It is a well-respected human rights NGO that cares about international law and does consistently superb work in support of beleaguered journalists around the world. Furthermore, it has been very forceful in its condemnation of Moroccan press freedom abuses. Why then would they choose to ignore international law and use a map that is rejected by just about everybody except Morocco and its agents?
Then there is the question of consistency and double-standards. RSF on its MENA map unambiguously gives Rabat its greater Morocco, but denies Tel Aviv its greater Israel (The West Bank is clearly not included in Israel). Why has RSF applied different mapping standards to two similar cases of occupation? Alle, once again, has commented on this.
Whenever I run into something as strange as this RSF thing, I can’t help but wonder about motives. Why in the world would a group as basically outstanding as RSF resort to cartographic genocide by mapping the Western Sahara out of existence. Does it have to do with the fact that they are headquartered in France, which supports without reservation Morocco’s illegal occupation? Is there any French political pressure at play, or maybe corporate financial pressure? Is there anyone on their Board that particularly loves Morocco or hates the Western Sahara? Not being privy to RSF internal politics, I am at a loss to understand their persistent refusal to do the right thing on this issue. All I know is that RSF has been made aware of their mapping problem for years now (and I have recently contacted both their offices in Paris and Washington DC about it), and they stubbornly resist changing their maps.
If anyone can shed any light on RSF’s behavior, we here at Western Sahara Endgame would love to hear from you. But until they decide to do the right thing and remove the Western Sahara from Morocco on their maps, I urge you to email your objections to:
Soazig Dollet, North Africa & Middle-East Desk, Reporters without Borders: moyen-orient@rsf.org
Clothilde Le Coz, Director Reporters without Borders USA: clc@rsf.org
Jean-François Julliard, Secretary General RSF: rsf@rsf.org
I went through, it seems, hundred of maps of Morocco and the Western Sahara in putting together this post – many of them quite original if not altogether accurate. In line with their iconoclastic image,Lonely Planet gets the award for Most Bizarre Map. Apparently having missed the part of the ICJ ruling about terra nullius, they clearly separate the two entities, refraining from naming the southern entity, and writing “Western Sahara Desert” overlapping the borderline. For those of you who wonder why so many Moroccans are perpetually constipated over the Western Sahara issue, there’s the Greater Moroccan Map. They just can’t get over being smaller than Algeria and not being able to steal fish from the Senegal River like they do from the Western Saharan waters (actually I was surprised not to find Washington DC on the Greater Moroccan Map given the US’s perpetual genuflecting before the King on the Western Sahara issue; but then I guess I could say the same thing about Israel). The award for Most Conflicted Mapmaker goes to the National Geographic Society. Between their On-Line Atlas , On-Line World Map , and Africa Political Map, they map the area in at least three different ways using a mind-boggling array of borderline, color, and nomenclature gimmicks. Finally, the Most Accurate Map prize goes to MINURSO, the UN Mission in the Western Sahara. I detect a crazy amount of time being spent by a lot of organizations trying to figure out how to map the area. Why not show it as it is and use the MINURSO map that clearly separates Morocco and the Western Sahara and marks the zones of occupation?
-
Carne Ross: A brave woman pays the price for a misinterpreted interview
By Carne Ross
Being US Secretary of State requires difficult choices and careful words. There is a balance to be struck between maintaining relations but also principle. Great harm can be done with a few words. One recent episode illustrates the risks.
In my work on the Western Sahara (my non-profit group advises the Polisario Front who represent the Saharawi people), I have met a very brave and determined woman, Aminatou Haidar, the 42-year old Saharawi human rights campaigner. What she told me about her abuse by the Moroccan forces who occupy the Western Sahara, her country, chilled my blood.
I was shocked to learn that last week Aminatou was again arrested and later expelled by Morocco. She has endured years of imprisonment and abuse but has continued to speak up for the right of her people to self-determination. Last month she was in the US to receive the Civil Courage Award from the Train Foundation, and she was earlier awarded the Robert F. Kennedy Human Rights Award. She was arrested on her return from the US and is now separated from her children and exiled from her country.
The week before Haidar’s arrest, Hillary Clinton visited Morocco. While there, she gave an interview, unreported here in the US, praising Morocco’s human rights record and appearing to endorse the Bush administration’s policy to support Morocco’s plan for the Western Sahara. Morocco has been in illegal occupation of the Western Sahara since invading it in 1975. If implemented, Morocco’s plan would effectively bring Western Sahara under Moroccan sovereignty, a notion rejected outright by the International Court of Justice and never accepted by the US.
Ask Aminatou Haidar about Morocco’s occupation and she will tell you that it means continued repression and abuse of the Saharawi people, most of whom were forcibly expelled from the territory in 1975 and have remained in desert refugee camps ever since. This is not just Aminatou’s view. Amnesty International, Human Rights Watch, and even the State Department itself have detailed Morocco’s systematic abuse and denial of rights to the Saharawi people.
After Secretary Clinton’s interview, Morocco has gone on the offensive against the Saharawis. Morocco’s arrest and expulsion of Haidar, who is the Saharawis’ most prominent and celebrated activist, is clearly meant to intimidate and silence all Saharawis. In addition to her arrest, Morocco has decided to try for treason seven other Saharawi human rights activists. Facing a military court, these six men and one woman now face the death penalty for their « crime » of visiting their compatriots in the refugee camps and demanding their legal right of self-determination.
I have no doubt that Hillary Clinton would not endorse this flagrant abuse of human rights, on the contrary. The trouble is that it is equally clear that Morocco has taken her words as an implicit permission to enact this repression, even if she in no ways intended it so. Morocco maneuvers with great skill, and it has clearly sensed a political opportunity to close down Saharawi demands for self-determination once and for all. After the Secretary of State’s visit, the King of Morocco gave a speech unprecedented in its hostility against the Saharawis, accusing them of treachery.
So the US must now respond. It must demand the release of these brave campaigners for their rights. Moreover, the US must address the root cause of Morocco’s abuses – its occupation of someone else’s country, the Western Sahara. The UN envoy is a thoughtful and experienced US diplomat, Christopher Ross. He can only resolve the long-standing dispute over the Western Sahara with robust support from his own government in Washington. This means pressure, at last, on Morocco, to allow a meaningful process of self-determination.
If this is done, it may be that a misinterpreted interview may trigger – at last – the long overdue liberation of an oppressed people. Aminatou Haidar would consider her arrest and long years of suffering a price well worth paying for this result.
Carne Ross is a former diplomat. The non-profit advisory group he heads, Independent Diplomat, amongst others advises the Polisario Front, the representatives of the Saharawi people. -
L’IRCAM représente la plus grande supercherie du vingt et unième siècle
Entretien avec Moha Boudhan
L’association « Identité amazighe » a rendu public le 4 octobre 2008 un document qui apporte du nouveau dans le paysage politique amazigh. Intitulé « Pour un Etat qui tire son identité de la terre amazighe au Maroc », le document déplace, pour la première fois dans l’histoire du mouvement amazigh contemporain, la question de l’identité au niveau de la notion de l’Etat et du pouvoir politique en prônant une « réamazighation » de l’Etat.
Nous avons entretenu, à ce sujet, à Selouan au Nord de Tamazgha occidentale, Moha Boudhan, l’un des membres de cette association et directeur du mensuel amazigh Tawiza.
Entretien.
Tamazgha.fr : Où en est le combat amazigh à Tamazgha occidentale ?M. Boudhan :
On peut dire, sans crainte d’erreur, qu’avec la création de l’IRCAM (Institut royal de la culture amazighe), le 17 octobre 2001, le combat amazigh, si l’on veut continuer à l’appeler ainsi, a été « intégré » avec succès à la nouvelle « politique berbère » inaugurée par le dit institut, ce qui lui a fait, bien sûr, perdre beaucoup de sa combativité.
En effet, le pouvoir a magnifiquement réussi à apprivoiser le Mouvement amazigh et à le vider de son contenu politique qui dérangeait énormément le pouvoir arabiste du Maroc, en lui donnant, grâce à l’IRCAM, une orientation « culturaliste » où les revendications amazighes portent sur la culture, la langue, la poésie, les contes, la chanson, le folklore… et non sur le pouvoir politique, qui continue à être arabe sur une terre amazighe sans être contesté par le Mouvement amazigh, avec pour corollaire l’exclusion politique permanente de l’amazighité sur sa propre terre. Ce qui constitue l’essence de la nouvelle « politique berbère » de la « nouvelle ère » au Maroc : vous, Imazighen, « faites » la culture mais ne faites pas la politique réservée aux seuls Arabes.
L’IRCAM, représentant la nouvelle « politique berbère » du pouvoir, a réussi donc l’apprivoisement et la « culturalisation » la de la cause amazighe, c’est-à-dire sa dépolitisation, en agissant selon les éléments suivant :
– « Décapiter » les « têtes » du Mouvement amazigh en les nommant comme « élite royale » à l’Institut royal de la culture amazighe, avec tous les privilèges matériels et symboliques que procure l’appartenance à une telle « élite royale ».
– Le renouvellement de cette « élite royale » tous les quatre ans, incite une grande partie de militants amazighs à être « sages » en renonçant à toute revendication politique et on se contentant des revendications « culturalistes » autorisées par la nouvelle « politique berbère », et ce dans le but de ne pas « salir » le dossier du « militant » qui aspire à être recruté un jour comme membre de l’ »élite royale » amazighe.
– Une grande partie des associations amazighes agissent de la même façon et avec la même « prudence » : paraître « sage » et « modérée » dans le but d’établir des « partenariats » juteux avec l’IRCAM qui n’accepte comme « partenaires », parmi les associations amazighes, que celles qui ont fait preuve de leur conformité à la nouvelle « politique berbère » que supervise l’IRCAM.
– En outre, cet IRCAM joue le rôle de « courtier » qui marchande les militants et associations amazighs pour les rallier à la nouvelle « politique berbère » en les soudoyant sous couvert d’argent alloué aux « activités » culturelles amazighes et à la « recherche » et en leur miroitant des postes de travail à l’IRCAM et des « partenariats » très lucratifs.
Tout le danger de l’IRCAM réside dans cette politique « incitative » qui encourage, usant de l’argent, les associations et militants amazighs à adhérer à la nouvelle « politique berbère ». C’est-à-dire « militer » pour tamazight comme le veut le pouvoir arabe et conformément à ses intérêts et non à ceux de tamazight. C’est pourquoi cet institut (IRCAM) représente la plus grande supercherie du vingt et unième siècle visant tamazight, après l’autre grande supercherie du vingtième siècle qui est le mythe dit « Dahir berbère ». Malheureusement cette supercherie (Celle du 21ème siècle) n’aurait jamais réussi sans la bénédiction et la collaboration de certains « grands » militants amazighs.
Un re-décollage du combat amazigh exige donc, comme condition sine qua non, la rupture totale et définitive avec la nouvelle « politique berbère » qui a neutralisé le combat amazigh en le dépolitisant. Il faut revenir à l’essence politique du problème amazigh en posant la question de l’identité, non pas des individus ou des groupes ethniques, mais de l’identité de l’Etat. C’est ce qu’a fait l’association « Identité Amazighe » en publiant le document « Pour un État qui tire son identité de la terre amazighe au Maroc ».
Comment expliquez-vous cette facilité de la monarchie à corrompre ceux qui sont censés être l’élite amazighe ?
Avec la même facilité par laquelle la Monarchie avait réussi à « corrompre » ses irréductibles adversaires des années 70 – 80, appartenant aux partis d’opposition de cette époque, dont certains ont été même condamnés à mort, comme l’ex-premier ministre Abderrahman Youssoufi devenu, depuis sa nomination premier ministre par Hassan II, plus défenseur du Makhzen que le Makhzen lui-même. En effet, ce dernier a pu domestiquer et « makhzéniser » ses anciens ennemis qui remplissaient jadis les prisons, comme Benzekri, Herzni, Salah Elouadi, Serfati… etc. Les moyens de cette domestication facile, c’est, bien sûr, l’argent que ces nouveaux serviteurs de la monarchie, qu’ils combattaient hier, reçoivent à flots en les nommant dans des postes à des millions par mois. C’est là la capacité extraordinaire du makhzen à s’adapter aux situations hostiles et en tirer profit.
En ce qui concerne l’ »élite amazighe », en plus de l’argent qui coule avec abondance à l’IRCAM, et qui est employé pour corrompre cette élite, il faut reconnaître que la nature « culturaliste » des revendications amazighes depuis « la charte d’Agadir », explique, en partie, cet apprivoisement facile de cette « élite » amazighe. Celle-ci revendiquait l’enseignement de tamazight, son introduction dans les média… C’est ce qu’a fait la monarchie. Donc, pour cette « élite » amazighe, le pouvoir ne les a pas domestiqués, il a, au contraire, répondu à leurs revendications. Voilà le contenu pratique de la politique berbère. Cette politique est un autre moyen qui a fait preuve de son efficacité pour apprivoiser les « militants » amazighs.
Le document intitulé « Pour un Etat qui tire son identité de la terre amazighe au Maroc » semble très critique et propose une nouvelle stratégie de « survie ». Est ce que vous pouvez nous éclairer sur ce point ?
Avant de vous répondre, j’aimerais faire une petite rectification concernant le mot « survie ». Le but du document n’est pas la « survie » de tamazight. Pourquoi ? Parce que la « survie », selon le dictionnaire, c’est le « fait de se maintenir en vie dans un environnement naturel mortifère ». Dans ce cas le « survivant » ne cherche qu’à rester en vie, même marginalisé, humilié, privé de ses droits et sans aucune dignité… La « survie » est donc une « vie moindre », une « vie » qui manque de vie. C’est cette situation de « survie », ou de « vie moindre », que vit l’amazighité actuellement. Elle « survit » mais ne vit pas. Pour continuer à rester en vie, elle est humiliée, marginalisée, privée de ses droits et sa dignité. C’est une survie donc et non pas une vie. Cette situation de « survie » est créée et maintenue par la nouvelle politique berbère que mène l’IRCAM dont le but est justement de faire en sorte que tamazight « survive » tout en l’empêchant de « vivre » pleinement.
Le nouveau projet que propose notre document, c’est donc redonner la vraie vie à tamazight en la sortant le l’état de « survie » dans laquelle la maintient la nouvelle « politique berbère » du pouvoir arabiste au Maroc.
Comment faire passer tamazight de la « survie » à une vie vraie et pleine ? Tout simplement, en la faisant passer de la « politique berbère » à une vraie « politique amazighe ». Comment réussir ce passage de la « politique berbère » à la « politique amazighe » ? En revenant au contenu politique, et non culturel, de la question amazighe. En quoi consiste ce contenu politique de la question amazighe ? Il consiste en des revendications, non pas culturelles, mais politiques aspirant à l’exercice du pouvoir par tamazight en tant qu’identité de l’Etat au Maroc.
La nouveauté du document est qu’il déplace, pour la première fois dans l’histoire du Mouvement amazigh, la question de l’identité du niveau des individus et des groupes ethniques, au niveau de l’Etat et du pouvoir politique. Ce qui fait de cette revendication de « réamazigher » l’Etat une revendication de référence, première et originelle qu’il suffit de satisfaire pour que toutes les autres revendications (comme l’enseignement et la constitutionnalisation de tamazight par exemple) soient toutes réalisées automatiquement parce qu’elles sont incluses dans la grande revendication de référence, la première et l’originelle qui concerne l’identité de l’Etat. Nous sommes partis du constat selon lequel l’identité, partout dans le monde, se définit essentiellement par le territoire et non pas par la race et l’appartenance ethnique. Ainsi, lorsque je dis que je suis d’identité amazighe, cela ne veut nullement dire que je porte des « gènes » amazighs, que personne d’ailleurs ne peut prouver. Cela veut dire simplement que j’appartiens à la terre amazighe du Maroc. Mon identité est donc amazighe, suivant l’identité de la terre, où je vis comme y ont vécu mes aïeuls, même si mes origines raciales ne sont pas vraiment amazighes. Cette identité territoriale est représentée dans chaque pays par l’identité de l’Etat de ce pays de qui tire cet Etat son identité. Ceci est valable pour tous les pays et les Etats du monde, sauf en cas de colonisation d’un pays par une puissance étrangère, où ce pays est gouverné par un Etat dont l’identité est différente de l’identité du pays qu’il colonise.
Ici au Maroc, le pays est amazigh. Il n’a jamais été un territoire arabe. Mais le problème c’est qu’il est gouverné par un Etat qui se réclame de l’identité arabe. Ce qui est une anomalie qu’il faut corriger en réinstaurant l’identité amazighe de l’Etat conformément à l’identité du pays qui est amazighe. Cette identité amazighe de l’Etat n’a jamais fait partie des revendications amazighes. On revendique toujours l’enseignement de tamazight, sa constitutionnalisation, une télévision amazighe, son emploi dans l’administration et les tribunaux, etc.… A supposer que toutes ces revendications sont exaucées, pourtant cela ne change rien à l’identité arabe de l’Etat au Maroc, ce qui signifie que l’exclusion politique – et non culturelle et linguistique – de tamazight se poursuit.
En plus, ces revendications, parce qu’elles sont culturelles, linguistique et ethniques, font paraître Imazighen comme une minorité ethnique qui revendique la reconnaissance des ses droits culturels et linguistiques en tant que groupe ethnique ayant des droits spécifiques. Voilà ce qui met à l’aise le pouvoir arabiste au Maroc : si Imazighen sont une minorité, c’est par rapport à une majorité « arabe » que cette minorité amazighe sollicite de reconnaître ses droits en tant que minorité ethnique. Donc, ce sont ces revendications culturelles, linguistiques et ethniques du Mouvement amazigh qui consolident l’identité arabe au Maroc en tant qu’identité de la « majorité » et affaiblit du même coup, Imazighen en en faisant une petite minorité.
Voilà pourquoi le pouvoir arabiste ne trouve pas d’inconvénient à répondre à ces revendications culturelles amazighes puisqu’elles ne constituent aucun danger sur le pouvoir politique qui reste exercée au nom de l’identité arabe. Ainsi est le contenu même de la nouvelle « politiques berbère » : Le pouvoir politique continue d’être accaparé par les arabistes et exercé au nom de l’appartenance arabe que représente l’Etat arabe du Maroc tout en feignant de reconnaître à la « minorité » amazighe ses droits ethniques et culturels. Voilà où mène ce type de revendications que le Mouvement amazigh arbore depuis les années soixante-dix du siècle dernier.
Il faut donc revenir à la question de l’identité de l’Etat qui doit être une identité amazighe. Voilà, en gros, le contenu du document. Le pouvoir politique doit redevenir amazigh, c’est-à-dire être exercé au nom de l’identité amazighe qui est l’identité de la terre amazighe où s’exerce ce pouvoir. Cela ne veut pas dire que les responsables politiques qui exercent le pouvoir doivent être racialement amazighs, non, cela veut dire simplement qu’ils doivent exercer leur pouvoir au nom de l’indenté amazighe représentée par l’Etat amazigh.
Lorsque l’Etat redevient amazigh, suivant la terre amazighe, l’amazighité recouvre sa « vie » et abandonne la « survie » dans laquelle l’ont mises les revendications qui font d’elle l’identité d’une « minorité » alors que la terre amazighe est toujours amazighe dans sa totalité.
Qu’est-ce qui distingue votre initiative de toutes les autres qu’a connu le mouvement amazigh (partis, CNC, Tada …)
La différence est de taille. Tous les autres projets et initiatives (Charte d’Agadir, Le manifeste amazigh, Partis, CNC, Tada, Autonomies régionales…) n’ont jamais revendiqué la « réamazighation » de l’Etat, de sorte qu’il redevienne un Etat amazigh, où le pouvoir est amazigh, c’est-à-dire exercé au nom de l’identité amazighe en conformité avec l’identité de la terre amazighe du Maroc. Cette revendication identitaire portant sur l’identité de l’Etat et du pouvoir politique, et non sur l’identité des individus et des groupes ethniques, est quelque chose de totalement nouveau dans l’histoire du MA qui n’a jamais demandé, dans ses communications et ses documents, à ce que l’Etat marocain soit un Etat amazigh. Voilà ce qui distingue notre initiative de toutes les autres.
Que pensez-vous de l’initiative du groupe de militants qui avaient rendu publique une déclaration dans laquelle ils font savoir qu’ils vont donner naissance à une structure politique ?
Je ne pense que du bien. Ce n’est pour le moment qu’un projet de rencontre pour débattre de la nature de cette structure. Nous, nous sommes déjà invités à participer à cette rencontre. Nous comptons défendre notre point de vue lié à la problématique de l’identité de l’Etat qui doit être un Etat amazigh parce qu’il gouverne un pays amazigh. Nous espérons que cette structure politique, quelque en soit la forme, aura des objectifs orientés vers le combat pour la reconstruction d’un Etat amazigh comme nous l’affirmons dans notre document.
Revenons au Mouvement amazigh, nous constatons qu’aucune de ses revendications n’avait été satisfaite après plusieurs décennies de combat. Devrons-nous, désormais, faire du combat pour la souveraineté l’un de nos buts stratégiques ?
Je ne partage pas l’idée selon laquelle « aucune des revendications du MCA n’avait été satisfaite après plusieurs décennies du combat ». Le pouvoir arabiste a su, comme je l’ai expliqué auparavant, répondre à certaines revendications culturelles et linguistiques amazighes. Par exemple on ne peut pas nier la décision de l’Etat d’introduire tamazight à la télévision, d’enseigner tamazight avec son alphabet tifinagh, même si cet enseignement connaît beaucoup de problèmes. Ces accomplissements au profit de tamazight les revendiquaient le MA depuis la charte d’Agadir (1992) et ne se sont réalisées qu’à partir de la création de l’IRCAM.
Donc la question est de savoir si des revendications amazighes ont été satisfaites ou non. La question c’est dans quel sens le pouvoir a répondu à ces revendications. Dans le sens de la nouvelle « politique berbère » qui traite Imazighen comme une « minorité » revendiquant la reconnaissance de leurs doits spécifiques. Le paradoxe, c’est que cette situation de minorité est entérinée par les revendications amazighes qui corroborent cette situation qui ne menace en aucun cas le pouvoir arabiste puisque ces revendications ne contestent pas ce pouvoir et n’aspirent pas à le remplacer par un pouvoir amazigh, c’est-à-dire exercé au non de l’identité amazighe de la terre amazighe du Maroc. Quand le pouvoir sera exercé au nom de l’amazighité, cela signifie effectivement que celle-ci a recouvré sa pleine souveraineté, ce qui veut dire la fin de la « politique berbère » d’origine étrangère comme le mot « berbère », et le début de la « politique amazighe » qui est une politique nationale exercée par imazighen eux-mêmes, comme le mot « amazigh » qui est d’origine proprement amazighe et interne, contrairement au vocable « berbère » venu de l’extérieur.
Le recouvrement de la souveraineté amazighe est inséparable du recouvrement de l’identité amazighe de l’Etat. Voilà sur quoi doivent porter les revendications amazighes pour sortir de la « politique berbère » d’origine étrangère.
Quel accueil le Mouvement amazigh a réservé à votre document ?
Un accueil mitigé sans grand enthousiasme chez les associations amazighes. Cette attitude s’explique par plusieurs raisons :
– Premièrement, le document est encore nouveau. Or les idées nouvelles requièrent plus de temps pour qu’elles se répandent et soient comprises et assimilées.
– Certains militants et associations amazighs se cramponnent de façon tellement forte à leurs positions vis-à-vis de l’amazighité qu’ils ne peuvent y renoncer, les dépasser, les faire évoluer ou les remplacer par d’autres positions plus novatrices et plus utiles à l’amazighité. Parce qu’ils considèrent ces positions comme leur « capital » personnel qu’ils doivent protéger, préserver et « fructifier » en organisant des colloques et des activités autour de ce « capital », dont certains exemples sont : « la charte d’Agadir », « le manifeste amazigh », « les peuples autochtones », « l’autonomie des régions amazighes », « la laïcité », « le parti amazigh »… Ces questions qui portent sur des sujets partiels, sectoriels et secondaires constituent une vraie entrave à la position de la question générale, globale et fondamentale de l’exclusion politique de l’amazighité, qui est la question de l’identité de l’Etat au Maroc. En effet, le recouvrement de l’identité amazighe de l’Etat au Maroc entraîne et implique une solution immédiate à toutes ces petites questions « sectorielles » et partielles.
– Beaucoup de militants et associations amazighs surtout, ne veulent pas « salir leur dossier » vis-à-vis du temple IRCAM en adoptant une nouvelle conception de l’identité qui est l’opposé direct de la nouvelle « politique berbère » que dirige l’IRCAM.
Ce qui explique que les militants indépendants ont accueilli favorablement le document duquel ils s’inspirent et auquel ils se réfèrent dans leurs écrits publiés dans des journaux ou sur Internet. Dans ces écrits, un nouveau débat sur l’identité commence à s’installer où l’élément « terre » est central dans ce débat et où le politique, lié à l’Etat et l’exercice du pouvoir ; prend la place du culturel et du linguistique.
Nous sommes optimistes et confiants dans l’avenir. Parce que nous croyons que le mensonge ne peut pas continuer à tromper toujours les gens, sinon il n’y aurait jamais de science et de vérités. À un moment ou un autre, la vérité finit toujours par éclater au grand jour. Il viendra donc un jour où le Mouvement amazigh fera de la « réamazighation » de l’Etat sa principale revendication parce qu’il aura pris conscience que c’est par la satisfaction de celle-ci que toutes les autres revendications seront automatiquement satisfaites.
Propos recueillis par :
Lhoussain Azergui. Sur Tamazgha -
L’IRCAM représente la plus grande supercherie du vingt et unième siècle
Entretien avec Moha Boudhan
L’association « Identité amazighe » a rendu public le 4 octobre 2008 un document qui apporte du nouveau dans le paysage politique amazigh. Intitulé « Pour un Etat qui tire son identité de la terre amazighe au Maroc », le document déplace, pour la première fois dans l’histoire du mouvement amazigh contemporain, la question de l’identité au niveau de la notion de l’Etat et du pouvoir politique en prônant une « réamazighation » de l’Etat.
Nous avons entretenu, à ce sujet, à Selouan au Nord de Tamazgha occidentale, Moha Boudhan, l’un des membres de cette association et directeur du mensuel amazigh Tawiza.
Entretien.
Tamazgha.fr : Où en est le combat amazigh à Tamazgha occidentale ?M. Boudhan :
On peut dire, sans crainte d’erreur, qu’avec la création de l’IRCAM (Institut royal de la culture amazighe), le 17 octobre 2001, le combat amazigh, si l’on veut continuer à l’appeler ainsi, a été « intégré » avec succès à la nouvelle « politique berbère » inaugurée par le dit institut, ce qui lui a fait, bien sûr, perdre beaucoup de sa combativité.
En effet, le pouvoir a magnifiquement réussi à apprivoiser le Mouvement amazigh et à le vider de son contenu politique qui dérangeait énormément le pouvoir arabiste du Maroc, en lui donnant, grâce à l’IRCAM, une orientation « culturaliste » où les revendications amazighes portent sur la culture, la langue, la poésie, les contes, la chanson, le folklore… et non sur le pouvoir politique, qui continue à être arabe sur une terre amazighe sans être contesté par le Mouvement amazigh, avec pour corollaire l’exclusion politique permanente de l’amazighité sur sa propre terre. Ce qui constitue l’essence de la nouvelle « politique berbère » de la « nouvelle ère » au Maroc : vous, Imazighen, « faites » la culture mais ne faites pas la politique réservée aux seuls Arabes.
L’IRCAM, représentant la nouvelle « politique berbère » du pouvoir, a réussi donc l’apprivoisement et la « culturalisation » la de la cause amazighe, c’est-à-dire sa dépolitisation, en agissant selon les éléments suivant :
– « Décapiter » les « têtes » du Mouvement amazigh en les nommant comme « élite royale » à l’Institut royal de la culture amazighe, avec tous les privilèges matériels et symboliques que procure l’appartenance à une telle « élite royale ».
– Le renouvellement de cette « élite royale » tous les quatre ans, incite une grande partie de militants amazighs à être « sages » en renonçant à toute revendication politique et on se contentant des revendications « culturalistes » autorisées par la nouvelle « politique berbère », et ce dans le but de ne pas « salir » le dossier du « militant » qui aspire à être recruté un jour comme membre de l’ »élite royale » amazighe.
– Une grande partie des associations amazighes agissent de la même façon et avec la même « prudence » : paraître « sage » et « modérée » dans le but d’établir des « partenariats » juteux avec l’IRCAM qui n’accepte comme « partenaires », parmi les associations amazighes, que celles qui ont fait preuve de leur conformité à la nouvelle « politique berbère » que supervise l’IRCAM.
– En outre, cet IRCAM joue le rôle de « courtier » qui marchande les militants et associations amazighs pour les rallier à la nouvelle « politique berbère » en les soudoyant sous couvert d’argent alloué aux « activités » culturelles amazighes et à la « recherche » et en leur miroitant des postes de travail à l’IRCAM et des « partenariats » très lucratifs.
Tout le danger de l’IRCAM réside dans cette politique « incitative » qui encourage, usant de l’argent, les associations et militants amazighs à adhérer à la nouvelle « politique berbère ». C’est-à-dire « militer » pour tamazight comme le veut le pouvoir arabe et conformément à ses intérêts et non à ceux de tamazight. C’est pourquoi cet institut (IRCAM) représente la plus grande supercherie du vingt et unième siècle visant tamazight, après l’autre grande supercherie du vingtième siècle qui est le mythe dit « Dahir berbère ». Malheureusement cette supercherie (Celle du 21ème siècle) n’aurait jamais réussi sans la bénédiction et la collaboration de certains « grands » militants amazighs.
Un re-décollage du combat amazigh exige donc, comme condition sine qua non, la rupture totale et définitive avec la nouvelle « politique berbère » qui a neutralisé le combat amazigh en le dépolitisant. Il faut revenir à l’essence politique du problème amazigh en posant la question de l’identité, non pas des individus ou des groupes ethniques, mais de l’identité de l’Etat. C’est ce qu’a fait l’association « Identité Amazighe » en publiant le document « Pour un État qui tire son identité de la terre amazighe au Maroc ».
Comment expliquez-vous cette facilité de la monarchie à corrompre ceux qui sont censés être l’élite amazighe ?
Avec la même facilité par laquelle la Monarchie avait réussi à « corrompre » ses irréductibles adversaires des années 70 – 80, appartenant aux partis d’opposition de cette époque, dont certains ont été même condamnés à mort, comme l’ex-premier ministre Abderrahman Youssoufi devenu, depuis sa nomination premier ministre par Hassan II, plus défenseur du Makhzen que le Makhzen lui-même. En effet, ce dernier a pu domestiquer et « makhzéniser » ses anciens ennemis qui remplissaient jadis les prisons, comme Benzekri, Herzni, Salah Elouadi, Serfati… etc. Les moyens de cette domestication facile, c’est, bien sûr, l’argent que ces nouveaux serviteurs de la monarchie, qu’ils combattaient hier, reçoivent à flots en les nommant dans des postes à des millions par mois. C’est là la capacité extraordinaire du makhzen à s’adapter aux situations hostiles et en tirer profit.
En ce qui concerne l’ »élite amazighe », en plus de l’argent qui coule avec abondance à l’IRCAM, et qui est employé pour corrompre cette élite, il faut reconnaître que la nature « culturaliste » des revendications amazighes depuis « la charte d’Agadir », explique, en partie, cet apprivoisement facile de cette « élite » amazighe. Celle-ci revendiquait l’enseignement de tamazight, son introduction dans les média… C’est ce qu’a fait la monarchie. Donc, pour cette « élite » amazighe, le pouvoir ne les a pas domestiqués, il a, au contraire, répondu à leurs revendications. Voilà le contenu pratique de la politique berbère. Cette politique est un autre moyen qui a fait preuve de son efficacité pour apprivoiser les « militants » amazighs.
Le document intitulé « Pour un Etat qui tire son identité de la terre amazighe au Maroc » semble très critique et propose une nouvelle stratégie de « survie ». Est ce que vous pouvez nous éclairer sur ce point ?
Avant de vous répondre, j’aimerais faire une petite rectification concernant le mot « survie ». Le but du document n’est pas la « survie » de tamazight. Pourquoi ? Parce que la « survie », selon le dictionnaire, c’est le « fait de se maintenir en vie dans un environnement naturel mortifère ». Dans ce cas le « survivant » ne cherche qu’à rester en vie, même marginalisé, humilié, privé de ses droits et sans aucune dignité… La « survie » est donc une « vie moindre », une « vie » qui manque de vie. C’est cette situation de « survie », ou de « vie moindre », que vit l’amazighité actuellement. Elle « survit » mais ne vit pas. Pour continuer à rester en vie, elle est humiliée, marginalisée, privée de ses droits et sa dignité. C’est une survie donc et non pas une vie. Cette situation de « survie » est créée et maintenue par la nouvelle politique berbère que mène l’IRCAM dont le but est justement de faire en sorte que tamazight « survive » tout en l’empêchant de « vivre » pleinement.
Le nouveau projet que propose notre document, c’est donc redonner la vraie vie à tamazight en la sortant le l’état de « survie » dans laquelle la maintient la nouvelle « politique berbère » du pouvoir arabiste au Maroc.
Comment faire passer tamazight de la « survie » à une vie vraie et pleine ? Tout simplement, en la faisant passer de la « politique berbère » à une vraie « politique amazighe ». Comment réussir ce passage de la « politique berbère » à la « politique amazighe » ? En revenant au contenu politique, et non culturel, de la question amazighe. En quoi consiste ce contenu politique de la question amazighe ? Il consiste en des revendications, non pas culturelles, mais politiques aspirant à l’exercice du pouvoir par tamazight en tant qu’identité de l’Etat au Maroc.
La nouveauté du document est qu’il déplace, pour la première fois dans l’histoire du Mouvement amazigh, la question de l’identité du niveau des individus et des groupes ethniques, au niveau de l’Etat et du pouvoir politique. Ce qui fait de cette revendication de « réamazigher » l’Etat une revendication de référence, première et originelle qu’il suffit de satisfaire pour que toutes les autres revendications (comme l’enseignement et la constitutionnalisation de tamazight par exemple) soient toutes réalisées automatiquement parce qu’elles sont incluses dans la grande revendication de référence, la première et l’originelle qui concerne l’identité de l’Etat. Nous sommes partis du constat selon lequel l’identité, partout dans le monde, se définit essentiellement par le territoire et non pas par la race et l’appartenance ethnique. Ainsi, lorsque je dis que je suis d’identité amazighe, cela ne veut nullement dire que je porte des « gènes » amazighs, que personne d’ailleurs ne peut prouver. Cela veut dire simplement que j’appartiens à la terre amazighe du Maroc. Mon identité est donc amazighe, suivant l’identité de la terre, où je vis comme y ont vécu mes aïeuls, même si mes origines raciales ne sont pas vraiment amazighes. Cette identité territoriale est représentée dans chaque pays par l’identité de l’Etat de ce pays de qui tire cet Etat son identité. Ceci est valable pour tous les pays et les Etats du monde, sauf en cas de colonisation d’un pays par une puissance étrangère, où ce pays est gouverné par un Etat dont l’identité est différente de l’identité du pays qu’il colonise.
Ici au Maroc, le pays est amazigh. Il n’a jamais été un territoire arabe. Mais le problème c’est qu’il est gouverné par un Etat qui se réclame de l’identité arabe. Ce qui est une anomalie qu’il faut corriger en réinstaurant l’identité amazighe de l’Etat conformément à l’identité du pays qui est amazighe. Cette identité amazighe de l’Etat n’a jamais fait partie des revendications amazighes. On revendique toujours l’enseignement de tamazight, sa constitutionnalisation, une télévision amazighe, son emploi dans l’administration et les tribunaux, etc.… A supposer que toutes ces revendications sont exaucées, pourtant cela ne change rien à l’identité arabe de l’Etat au Maroc, ce qui signifie que l’exclusion politique – et non culturelle et linguistique – de tamazight se poursuit.
En plus, ces revendications, parce qu’elles sont culturelles, linguistique et ethniques, font paraître Imazighen comme une minorité ethnique qui revendique la reconnaissance des ses droits culturels et linguistiques en tant que groupe ethnique ayant des droits spécifiques. Voilà ce qui met à l’aise le pouvoir arabiste au Maroc : si Imazighen sont une minorité, c’est par rapport à une majorité « arabe » que cette minorité amazighe sollicite de reconnaître ses droits en tant que minorité ethnique. Donc, ce sont ces revendications culturelles, linguistiques et ethniques du Mouvement amazigh qui consolident l’identité arabe au Maroc en tant qu’identité de la « majorité » et affaiblit du même coup, Imazighen en en faisant une petite minorité.
Voilà pourquoi le pouvoir arabiste ne trouve pas d’inconvénient à répondre à ces revendications culturelles amazighes puisqu’elles ne constituent aucun danger sur le pouvoir politique qui reste exercée au nom de l’identité arabe. Ainsi est le contenu même de la nouvelle « politiques berbère » : Le pouvoir politique continue d’être accaparé par les arabistes et exercé au nom de l’appartenance arabe que représente l’Etat arabe du Maroc tout en feignant de reconnaître à la « minorité » amazighe ses droits ethniques et culturels. Voilà où mène ce type de revendications que le Mouvement amazigh arbore depuis les années soixante-dix du siècle dernier.
Il faut donc revenir à la question de l’identité de l’Etat qui doit être une identité amazighe. Voilà, en gros, le contenu du document. Le pouvoir politique doit redevenir amazigh, c’est-à-dire être exercé au nom de l’identité amazighe qui est l’identité de la terre amazighe où s’exerce ce pouvoir. Cela ne veut pas dire que les responsables politiques qui exercent le pouvoir doivent être racialement amazighs, non, cela veut dire simplement qu’ils doivent exercer leur pouvoir au nom de l’indenté amazighe représentée par l’Etat amazigh.
Lorsque l’Etat redevient amazigh, suivant la terre amazighe, l’amazighité recouvre sa « vie » et abandonne la « survie » dans laquelle l’ont mises les revendications qui font d’elle l’identité d’une « minorité » alors que la terre amazighe est toujours amazighe dans sa totalité.
Qu’est-ce qui distingue votre initiative de toutes les autres qu’a connu le mouvement amazigh (partis, CNC, Tada …)
La différence est de taille. Tous les autres projets et initiatives (Charte d’Agadir, Le manifeste amazigh, Partis, CNC, Tada, Autonomies régionales…) n’ont jamais revendiqué la « réamazighation » de l’Etat, de sorte qu’il redevienne un Etat amazigh, où le pouvoir est amazigh, c’est-à-dire exercé au nom de l’identité amazighe en conformité avec l’identité de la terre amazighe du Maroc. Cette revendication identitaire portant sur l’identité de l’Etat et du pouvoir politique, et non sur l’identité des individus et des groupes ethniques, est quelque chose de totalement nouveau dans l’histoire du MA qui n’a jamais demandé, dans ses communications et ses documents, à ce que l’Etat marocain soit un Etat amazigh. Voilà ce qui distingue notre initiative de toutes les autres.
Que pensez-vous de l’initiative du groupe de militants qui avaient rendu publique une déclaration dans laquelle ils font savoir qu’ils vont donner naissance à une structure politique ?
Je ne pense que du bien. Ce n’est pour le moment qu’un projet de rencontre pour débattre de la nature de cette structure. Nous, nous sommes déjà invités à participer à cette rencontre. Nous comptons défendre notre point de vue lié à la problématique de l’identité de l’Etat qui doit être un Etat amazigh parce qu’il gouverne un pays amazigh. Nous espérons que cette structure politique, quelque en soit la forme, aura des objectifs orientés vers le combat pour la reconstruction d’un Etat amazigh comme nous l’affirmons dans notre document.
Revenons au Mouvement amazigh, nous constatons qu’aucune de ses revendications n’avait été satisfaite après plusieurs décennies de combat. Devrons-nous, désormais, faire du combat pour la souveraineté l’un de nos buts stratégiques ?
Je ne partage pas l’idée selon laquelle « aucune des revendications du MCA n’avait été satisfaite après plusieurs décennies du combat ». Le pouvoir arabiste a su, comme je l’ai expliqué auparavant, répondre à certaines revendications culturelles et linguistiques amazighes. Par exemple on ne peut pas nier la décision de l’Etat d’introduire tamazight à la télévision, d’enseigner tamazight avec son alphabet tifinagh, même si cet enseignement connaît beaucoup de problèmes. Ces accomplissements au profit de tamazight les revendiquaient le MA depuis la charte d’Agadir (1992) et ne se sont réalisées qu’à partir de la création de l’IRCAM.
Donc la question est de savoir si des revendications amazighes ont été satisfaites ou non. La question c’est dans quel sens le pouvoir a répondu à ces revendications. Dans le sens de la nouvelle « politique berbère » qui traite Imazighen comme une « minorité » revendiquant la reconnaissance de leurs doits spécifiques. Le paradoxe, c’est que cette situation de minorité est entérinée par les revendications amazighes qui corroborent cette situation qui ne menace en aucun cas le pouvoir arabiste puisque ces revendications ne contestent pas ce pouvoir et n’aspirent pas à le remplacer par un pouvoir amazigh, c’est-à-dire exercé au non de l’identité amazighe de la terre amazighe du Maroc. Quand le pouvoir sera exercé au nom de l’amazighité, cela signifie effectivement que celle-ci a recouvré sa pleine souveraineté, ce qui veut dire la fin de la « politique berbère » d’origine étrangère comme le mot « berbère », et le début de la « politique amazighe » qui est une politique nationale exercée par imazighen eux-mêmes, comme le mot « amazigh » qui est d’origine proprement amazighe et interne, contrairement au vocable « berbère » venu de l’extérieur.
Le recouvrement de la souveraineté amazighe est inséparable du recouvrement de l’identité amazighe de l’Etat. Voilà sur quoi doivent porter les revendications amazighes pour sortir de la « politique berbère » d’origine étrangère.
Quel accueil le Mouvement amazigh a réservé à votre document ?
Un accueil mitigé sans grand enthousiasme chez les associations amazighes. Cette attitude s’explique par plusieurs raisons :
– Premièrement, le document est encore nouveau. Or les idées nouvelles requièrent plus de temps pour qu’elles se répandent et soient comprises et assimilées.
– Certains militants et associations amazighs se cramponnent de façon tellement forte à leurs positions vis-à-vis de l’amazighité qu’ils ne peuvent y renoncer, les dépasser, les faire évoluer ou les remplacer par d’autres positions plus novatrices et plus utiles à l’amazighité. Parce qu’ils considèrent ces positions comme leur « capital » personnel qu’ils doivent protéger, préserver et « fructifier » en organisant des colloques et des activités autour de ce « capital », dont certains exemples sont : « la charte d’Agadir », « le manifeste amazigh », « les peuples autochtones », « l’autonomie des régions amazighes », « la laïcité », « le parti amazigh »… Ces questions qui portent sur des sujets partiels, sectoriels et secondaires constituent une vraie entrave à la position de la question générale, globale et fondamentale de l’exclusion politique de l’amazighité, qui est la question de l’identité de l’Etat au Maroc. En effet, le recouvrement de l’identité amazighe de l’Etat au Maroc entraîne et implique une solution immédiate à toutes ces petites questions « sectorielles » et partielles.
– Beaucoup de militants et associations amazighs surtout, ne veulent pas « salir leur dossier » vis-à-vis du temple IRCAM en adoptant une nouvelle conception de l’identité qui est l’opposé direct de la nouvelle « politique berbère » que dirige l’IRCAM.
Ce qui explique que les militants indépendants ont accueilli favorablement le document duquel ils s’inspirent et auquel ils se réfèrent dans leurs écrits publiés dans des journaux ou sur Internet. Dans ces écrits, un nouveau débat sur l’identité commence à s’installer où l’élément « terre » est central dans ce débat et où le politique, lié à l’Etat et l’exercice du pouvoir ; prend la place du culturel et du linguistique.
Nous sommes optimistes et confiants dans l’avenir. Parce que nous croyons que le mensonge ne peut pas continuer à tromper toujours les gens, sinon il n’y aurait jamais de science et de vérités. À un moment ou un autre, la vérité finit toujours par éclater au grand jour. Il viendra donc un jour où le Mouvement amazigh fera de la « réamazighation » de l’Etat sa principale revendication parce qu’il aura pris conscience que c’est par la satisfaction de celle-ci que toutes les autres revendications seront automatiquement satisfaites.
Propos recueillis par :
Lhoussain Azergui. Sur Tamazgha -
Au Maroc, le pouvoir se crispe
Le journal du palais royal marocain, Le Matin du Sahara et du Maghreb, célèbre aujourd’hui le 50ème anniversaire de l’agence de presse MAP. Le moins que l’on puisse dire c’est que cet anniversaire tombe dans une période caractérisée par le durcissement de ton en matière de presse indépendante et en matière de libertés publiques en général.Les différents juges ont systématiquement condamné les journalistes. Depuis que le Maroc est le Maroc c’est comme ça. Même avec les meilleurs codes de la presse du monde, en présence des meilleurs avocats du monde, même avec les excuses les plus sincères au monde, les magistrats marocains n’oseront jamais acquitter dans des affaires concernant la monarchie. C’est culturel chez cette justice d’allégeance et de vengeanceLe tribunal de Casablanca accorde au prince Moulay Ismail en dommages et intérêts exactement le même montant qu’il avait demandé. Il ne pouvait pas faire autrement sinon ça serait lèse-prince, la requête du cousin du roi est à rajouter à la grande liste des sacralités au Maroc. Bien que le tribunal n’ait pas prononcé l’interdiction, les dommages et intérêts au profit du prince Moulay Ismail, s’ils sont confirmés en appel et exigé par le prince, constitueraient de facto une condamnation à mort financière (à supposé que la question de mort du journal se pose encore puisqu’il est déjà interdit depuis plusieurs semaines ).Enfin la prison en sursis, qui bien que moins affamante que la prion ferme, constitue une une épée de Damoclès qui prive les journalistes de leur liberté aussi longtemps qu’elle encourt. On connaît des journalistes qui ont cessé d’exercer leur profession de peur du basculement de leur sursis en prison ferme.Ainsi en va la liberté de presse au Maroc. Ne reste plus qu’à en appeler aux casques bleus pour intervenir face à ces talibans de la liberté d’expression qui mènent une vraie guerre d’un autre temps.Triste sort pour un pays qu’on espérait devenir une exception dans le monde arabe. L’espoir n’a été que court et bref. Le palais a fait son choix, et le modèle recherché n’est plus la monarchie espagnole, comme on aimait dire au début du règne de Mohammed VI, mais notre horizon actuellement est celui de la Tunisie de Ben Ali. La presse indépendante, dernier bastion de la contestation, de la dénonciation, du refus à un pouvoir accoutumé aux courbettes et à la servilité, est en train de subir cette nouvelle « harka » du makhzen.En conclusion de ce qui s’est passé et de ce qui se passe, les autorités voudraient:
– Consacrer la premiere page á l’anniversaire du cheval de la cousine du cousin de la princesse X ou au « tadchine » d’un projet P (qui a été dejá « dechné » qqes années auparavant mais dont personne n’a encore rien vu)
– Consacrer le reste du journal au sport, aux réunions des députés et aux reprises du journal de la RTM
– Pas de critique (aussi constructive qu’elle puisse etre)
– Pas de sondage
– Pas de sujets sur la religion, les moeurs, le palais, les harragas, l’armée ou la drogue
– Ni photos ni caricatures de la famille royale!
– Pas de mauvaises nouvelles, que des bonnes nouvelles, et tout va bien madame la marquise…
En gros, ils peuvent tout interdire et laisser « Le Matin du Sahara et du Maghreb » pour continuer à chanter les « acquis » de la monarchie alaouite.Le gouvernement opprime ses citoyens en usant de violence. Les Marocains n’ont pas la possibilité de changer la donne (a savoir, une constitution qui sacralise tout ce qui touche de prés ou de loin au roi).On continue de critiquer les décisions de la justice tout en ignorant les causes qui conduisent a de telles décisions. Les marocains vivent dans une dictature de droit divin qui se sert de la religion, de la diversité ethno-culturelle, et de l’histoire coloniale récente pour traiter le peuple comme des chiens tout juste bons a payer des taxes.La raison de ce bras de fer entre certains médias écrits et le pouvoir est que le peuple a renoncé a défendre ses droits, parce que terrorisé par des décennies de règne tyrannique. La classe politique, quant a elle, est d’emblée pro-monarchique, car tout ceux qui posent les questions difficiles sont mis a l’écart tout a fait légalement (et ont ose nous parler de pluralité après cela!). Reste les quelques journalistes qui nous rappellent l’absurdité de ce status quo, ou il est quasi-impossible de parler de ceux qui détiennent le pouvoir.Chaque affaire pousse les Marocains a s’auto-censurer encore plus. Et c’est le but recherché.Le pouvoir se crispe. Pourquoi ? Parce que le masque de la comédie appelée transition démocratique est tombé. La période de grâce est bel et bien finie. Le Makhzen sent qu’il risque de perdre l’initiative devant la soif démocratique des marocains. L’autorité du palais sera réaffirmé au nom de l’intégrité territoriale. Pour pousser les marocains à accepter la répression il faut commencer par les sahraouis. L’arrestation des militants des droits de l’homme sahraouis à Casablanca est le prélude d’une série de mesures d’un retour violent de l’Etat pour réaffirmer l’autorité de la monarchie qui se voit menacée par les revendications démocratiques. -
Au Maroc, le pouvoir se crispe
Le journal du palais royal marocain, Le Matin du Sahara et du Maghreb, célèbre aujourd’hui le 50ème anniversaire de l’agence de presse MAP. Le moins que l’on puisse dire c’est que cet anniversaire tombe dans une période caractérisée par le durcissement de ton en matière de presse indépendante et en matière de libertés publiques en général.Les différents juges ont systématiquement condamné les journalistes. Depuis que le Maroc est le Maroc c’est comme ça. Même avec les meilleurs codes de la presse du monde, en présence des meilleurs avocats du monde, même avec les excuses les plus sincères au monde, les magistrats marocains n’oseront jamais acquitter dans des affaires concernant la monarchie. C’est culturel chez cette justice d’allégeance et de vengeanceLe tribunal de Casablanca accorde au prince Moulay Ismail en dommages et intérêts exactement le même montant qu’il avait demandé. Il ne pouvait pas faire autrement sinon ça serait lèse-prince, la requête du cousin du roi est à rajouter à la grande liste des sacralités au Maroc. Bien que le tribunal n’ait pas prononcé l’interdiction, les dommages et intérêts au profit du prince Moulay Ismail, s’ils sont confirmés en appel et exigé par le prince, constitueraient de facto une condamnation à mort financière (à supposé que la question de mort du journal se pose encore puisqu’il est déjà interdit depuis plusieurs semaines ).Enfin la prison en sursis, qui bien que moins affamante que la prion ferme, constitue une une épée de Damoclès qui prive les journalistes de leur liberté aussi longtemps qu’elle encourt. On connaît des journalistes qui ont cessé d’exercer leur profession de peur du basculement de leur sursis en prison ferme.Ainsi en va la liberté de presse au Maroc. Ne reste plus qu’à en appeler aux casques bleus pour intervenir face à ces talibans de la liberté d’expression qui mènent une vraie guerre d’un autre temps.Triste sort pour un pays qu’on espérait devenir une exception dans le monde arabe. L’espoir n’a été que court et bref. Le palais a fait son choix, et le modèle recherché n’est plus la monarchie espagnole, comme on aimait dire au début du règne de Mohammed VI, mais notre horizon actuellement est celui de la Tunisie de Ben Ali. La presse indépendante, dernier bastion de la contestation, de la dénonciation, du refus à un pouvoir accoutumé aux courbettes et à la servilité, est en train de subir cette nouvelle « harka » du makhzen.En conclusion de ce qui s’est passé et de ce qui se passe, les autorités voudraient:
– Consacrer la premiere page á l’anniversaire du cheval de la cousine du cousin de la princesse X ou au « tadchine » d’un projet P (qui a été dejá « dechné » qqes années auparavant mais dont personne n’a encore rien vu)
– Consacrer le reste du journal au sport, aux réunions des députés et aux reprises du journal de la RTM
– Pas de critique (aussi constructive qu’elle puisse etre)
– Pas de sondage
– Pas de sujets sur la religion, les moeurs, le palais, les harragas, l’armée ou la drogue
– Ni photos ni caricatures de la famille royale!
– Pas de mauvaises nouvelles, que des bonnes nouvelles, et tout va bien madame la marquise…
En gros, ils peuvent tout interdire et laisser « Le Matin du Sahara et du Maghreb » pour continuer à chanter les « acquis » de la monarchie alaouite.Le gouvernement opprime ses citoyens en usant de violence. Les Marocains n’ont pas la possibilité de changer la donne (a savoir, une constitution qui sacralise tout ce qui touche de prés ou de loin au roi).On continue de critiquer les décisions de la justice tout en ignorant les causes qui conduisent a de telles décisions. Les marocains vivent dans une dictature de droit divin qui se sert de la religion, de la diversité ethno-culturelle, et de l’histoire coloniale récente pour traiter le peuple comme des chiens tout juste bons a payer des taxes.La raison de ce bras de fer entre certains médias écrits et le pouvoir est que le peuple a renoncé a défendre ses droits, parce que terrorisé par des décennies de règne tyrannique. La classe politique, quant a elle, est d’emblée pro-monarchique, car tout ceux qui posent les questions difficiles sont mis a l’écart tout a fait légalement (et ont ose nous parler de pluralité après cela!). Reste les quelques journalistes qui nous rappellent l’absurdité de ce status quo, ou il est quasi-impossible de parler de ceux qui détiennent le pouvoir.Chaque affaire pousse les Marocains a s’auto-censurer encore plus. Et c’est le but recherché.Le pouvoir se crispe. Pourquoi ? Parce que le masque de la comédie appelée transition démocratique est tombé. La période de grâce est bel et bien finie. Le Makhzen sent qu’il risque de perdre l’initiative devant la soif démocratique des marocains. L’autorité du palais sera réaffirmé au nom de l’intégrité territoriale. Pour pousser les marocains à accepter la répression il faut commencer par les sahraouis. L’arrestation des militants des droits de l’homme sahraouis à Casablanca est le prélude d’une série de mesures d’un retour violent de l’Etat pour réaffirmer l’autorité de la monarchie qui se voit menacée par les revendications démocratiques.