Année : 2009

  • Rien ne peut contre le courage de Haidar

    IGNACIO CEMBRERO

    L’avion de Binter Canaries a arrêté les moteurs à l’aéroport d’El Aaiún, capital du Sahara Occidental, et l’équipage a d’abord invité les passagers marocains à descendre. C’était une condition de la policie marocaine pour ne pas se voir débordée par le vacarme qui pouvait provoquer le retour à sa ville, le 15 novembre 2006, d’Aminatou Haidar, après une tournée de sept mois dans plusieurs pays.
    Haidar n’est pas descendue de l’appareil avec le premier groupe. « J’ai dit à l’hôtesse de l’air que je n’étais pas marocaine même si, pour des raisons pratiques, je voyageais avec un passeport de ce pays », appellait-elle il y a deux semaines à Madrid. La plus célèbre activiste sahraouie a passé le contrôle policier à El Aaiún, mais après avoir rempli la fiche d’entrée a écrit que son pays de résidence était le Sáhara Occidental et non le Maroc. D’autres indépendentistes ont l’habitude de faire de même. Le policier marocain a fait une grimace de contrariété, a remarqué que « ce pays n’existe pas », a rayé les deux mots et a écrit par dessus : Maroc. Après il lui a affranchi l’entrée.
    Trois ans après, le 13 novembre passé, Haidar a recommencé à faire de même à son arrivée à El Aaiún de retour d’un voyage en New York, Madrid et Las Palmas. Mais cette fois-ci cela n’a pas passé. Elle est restée détenue 24 heures dans le même aéroport avant d’être dépourvue de son passeport marocain – qu’elle a obtenu en 2006 grâce aux démarches d’Amnesty International et du Département d’État – et expulsée à Lanzarote dans un vol des Canarias Aéronautica. Le discours du roi Mohamed VI du 6 novembre exigeant contundence avec les « adversaires de l’intégrité territoriale » du Maroc explique le changement d’attitude.
    Malgré le manque de la documentation adéquate, la police espagnole l’a obligée à Lanzarote à entrer en Espagne sous le prétexte qu’elle disposait d’une carte de résidante qu’elle n’a même pas eu à montrer. Elle lui a été accordée en 2006 pour qu’elle puisse être traitée de ses maladies à l’hôpital madrilène de La Paz. Juste après avoir débarqué elle essaya de prendre un vol de retour à El Aaiún, mais la police lui a prévenue que sa carte ne suffisait pas cette fois pour un voyage international. Le lundi, à l’aube, elle a décidé d’entamer une grève de la faim dans la même terminale aéroportuaire pour pouvoir retourner à sa ville.
    Haidar, de 42 ans, a une expérience en grèves de la faim. La dernière, de 50 jours de durée, l’a faite en 2005 quand elle subissait une condamnation de sept mois dans la Prison Noire d’El Aaiún. Elle n’a servi à rien. Malgré tout, elle remémore cette époque avec une certaine satisfaction : « Nous avons pu introduire une camèra cachée dans la prison et montrer au monde les conditions d’emprisonnement des militants saharauis ». Les photos ont été diffusées sur Internet.
    De son étape antérieure derrière les barreaux elle garde des souvenirs pires encore. À peine fini le baccalauréat, Haidar a été arrêté en 1987 après avoir essayé de s’approcher, avec 700 autres personnes, d’une délégation de l’ONU qui se trouvait dans la ville. « Les policiers sont venus après pour m’enlever de chez moi et m’ont torturée pendant trois semaines », affirme-t-elle. « Ils m’attachaient sur une table et plaçaient dans ma bouche, mes yeux et mon nez un tissu imprégné d’un liquide qui sentait l’eau de javel ». « Ils me donnaient aussi des coups de pied, me flagellaient avec un câble électrique et j’ai été agressée de plus par des chiens ».
    Après, elle a été déplacée à Qalaat Megouna, l’une des prisons secrètes du règne de Hassan II. « Je suis restée plusieurs mois dans un couloir, assise sur un banc avec les yeux fermés et surveillée par un guardien ». « Finalement, ils m’ont conduite dans une cellule minuscule avec d’autres sahraouis ».
    Haidar a passé presque quatre ans enfermée sans voir un avocat et sans être jugée. Elle était disparue et certains membres de sa famille craignaient qu’elle soit morte. Quand elle a été libérée, en 1991, cette femme d’apparence fragile et des manières douces était malade. Elle souffre actuellement de lésions dans la colonne et une ulcère saignante qu’elle soigne à La Paz.
    Ces indispositions n’ont pas diminué sa détermination à lutter pour l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole. Pour se dédier entièrement à sa cause, elle a choisi d’arrêter les études. Sa formation incomplète est perçue toujours dans l’élaboration peu abondante de son discours. Elle n’a pas renoncé, cependant, à développer une vie privée. Elle s’est mariée et a eu deux fils, un enfant et une petite fille, et divorcé. Les enfants, qui ont maintenant 13 et 15 ans, vivent aujourd’hui avec sa grand-mère à El Aaiún.
    « Il est vrai qu’Aminatou a eu des expériences terribles », reconnaît Eddah Larhdaf, un sahraoui qui dirige la télévision locale d’El Aaiun. « Elle n’a pas réussi à les surpasser », ajoute-t-il. « Avec son attitude, elle se venge du passé en mettant en danger un avenir du Sáhara qui se colore déjà bien », conclut-il. « Mais nous retournons aux temps de Hassan II », réplique Haidar.
    Ses gestes paisibles, sa voix ténue, son sourire discret cachent un langage sévère avec lequel elle fustige « l’occupant » marocain. Le long des années sa revendication a évoluée. Elle a arrêté de mettre l’accent sur l’indépendance du territoire pour mettre maintenant l’emphase à la défense des droits de l’homme des saharauis, « piétinés » par le Maroc.
    C’est dans ce but qu’elle a fondé CODESA, une association illégale. Son vice-président, Alí Salem Tamek, est dans la prison et il sera bientôt jugé par un tribunal militaire accusé de « collaboration avec l’ennemi » après avoir visité les campements de Tindouf contrôlés par le Polisario. « En comptant Tamek, il y a plus de 40 prisonniers politiques sahraouis », ajoute Haidar indignée.
    Sa défense des droits de l’homme est accompagnée d’un rejet accablant de la violence. Il en résulte que son premier surnom, celui de Pasionaria Sahraouie, a été substitué par celui de Ghandi Sahraouie. De là aussi qu’elle a gagné un prestige à l’étranger, surtout aux États-Unis. Au Maroc en revanche des partis politiques et lapresse officieuse l’accusent de « traîtresse ». Même le ministre des affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, finit de laisser entendre qu’elle a été « recrutée » par l’Algérie.
    C’était Edward Kennedy, en personne, qui a imposé Haidar, l’année passée, pour le Prix des Droits de l’homme qui accorde la Fondation Robert Kennedy. Le mois passé c’était la Fondation Train qui lui a octroyé à New York la récompense au Courage Civil. Après, elle a voyagé à Washington pour se réunir avec les assistants de congressistes dédiés à la politique extérieure. Elle leur a instamment prié qu’ils promouvent l’élargissement du Mandat de la MINURSO, le contingent de casques bleus déployé au Sáhara, pour qu’il puisse surveiller le respect des droits. Paris et Madrid ne sont pas partisans de l’idée de donner de nouvelles compétences à la MINURSO.
    Dans son discours à New York, elle a exprimé la crainte de « être arrêtée » à son retour a El Aaiún ou qu’on lui retire son passeport pour lui empêcher de voyager. « La troisième option, celle de l’expulsion décidée par le Maroc, ne l’avait pas prévue », reconnu-t-elle par téléphone, le week-end passé peu après son arrivée à Lanzarote. « Mais ce qui ne m’est jamais passé par la tête c’est que l’Espagne aiderait le Maroc en me retenant dans son territoire contre ma volonté ». A cause de cela, elle a déposé une plainte dans le commissariat de l’aéroport.
    EL PAIS, 21 novembre 2009
    Traduction : Diaspora Saharaui
  • Rien ne peut contre le courage de Haidar

    IGNACIO CEMBRERO

    L’avion de Binter Canaries a arrêté les moteurs à l’aéroport d’El Aaiún, capital du Sahara Occidental, et l’équipage a d’abord invité les passagers marocains à descendre. C’était une condition de la policie marocaine pour ne pas se voir débordée par le vacarme qui pouvait provoquer le retour à sa ville, le 15 novembre 2006, d’Aminatou Haidar, après une tournée de sept mois dans plusieurs pays.
    Haidar n’est pas descendue de l’appareil avec le premier groupe. « J’ai dit à l’hôtesse de l’air que je n’étais pas marocaine même si, pour des raisons pratiques, je voyageais avec un passeport de ce pays », appellait-elle il y a deux semaines à Madrid. La plus célèbre activiste sahraouie a passé le contrôle policier à El Aaiún, mais après avoir rempli la fiche d’entrée a écrit que son pays de résidence était le Sáhara Occidental et non le Maroc. D’autres indépendentistes ont l’habitude de faire de même. Le policier marocain a fait une grimace de contrariété, a remarqué que « ce pays n’existe pas », a rayé les deux mots et a écrit par dessus : Maroc. Après il lui a affranchi l’entrée.
    Trois ans après, le 13 novembre passé, Haidar a recommencé à faire de même à son arrivée à El Aaiún de retour d’un voyage en New York, Madrid et Las Palmas. Mais cette fois-ci cela n’a pas passé. Elle est restée détenue 24 heures dans le même aéroport avant d’être dépourvue de son passeport marocain – qu’elle a obtenu en 2006 grâce aux démarches d’Amnesty International et du Département d’État – et expulsée à Lanzarote dans un vol des Canarias Aéronautica. Le discours du roi Mohamed VI du 6 novembre exigeant contundence avec les « adversaires de l’intégrité territoriale » du Maroc explique le changement d’attitude.
    Malgré le manque de la documentation adéquate, la police espagnole l’a obligée à Lanzarote à entrer en Espagne sous le prétexte qu’elle disposait d’une carte de résidante qu’elle n’a même pas eu à montrer. Elle lui a été accordée en 2006 pour qu’elle puisse être traitée de ses maladies à l’hôpital madrilène de La Paz. Juste après avoir débarqué elle essaya de prendre un vol de retour à El Aaiún, mais la police lui a prévenue que sa carte ne suffisait pas cette fois pour un voyage international. Le lundi, à l’aube, elle a décidé d’entamer une grève de la faim dans la même terminale aéroportuaire pour pouvoir retourner à sa ville.
    Haidar, de 42 ans, a une expérience en grèves de la faim. La dernière, de 50 jours de durée, l’a faite en 2005 quand elle subissait une condamnation de sept mois dans la Prison Noire d’El Aaiún. Elle n’a servi à rien. Malgré tout, elle remémore cette époque avec une certaine satisfaction : « Nous avons pu introduire une camèra cachée dans la prison et montrer au monde les conditions d’emprisonnement des militants saharauis ». Les photos ont été diffusées sur Internet.
    De son étape antérieure derrière les barreaux elle garde des souvenirs pires encore. À peine fini le baccalauréat, Haidar a été arrêté en 1987 après avoir essayé de s’approcher, avec 700 autres personnes, d’une délégation de l’ONU qui se trouvait dans la ville. « Les policiers sont venus après pour m’enlever de chez moi et m’ont torturée pendant trois semaines », affirme-t-elle. « Ils m’attachaient sur une table et plaçaient dans ma bouche, mes yeux et mon nez un tissu imprégné d’un liquide qui sentait l’eau de javel ». « Ils me donnaient aussi des coups de pied, me flagellaient avec un câble électrique et j’ai été agressée de plus par des chiens ».
    Après, elle a été déplacée à Qalaat Megouna, l’une des prisons secrètes du règne de Hassan II. « Je suis restée plusieurs mois dans un couloir, assise sur un banc avec les yeux fermés et surveillée par un guardien ». « Finalement, ils m’ont conduite dans une cellule minuscule avec d’autres sahraouis ».
    Haidar a passé presque quatre ans enfermée sans voir un avocat et sans être jugée. Elle était disparue et certains membres de sa famille craignaient qu’elle soit morte. Quand elle a été libérée, en 1991, cette femme d’apparence fragile et des manières douces était malade. Elle souffre actuellement de lésions dans la colonne et une ulcère saignante qu’elle soigne à La Paz.
    Ces indispositions n’ont pas diminué sa détermination à lutter pour l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole. Pour se dédier entièrement à sa cause, elle a choisi d’arrêter les études. Sa formation incomplète est perçue toujours dans l’élaboration peu abondante de son discours. Elle n’a pas renoncé, cependant, à développer une vie privée. Elle s’est mariée et a eu deux fils, un enfant et une petite fille, et divorcé. Les enfants, qui ont maintenant 13 et 15 ans, vivent aujourd’hui avec sa grand-mère à El Aaiún.
    « Il est vrai qu’Aminatou a eu des expériences terribles », reconnaît Eddah Larhdaf, un sahraoui qui dirige la télévision locale d’El Aaiun. « Elle n’a pas réussi à les surpasser », ajoute-t-il. « Avec son attitude, elle se venge du passé en mettant en danger un avenir du Sáhara qui se colore déjà bien », conclut-il. « Mais nous retournons aux temps de Hassan II », réplique Haidar.
    Ses gestes paisibles, sa voix ténue, son sourire discret cachent un langage sévère avec lequel elle fustige « l’occupant » marocain. Le long des années sa revendication a évoluée. Elle a arrêté de mettre l’accent sur l’indépendance du territoire pour mettre maintenant l’emphase à la défense des droits de l’homme des saharauis, « piétinés » par le Maroc.
    C’est dans ce but qu’elle a fondé CODESA, une association illégale. Son vice-président, Alí Salem Tamek, est dans la prison et il sera bientôt jugé par un tribunal militaire accusé de « collaboration avec l’ennemi » après avoir visité les campements de Tindouf contrôlés par le Polisario. « En comptant Tamek, il y a plus de 40 prisonniers politiques sahraouis », ajoute Haidar indignée.
    Sa défense des droits de l’homme est accompagnée d’un rejet accablant de la violence. Il en résulte que son premier surnom, celui de Pasionaria Sahraouie, a été substitué par celui de Ghandi Sahraouie. De là aussi qu’elle a gagné un prestige à l’étranger, surtout aux États-Unis. Au Maroc en revanche des partis politiques et lapresse officieuse l’accusent de « traîtresse ». Même le ministre des affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, finit de laisser entendre qu’elle a été « recrutée » par l’Algérie.
    C’était Edward Kennedy, en personne, qui a imposé Haidar, l’année passée, pour le Prix des Droits de l’homme qui accorde la Fondation Robert Kennedy. Le mois passé c’était la Fondation Train qui lui a octroyé à New York la récompense au Courage Civil. Après, elle a voyagé à Washington pour se réunir avec les assistants de congressistes dédiés à la politique extérieure. Elle leur a instamment prié qu’ils promouvent l’élargissement du Mandat de la MINURSO, le contingent de casques bleus déployé au Sáhara, pour qu’il puisse surveiller le respect des droits. Paris et Madrid ne sont pas partisans de l’idée de donner de nouvelles compétences à la MINURSO.
    Dans son discours à New York, elle a exprimé la crainte de « être arrêtée » à son retour a El Aaiún ou qu’on lui retire son passeport pour lui empêcher de voyager. « La troisième option, celle de l’expulsion décidée par le Maroc, ne l’avait pas prévue », reconnu-t-elle par téléphone, le week-end passé peu après son arrivée à Lanzarote. « Mais ce qui ne m’est jamais passé par la tête c’est que l’Espagne aiderait le Maroc en me retenant dans son territoire contre ma volonté ». A cause de cela, elle a déposé une plainte dans le commissariat de l’aéroport.
    EL PAIS, 21 novembre 2009
    Traduction : Diaspora Saharaui
  • L’Espagne perd du poids au Maghreb

    Moratinos distribue des incongruités entre Alger et Rabat

    La diplomatie espagnole au Maghreb accumule dangereusement des erreurs et les déclarations pressées que, après avoir irrité quelques pays au détriment des autres, fait perdre crédibilité, sérieux et capacité de négociation au Gouvernement de Rodríguez Zapatero à l’heure de défendre les intérêts espagnols dans la région.
    Pedro Canales, 24-11-2009
    Peu de semaines avant que l’Espagne assume la présidence de tour de l’Union Européenne, le comportement politique du Gouvernement au Nord de l’Afrique, une région d’intérêts stratégiques pour les pays du flanc sud de l’UE, suscite des inquiétudes.
    Le comportement erratique du ministre Moratinos dans l’affaire de l’activiste sahraouie Aminatu Haidar, ses déclarations sur le fait « inconcevable de la fermeture de frontières entre l’Algérie et le Maroc », et sur le présumé « important rôle » qui peut jouer le Maroc dans les relations entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine, suscitent des inquiétudes en ce qui concerne les orientations de la diplomatie espagnole.
    La déclaration de l’intention du Gouvernement espagnol, d’octroyer à la sahraouie Aminatou Haidar le statut de « réfugiée politique » , alors que celle-ci ne l’a pas demandé, la seule chose qu’il obtient est de retirer au régime du Maroc la « pomme de terre chaude » de justifier devant l’Union Européenne et les États-Unis « l’expulsion » de Haidar de Layyoune dépourvue de passeport, et déplacer le problème vers l’Espagne. L’Exécutif espagnol assume les conséquences d’un problème fabriqué par Rabat et qui suppose une grave infraction à la légalité internationale.
    En ce qui concerne le rôle du Maroc dans la relation tripartite entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine, loué pour Moratinos dans une rencontre célébrée à Tanger ce week-end, le ministre espagnol a oublié que le Maroc est le seul pays du continent qui ne fait pas partie de l’Union Africaine pour avoir refusé de s’asseoir sur la même table que les saharauis de la République Sahraouie Democratique (RASD) qui intègre l’UA. « L’aire d’influence » du royaume alaouite dans le continent africain se limite presque exclusivement à une partie de l’Afrique Occidentale, du Sénégal et du Gabon principalement. Aussitôt que ses relations avec l’Amérique latine sont embuées par la rupture de relations avec le Venezuela, l’inexistence cette relation avec Cuba et les difficultés de la diplomatie marocaine de faire admettre aux pays de l’Amérique espagnole son projet d’annexion – autonomie dans le Sahara Occidental. Dans des telles conditions le « rôle » du Maroc évoqué par Moratinos se trouve sérieusement limité.
    La dernière perle de la diplomatie espagnole a été celle de donner des leçons de géopolitique aux deux voisins maghrébins, l’Algérie et le Maroc qui portent un demi-siècle de litiges ininterrompus. Après avoir considéré la fermeture des frontières entre les deux pays incompréhensible, Moratinos alimente les plaintes de la diplomatie alaouite motivées par les énormes pertes matérielles que suppose la paralysation du commerce, du transport et des flux humains entre l’Algérie et le Royaume de Mohamed VI. La diplomatie algérienne a répondu à Moratinos en déclarant que « le problème de la frontière terrestre il faut l’inscrire dans un cadre général des relations entre Alger et Rabat », et dans l’idée de « ce que l’on veut du Maghreb ». Dit autrement, Alger a conditionné l’ouverture de sa frontière entre Oujda et Maghnia, à la question du Sahara Occidental, qui pour la diplomatie de Bouteflika est la pièce maîtresse dans l’architecture maghrébine.
    Moratinos a voulu contenter le régime de Rabat, mais il a oublié que l’Espagne importe la grande majorité du gaz de l’Algérie, pays dans lequel les plus grandes entreprises espagnoles sont implantées. Curieusement et en coïncidant avec elles les déclarations de Miguel Ángel Moratinos à Tanger, l’Algérie a annoncé que la mise en place du nouveau gazoduc Algérie – Espagne que Beni Saf unira directement avec Alméria se reporte jusqu’au printemps 2010, alors que son inauguration était prévue pour ce dernier trimestre de 2009.
    Le retard dans le gazoduc Medgaz provoquera des pertes importantes. L’Espagne possède 52 % d’actions de l’association (Cepsa 20 %, Iberdrola 20 % et Endesa 12 %), en face de l’algérienne Sonatrach (36 %) et Gaz de France (12 %). Les relations entre les partenaires espagnol et algérien sont plustôt tendues. Selon le ministre Chakib Khelil il y a un désaccord sérieux dans deux niveaux : « les prix du gaz, et la distribution par Sonatrach de ses produits en Espagne ». Des problèmes que la diplomatie espagnole ne semble pas tenir en compte.
    EL IMPARCIAL, 24 novembre 2009
    Traduction : Diaspora Saharaui

  • L’Espagne perd du poids au Maghreb

    Moratinos distribue des incongruités entre Alger et Rabat

    La diplomatie espagnole au Maghreb accumule dangereusement des erreurs et les déclarations pressées que, après avoir irrité quelques pays au détriment des autres, fait perdre crédibilité, sérieux et capacité de négociation au Gouvernement de Rodríguez Zapatero à l’heure de défendre les intérêts espagnols dans la région.
    Pedro Canales, 24-11-2009
    Peu de semaines avant que l’Espagne assume la présidence de tour de l’Union Européenne, le comportement politique du Gouvernement au Nord de l’Afrique, une région d’intérêts stratégiques pour les pays du flanc sud de l’UE, suscite des inquiétudes.
    Le comportement erratique du ministre Moratinos dans l’affaire de l’activiste sahraouie Aminatu Haidar, ses déclarations sur le fait « inconcevable de la fermeture de frontières entre l’Algérie et le Maroc », et sur le présumé « important rôle » qui peut jouer le Maroc dans les relations entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine, suscitent des inquiétudes en ce qui concerne les orientations de la diplomatie espagnole.
    La déclaration de l’intention du Gouvernement espagnol, d’octroyer à la sahraouie Aminatou Haidar le statut de « réfugiée politique » , alors que celle-ci ne l’a pas demandé, la seule chose qu’il obtient est de retirer au régime du Maroc la « pomme de terre chaude » de justifier devant l’Union Européenne et les États-Unis « l’expulsion » de Haidar de Layyoune dépourvue de passeport, et déplacer le problème vers l’Espagne. L’Exécutif espagnol assume les conséquences d’un problème fabriqué par Rabat et qui suppose une grave infraction à la légalité internationale.
    En ce qui concerne le rôle du Maroc dans la relation tripartite entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine, loué pour Moratinos dans une rencontre célébrée à Tanger ce week-end, le ministre espagnol a oublié que le Maroc est le seul pays du continent qui ne fait pas partie de l’Union Africaine pour avoir refusé de s’asseoir sur la même table que les saharauis de la République Sahraouie Democratique (RASD) qui intègre l’UA. « L’aire d’influence » du royaume alaouite dans le continent africain se limite presque exclusivement à une partie de l’Afrique Occidentale, du Sénégal et du Gabon principalement. Aussitôt que ses relations avec l’Amérique latine sont embuées par la rupture de relations avec le Venezuela, l’inexistence cette relation avec Cuba et les difficultés de la diplomatie marocaine de faire admettre aux pays de l’Amérique espagnole son projet d’annexion – autonomie dans le Sahara Occidental. Dans des telles conditions le « rôle » du Maroc évoqué par Moratinos se trouve sérieusement limité.
    La dernière perle de la diplomatie espagnole a été celle de donner des leçons de géopolitique aux deux voisins maghrébins, l’Algérie et le Maroc qui portent un demi-siècle de litiges ininterrompus. Après avoir considéré la fermeture des frontières entre les deux pays incompréhensible, Moratinos alimente les plaintes de la diplomatie alaouite motivées par les énormes pertes matérielles que suppose la paralysation du commerce, du transport et des flux humains entre l’Algérie et le Royaume de Mohamed VI. La diplomatie algérienne a répondu à Moratinos en déclarant que « le problème de la frontière terrestre il faut l’inscrire dans un cadre général des relations entre Alger et Rabat », et dans l’idée de « ce que l’on veut du Maghreb ». Dit autrement, Alger a conditionné l’ouverture de sa frontière entre Oujda et Maghnia, à la question du Sahara Occidental, qui pour la diplomatie de Bouteflika est la pièce maîtresse dans l’architecture maghrébine.
    Moratinos a voulu contenter le régime de Rabat, mais il a oublié que l’Espagne importe la grande majorité du gaz de l’Algérie, pays dans lequel les plus grandes entreprises espagnoles sont implantées. Curieusement et en coïncidant avec elles les déclarations de Miguel Ángel Moratinos à Tanger, l’Algérie a annoncé que la mise en place du nouveau gazoduc Algérie – Espagne que Beni Saf unira directement avec Alméria se reporte jusqu’au printemps 2010, alors que son inauguration était prévue pour ce dernier trimestre de 2009.
    Le retard dans le gazoduc Medgaz provoquera des pertes importantes. L’Espagne possède 52 % d’actions de l’association (Cepsa 20 %, Iberdrola 20 % et Endesa 12 %), en face de l’algérienne Sonatrach (36 %) et Gaz de France (12 %). Les relations entre les partenaires espagnol et algérien sont plustôt tendues. Selon le ministre Chakib Khelil il y a un désaccord sérieux dans deux niveaux : « les prix du gaz, et la distribution par Sonatrach de ses produits en Espagne ». Des problèmes que la diplomatie espagnole ne semble pas tenir en compte.
    EL IMPARCIAL, 24 novembre 2009
    Traduction : Diaspora Saharaui

  • L’invincible Aminatou Haidair

    La militante sahraouie Aminatou Haidar rejette l’offre du gouvernement espagnol de lui concéder le statut de réfugiée politique et poursuit sa grève de la faim de protestation contre son expulsion du Sahara Occidental, a annoncé samedi à l’AFP l’un de ses porte-paroles.
    Aminatou Haidar, qui a reçu un prix en octobre à New York de la Train Foundation pour son engagement non violent en faveur des droits de l’homme, « rejette » l’offre espagnole de lui faciliter le statut de réfugiée politique, a déclaré José Morales Brum, leader syndical canarien et porte-parole de l’activiste.
    Elle demande à pouvoir réembarquer vers Laâyoune, capitale du Sahara occidental, et observe depuis lundi une grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote, aux Canaries.
    Ne disposant plus de passeport marocain, confisqué à Laâyoune, Mme Haidar est invitée par Madrid à s’en procurer un nouveau dans un consulat marocain. Mais la militante refuse également cette solution et réclame la restitution de son document.
    Elle devait recevoir dimanche la visite de Cayo Lara, leader de la coalition écolo-communiste espagnole Izquierda Unida à l’aéroport de Lanzarote, qu’elle ne quitte plus depuis son expulsion de Laâyoune, le 14 novembre, selon M. Morales Brum.
    Une manifestation de soutien a été organisée samedi à la mi-journée à Arrecife, ville principale de l’île de Lanzarote.
    Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos a déclaré que face aux refus de la militante, « on ne peut pas faire plus ». Le ministre dit avoir déjà exprimé sa « préoccupation » sur l’affaire Haidar lors d’une rencontre jeudi avec son homologue marocain Taieb Fassi Fihri.
    Aminatou Haidar est une militante de premier plan de l’indépendance du Sahara Occidental. Née en 1967, elle a été “disparue” par les autorités marocaines à cause de son activisme à l’âge de 20 ans, juste pour refaire surface trois ans plus tard. En 2005, Mme Haidar fut arrêtée pour sa participation à une manifestation et condamnée à sept mois de prison pour “incitation à des activités de contestation violente”. Amnesty International l’avait classée prisonnière de conscience, mettant en doute l’équité de son jugement ainsi que celui de 6 autres militants. Depuis sa libération, elle a été honorée du Robert F. Kennedy Human Rights Award (Prix Robert F. Kennedy pour les droits de l’homme), proposée pour le prix Nobel pour la paix, et plus récemment lauréate du Civil Courage Prize (prix du Courage civil) à New York, le tout pour son activité de défense des droits humains au Sahara occidental.
    MmeHaidar n’est pas le seul dissident persécuté pour sa cause, déclarant :
    Depuis le 6 octobre, quinze défenseurs bien connus des droits humains du Sahara occidental ont été arrêtés, emprisonnés et interrogés. Sept d’entre eux, connus comme les 7 de Casablanca ont été jugés par un tribunal militaire pour trahison après avoir visité des parents dans les camps de réfugiés saharaouis dans le Sud-ouest de l’Algérie. Ces Saharaouis ont été visés pour avoir dénoncé la répression due à l’occupation marocaine de leur pays et défendu le droit à l’autodétermination reconnu par l’ONU dans plus de 100 résolutions. En août, les autorités marocaines ont empêché six jeunes Saharaouis de voyager au Royaume-uni pour participer à un programme d’OxfordTalk Together, qui promeut le dialogue entre les jeunes des différentes parties du conflit.
    L’expulsion d’Aminatou montre que la police marocaine peut s’en prendre à tout Saharaoui qui soutient le référendum, même à ceux qui jouissent d’un soutien et de relations au plan international. Les prix obtenus par Haidar (le plus récent the Civil Courage Prize) auraient dù la mettre à l’abri de ces risques en montrant au gouvernement marocain que le monde le surveille.
  • L’invincible Aminatou Haidair

    La militante sahraouie Aminatou Haidar rejette l’offre du gouvernement espagnol de lui concéder le statut de réfugiée politique et poursuit sa grève de la faim de protestation contre son expulsion du Sahara Occidental, a annoncé samedi à l’AFP l’un de ses porte-paroles.
    Aminatou Haidar, qui a reçu un prix en octobre à New York de la Train Foundation pour son engagement non violent en faveur des droits de l’homme, « rejette » l’offre espagnole de lui faciliter le statut de réfugiée politique, a déclaré José Morales Brum, leader syndical canarien et porte-parole de l’activiste.
    Elle demande à pouvoir réembarquer vers Laâyoune, capitale du Sahara occidental, et observe depuis lundi une grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote, aux Canaries.
    Ne disposant plus de passeport marocain, confisqué à Laâyoune, Mme Haidar est invitée par Madrid à s’en procurer un nouveau dans un consulat marocain. Mais la militante refuse également cette solution et réclame la restitution de son document.
    Elle devait recevoir dimanche la visite de Cayo Lara, leader de la coalition écolo-communiste espagnole Izquierda Unida à l’aéroport de Lanzarote, qu’elle ne quitte plus depuis son expulsion de Laâyoune, le 14 novembre, selon M. Morales Brum.
    Une manifestation de soutien a été organisée samedi à la mi-journée à Arrecife, ville principale de l’île de Lanzarote.
    Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos a déclaré que face aux refus de la militante, « on ne peut pas faire plus ». Le ministre dit avoir déjà exprimé sa « préoccupation » sur l’affaire Haidar lors d’une rencontre jeudi avec son homologue marocain Taieb Fassi Fihri.
    Aminatou Haidar est une militante de premier plan de l’indépendance du Sahara Occidental. Née en 1967, elle a été “disparue” par les autorités marocaines à cause de son activisme à l’âge de 20 ans, juste pour refaire surface trois ans plus tard. En 2005, Mme Haidar fut arrêtée pour sa participation à une manifestation et condamnée à sept mois de prison pour “incitation à des activités de contestation violente”. Amnesty International l’avait classée prisonnière de conscience, mettant en doute l’équité de son jugement ainsi que celui de 6 autres militants. Depuis sa libération, elle a été honorée du Robert F. Kennedy Human Rights Award (Prix Robert F. Kennedy pour les droits de l’homme), proposée pour le prix Nobel pour la paix, et plus récemment lauréate du Civil Courage Prize (prix du Courage civil) à New York, le tout pour son activité de défense des droits humains au Sahara occidental.
    MmeHaidar n’est pas le seul dissident persécuté pour sa cause, déclarant :
    Depuis le 6 octobre, quinze défenseurs bien connus des droits humains du Sahara occidental ont été arrêtés, emprisonnés et interrogés. Sept d’entre eux, connus comme les 7 de Casablanca ont été jugés par un tribunal militaire pour trahison après avoir visité des parents dans les camps de réfugiés saharaouis dans le Sud-ouest de l’Algérie. Ces Saharaouis ont été visés pour avoir dénoncé la répression due à l’occupation marocaine de leur pays et défendu le droit à l’autodétermination reconnu par l’ONU dans plus de 100 résolutions. En août, les autorités marocaines ont empêché six jeunes Saharaouis de voyager au Royaume-uni pour participer à un programme d’OxfordTalk Together, qui promeut le dialogue entre les jeunes des différentes parties du conflit.
    L’expulsion d’Aminatou montre que la police marocaine peut s’en prendre à tout Saharaoui qui soutient le référendum, même à ceux qui jouissent d’un soutien et de relations au plan international. Les prix obtenus par Haidar (le plus récent the Civil Courage Prize) auraient dù la mettre à l’abri de ces risques en montrant au gouvernement marocain que le monde le surveille.
  • L’Intifada sahraouie fait peur au Maroc

    Les contradictions dans le discours officiel du gouvernement marocain sont flagrantes. Depuis plus de 34 ans et jusqu’il y a peu, on dit que l’ensemble des Marocains et leurs formations politiques, syndicales et associatives étaient persuadés que l’unanimité au sujet du Sahara Occidental était acquise, affirmée et réaffirmée, que le véritable ennemi est l’Algérie. Les moyens de propagande marocains n’ont cessé de répéter que les sahraouis sont « fiers de leur marocanité et leur attachement à la mère patrie ».
    Plus de 34 ans après, l’histoire se répète. Dans le discours de lancement de la Marche Verte, Hassan II avait dit : « Si tu rencontres un Espagnol, civil ou militaire, échange avec lui le salut et invite-le sous la tente à partager ton repas. S’il advient, cher peuple, que des agresseurs, autres qu’Espagnols, attentent à ta Marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger ».
    En effet, les forces armées royales étaient derrière la foule pour mater les sahraouis. On savait déjà ce qu’ils pensaient de l’arrivée des marocains. La solution à ce problème était prévue d’avance : Les Mirages et les Phantom F-5 étaient équipées d’armes de destruction massives : des bombes de napalm et de phosphore.
    Aujourd’hui, le roi Mohamed VI répète les mêmes menaces que son père. En mobilisant l’ensemble de ce que compte le Maroc comme partis politiques, syndicats, organisations et autres associations pour « mieux encadrer » les Marocains et leur « insuffler l’esprit de l’amour de la patrie » et l’attachement à l’integrité territoriale, les décideurs politiques marocains ont envoyé à l’étranger un message des plus équivoques et des plus incompréhensibles.
    Ne disait-il pas hier que rien au monde ne pouvait ébranler l’attachement des Marocains à l’intégrité territoriale de leur pays? Encore moins mettre en doute leur amour pour la patrie qui engage leur corps et leur âme pour sa défense. N’a-t-on pas répété et répété que le Sahara Occidental était à la tête des fondamentaux et des causes « sacrées? »
    Et puis, voilà: un appel royal solennel vient d’être lancé aux décideurs politiques, syndicaux et associatives pour les inciter, sur un ton grave, à la mobilisation. Non pas à se mobiliser pour faire pièce à une poignée d’activistes Sahraouis résidant au Maroc et roulant pour le Polisario, mais à battre le rappel de toutes les énergies afin d’encadrer les Marocains et leur inculquer le nécessaire amour de leur pays.
    Ce ne sont tout de même pas les activités de ces quelques éléments Sahraouis sympathisants du Polisario au Maroc qui ont nécessité un tel déploiement d’énergie et de mobilisation.
    Ce message est perçu à l’extérieur du Maroc comme un aveu: Celui exprimant la crainte de voir le front intérieur marocain jusqu’ici unanime à défendre l’intégrité du territoire national, ébranlé par un doute subit quant à cette affirmation ressassée depuis près de 35 ans.
    Les Marocains remettraient-ils en question cet attachement sans cesse réitéré à leur « cause sacrée » qu’il eut fallu mobiliser les partis et les syndicats pour dresser un cordon sanitaire contre les vélléités indépendantistes?
    Brandir des menaces de sanctions sévères allant jusqu’à accoller l’accusation de haute trahison et prévoir des lois incriminant toute vélléité de soutien au Polisario  peut être interprété comme une reconnaissance d’un fait largement propagé au sein du royaume et comme une dynamique gagnant du terrain.
    On ne peut que s’interroger au sujet de l’énorme disproportion entre les discours et les menaces de criminalisation des velléités indépendantistes et la réalité sur le terrain.
    Cette campagne est tout simplement maladroite car elle donne des arguments au Polisario qui a toujours clamé haut et fort que sa cause bénéficie de larges soutiens au sein de la population marocaine ajoutant que si la répression qui empêche les manifestations de soutien à la RASD devait cesser, de larges pans de la société marocaine auraient démontré au grand jour leur adhésion à la cause sahraouie.
    Les officiels marocains le savent. Ils savent que, grâce à la répression, aucun danger de fissurer le front intérieur n’a de raison d’être craint. Comme ils savent que tous les Marocains se rejoignent, nonobstant leurs querelles et divergences, sur la question qu’ils jugent sacrée du Sahara.
    Alors pourquoi cette solennité dans la mise en garde des Marocains et la mobilisation des forces politiques, syndicales et associatives du pays face à un danger décrit comme pertinent et allant crescendo? A moins que cette camapgne ne cache d’autres visées moins avouées.
    Les officiels marocains se trompent lourdement en croyant que faire les doux yeux à des réseaux sionistes est à même de leur ouvrir des soutiens à la cause du Sahara au sein des cénacles décisionnels occidentaux et américains en particulier.
    La visite au Maroc de la criminelle de guerre Tzipi Livni s’inscrit dans cette logique. Cette visite contribuera  à creuser le fossé entre les décideurs et les Marocains ordinaires au détriment d’une indispensable unité.
    L’énergie marocaine doit être dirigée vers une démocratisation réelle de la société marocaine, seule condition pour souder le peuple marocain contre toute menace extérieure et le mobiliser.
    Or, ce qui se passe aujourd’hui au Maroc avec un retour accéléré à des méthodes de l’ancien régime basriste n’est pas de nature à contribuer à l’unité du pays face aux dangers qui le menacent. La présente camapagne est de nature à semer le doute et le questionnement dans l’esprit des Marocains qui pourraient imaginer le danger contre l’intégrité territoriale plus important que la propagande officielle n’a voulu le présenter des décennies durant.
    Il est naturel de se demander pourquoi le régime marocain a mené cette campagne de mobilisation? La réponse pourrait se trouver dans les réalités suivantes :
    – Le Maroc a perdu la bataille diplomatique du Sahara Occidental. La communauté internationale refuse de laisser tomber le principe d’autodétermination du peuple sahraoui.
    – L’intifada sahraouie porte le flambeau d’une lutte éteinte par le cessez-le-feu et le processus de paix onusien entamé en 1991. Le combat s’est instauré sur le champ des droits de l’homme et les libertés publiques.
    –  Les associations sahraouies étaient gangrenées par les conflits internes. La rencontre de leurs responsables à Tindouf était dans le but de dépasser ces contradictions et mettre un programme d’action conjoint. Cette nouvelle a créé la panique à Rabat qui craint une hausse des manifestations contre l’occupation marocaine. De là, la décision de les mettre sous les verrous.
    – La décision récente du Front Polisario de multiplier ses représentations dans le monde et augmenter le nombre du personnel diplomatique.


    Ce sont les mêmes raisons qui ont poussé Rabat à expulser Aminatou Haidar, lauréate du prix RFK et candidate au Prix Nobel de la paix.
  • L’Intifada sahraouie fait peur au Maroc

    Les contradictions dans le discours officiel du gouvernement marocain sont flagrantes. Depuis plus de 34 ans et jusqu’il y a peu, on dit que l’ensemble des Marocains et leurs formations politiques, syndicales et associatives étaient persuadés que l’unanimité au sujet du Sahara Occidental était acquise, affirmée et réaffirmée, que le véritable ennemi est l’Algérie. Les moyens de propagande marocains n’ont cessé de répéter que les sahraouis sont « fiers de leur marocanité et leur attachement à la mère patrie ».
    Plus de 34 ans après, l’histoire se répète. Dans le discours de lancement de la Marche Verte, Hassan II avait dit : « Si tu rencontres un Espagnol, civil ou militaire, échange avec lui le salut et invite-le sous la tente à partager ton repas. S’il advient, cher peuple, que des agresseurs, autres qu’Espagnols, attentent à ta Marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger ».
    En effet, les forces armées royales étaient derrière la foule pour mater les sahraouis. On savait déjà ce qu’ils pensaient de l’arrivée des marocains. La solution à ce problème était prévue d’avance : Les Mirages et les Phantom F-5 étaient équipées d’armes de destruction massives : des bombes de napalm et de phosphore.
    Aujourd’hui, le roi Mohamed VI répète les mêmes menaces que son père. En mobilisant l’ensemble de ce que compte le Maroc comme partis politiques, syndicats, organisations et autres associations pour « mieux encadrer » les Marocains et leur « insuffler l’esprit de l’amour de la patrie » et l’attachement à l’integrité territoriale, les décideurs politiques marocains ont envoyé à l’étranger un message des plus équivoques et des plus incompréhensibles.
    Ne disait-il pas hier que rien au monde ne pouvait ébranler l’attachement des Marocains à l’intégrité territoriale de leur pays? Encore moins mettre en doute leur amour pour la patrie qui engage leur corps et leur âme pour sa défense. N’a-t-on pas répété et répété que le Sahara Occidental était à la tête des fondamentaux et des causes « sacrées? »
    Et puis, voilà: un appel royal solennel vient d’être lancé aux décideurs politiques, syndicaux et associatives pour les inciter, sur un ton grave, à la mobilisation. Non pas à se mobiliser pour faire pièce à une poignée d’activistes Sahraouis résidant au Maroc et roulant pour le Polisario, mais à battre le rappel de toutes les énergies afin d’encadrer les Marocains et leur inculquer le nécessaire amour de leur pays.
    Ce ne sont tout de même pas les activités de ces quelques éléments Sahraouis sympathisants du Polisario au Maroc qui ont nécessité un tel déploiement d’énergie et de mobilisation.
    Ce message est perçu à l’extérieur du Maroc comme un aveu: Celui exprimant la crainte de voir le front intérieur marocain jusqu’ici unanime à défendre l’intégrité du territoire national, ébranlé par un doute subit quant à cette affirmation ressassée depuis près de 35 ans.
    Les Marocains remettraient-ils en question cet attachement sans cesse réitéré à leur « cause sacrée » qu’il eut fallu mobiliser les partis et les syndicats pour dresser un cordon sanitaire contre les vélléités indépendantistes?
    Brandir des menaces de sanctions sévères allant jusqu’à accoller l’accusation de haute trahison et prévoir des lois incriminant toute vélléité de soutien au Polisario  peut être interprété comme une reconnaissance d’un fait largement propagé au sein du royaume et comme une dynamique gagnant du terrain.
    On ne peut que s’interroger au sujet de l’énorme disproportion entre les discours et les menaces de criminalisation des velléités indépendantistes et la réalité sur le terrain.
    Cette campagne est tout simplement maladroite car elle donne des arguments au Polisario qui a toujours clamé haut et fort que sa cause bénéficie de larges soutiens au sein de la population marocaine ajoutant que si la répression qui empêche les manifestations de soutien à la RASD devait cesser, de larges pans de la société marocaine auraient démontré au grand jour leur adhésion à la cause sahraouie.
    Les officiels marocains le savent. Ils savent que, grâce à la répression, aucun danger de fissurer le front intérieur n’a de raison d’être craint. Comme ils savent que tous les Marocains se rejoignent, nonobstant leurs querelles et divergences, sur la question qu’ils jugent sacrée du Sahara.
    Alors pourquoi cette solennité dans la mise en garde des Marocains et la mobilisation des forces politiques, syndicales et associatives du pays face à un danger décrit comme pertinent et allant crescendo? A moins que cette camapgne ne cache d’autres visées moins avouées.
    Les officiels marocains se trompent lourdement en croyant que faire les doux yeux à des réseaux sionistes est à même de leur ouvrir des soutiens à la cause du Sahara au sein des cénacles décisionnels occidentaux et américains en particulier.
    La visite au Maroc de la criminelle de guerre Tzipi Livni s’inscrit dans cette logique. Cette visite contribuera  à creuser le fossé entre les décideurs et les Marocains ordinaires au détriment d’une indispensable unité.
    L’énergie marocaine doit être dirigée vers une démocratisation réelle de la société marocaine, seule condition pour souder le peuple marocain contre toute menace extérieure et le mobiliser.
    Or, ce qui se passe aujourd’hui au Maroc avec un retour accéléré à des méthodes de l’ancien régime basriste n’est pas de nature à contribuer à l’unité du pays face aux dangers qui le menacent. La présente camapagne est de nature à semer le doute et le questionnement dans l’esprit des Marocains qui pourraient imaginer le danger contre l’intégrité territoriale plus important que la propagande officielle n’a voulu le présenter des décennies durant.
    Il est naturel de se demander pourquoi le régime marocain a mené cette campagne de mobilisation? La réponse pourrait se trouver dans les réalités suivantes :
    – Le Maroc a perdu la bataille diplomatique du Sahara Occidental. La communauté internationale refuse de laisser tomber le principe d’autodétermination du peuple sahraoui.
    – L’intifada sahraouie porte le flambeau d’une lutte éteinte par le cessez-le-feu et le processus de paix onusien entamé en 1991. Le combat s’est instauré sur le champ des droits de l’homme et les libertés publiques.
    –  Les associations sahraouies étaient gangrenées par les conflits internes. La rencontre de leurs responsables à Tindouf était dans le but de dépasser ces contradictions et mettre un programme d’action conjoint. Cette nouvelle a créé la panique à Rabat qui craint une hausse des manifestations contre l’occupation marocaine. De là, la décision de les mettre sous les verrous.
    – La décision récente du Front Polisario de multiplier ses représentations dans le monde et augmenter le nombre du personnel diplomatique.


    Ce sont les mêmes raisons qui ont poussé Rabat à expulser Aminatou Haidar, lauréate du prix RFK et candidate au Prix Nobel de la paix.
  • Le Makhzen riposte

    Les décisions récentes du gouvernement marocain, imposant des amendes, procédant aux perquisitions et autres saisies de biens, et enfin les peines d’emprisonnement affectant des journalistes, démontre que nous assistons à une escalade de mesures punitives prenant des proportions alarmantes et très sérieuses surtout à l’encontre d’une certaine catégorie de journalistes. Il serait d’abord pertinent de souligner que cette politique en réalité s’inscrit dans un registre qui est tout à fait contraire au climat  »d’ouverture », et des avancées que l’état et le gouvernement ne cessent de  »promouvoir » sur les canaux officiels. Cette situation nous oblige à nous poser des questions sérieuses sur cette tournure  »policière » et dramatique vis-à-vis de cette catégorie en particulier, et dans le contexte général de  »réformes » que l’état entend mener et à sa tête la monarchie ne serait-ce que dans ses discours en règle générale.
    La monarchie qui cherche à imposer le principe de la sacralité coûte que coûte dans une course contre la montre, et dans ce contexte de croissance fulgurante que connait la demande de liberté d’expression au Maroc. Les prérogatives du roi faisant la une de la presse, le palais se sent dépassé par les évènements et riposte avec violence.
    L’opposition politique a été réduite à néant . Quel parti ose encore demander et agir pour une vraie réforme constitutionnelle? Les gouvernements dits d’alternance dont l’ossature principale est le PI et l’USFP, après avoir retardé le Maroc de plus de 50 ans lorsqu’ils étaient dans la soi-disant opposition ont perdu la confiance du peuple.
    La réforme constitutionnelle, c’est en substance d’obliger le roi a renoncer à quelques-unes de ses innombrables prérogatives. Et qui peut mener ce combat ? Les politiques, tout le monde sait bien que non. Les militants associatifs ? Ceux qui dérangent sont déjà muselés. Reste la presse « indépendante », qui a ses défauts, mais qui a quand même l’immense mérite de s’opposer frontalement à la monarchie. C’est un combat violent entre le Palais et les vrais journalistes, un combat qui ne se terminera que par KO. Le Pouvoir absolu ne supporte pas une quelconque opposition. Après la gauche et les islamistes, c’est au tour de la presse indépendante de mesurer la puissance d’écrasement du Palais.
    La lune de miel est terminée, la mascarade de la modernité, du roi des pauvres a échoué. Les autorités marocaines cherchent à mettre à genoux à tout prix le pays.
    Au Sahara Occidental, le pouvoir marocain n’a pas eu meilleure chance. L’Intifada est devenue une véritable arme politique dans les mains d’un Front Polisario qui se sent paralysé par un processus de paix onusien qui ne finit jamais. Les responsables marocains pensent que l’arrestation des militants sahraouis des droits de l’homme et l’application de la politique de « tolérance zéro » finiront avec l’Intifada qui vient de souffler sa quatrième bougie.
    Le roi Mohamed VI dans son dernier discours commémoratif de la Marche Verte a déclaré qu’au Maroc « ou on est patriote, ou on est traître ». Cela veut dire que vouloir l’indépendance est une trahison, ce qui fait de la trahison la forme la plus noble de patriotisme au Maroc.
    Mais, apparemment, le pouvoir marocain n’a pas osé faire la même chose avec Aminatou Haidar, lauréate du prix RFK et candidate au Prix Noble de la Paix. Faute de pouvoir l’emprisonner, le Maroc recoure à l’aide de l’Espagne pour déporter la Ghandi sahraouie. L’absence de passeport a empêché sa sortie de l’Espagne, mais pas son entrée malgré que la loi interdit l’accès au territoire espagnol à toute personne sans passeport.
    Les mesures de riposte du régime marocain arrivent au moment où le Maroc vient de perdre une bataille importante dans le dossier du Sahara occidental. Depuis quelques semaines, le front européen favorable à Rabat n’est plus aussi uni que par le passé. Sans surprise, les premiers signes de fissures sont venus du Nord de l’Europe. Fin octobre, la Suède avait réagi à l’arrestation de sept militants sahraouis à l’aéroport de Casablanca. Stockholm avait fait état de ses préoccupations et demandé au gouvernement marocain de la tenir informée sur l’évolution du dossier.
    La Suède qui préside l’UE a irrité les autorités marocaines avec sa défense des droits de l’homme des sahraouis jusqu’au point de demander le départ d’une diplomate suédoise sous des accusations fantaisistes. La guerre menée actuellement par le pouvoir marocain se situe à tous les niveau. A l’intérieur, contre les constantes revendications pour les libertés publiques. Au Sahara Occidental, contre l’indépendantisme sahraoui. A l’étranger, contre l’offensive diplomatique programmée par le Front Polisario lors du récent renforcement du corps diplomatique sahraoui et l’ouverture de nouvelles représentations dans le monde.
  • Le Makhzen riposte

    Les décisions récentes du gouvernement marocain, imposant des amendes, procédant aux perquisitions et autres saisies de biens, et enfin les peines d’emprisonnement affectant des journalistes, démontre que nous assistons à une escalade de mesures punitives prenant des proportions alarmantes et très sérieuses surtout à l’encontre d’une certaine catégorie de journalistes. Il serait d’abord pertinent de souligner que cette politique en réalité s’inscrit dans un registre qui est tout à fait contraire au climat  »d’ouverture », et des avancées que l’état et le gouvernement ne cessent de  »promouvoir » sur les canaux officiels. Cette situation nous oblige à nous poser des questions sérieuses sur cette tournure  »policière » et dramatique vis-à-vis de cette catégorie en particulier, et dans le contexte général de  »réformes » que l’état entend mener et à sa tête la monarchie ne serait-ce que dans ses discours en règle générale.
    La monarchie qui cherche à imposer le principe de la sacralité coûte que coûte dans une course contre la montre, et dans ce contexte de croissance fulgurante que connait la demande de liberté d’expression au Maroc. Les prérogatives du roi faisant la une de la presse, le palais se sent dépassé par les évènements et riposte avec violence.
    L’opposition politique a été réduite à néant . Quel parti ose encore demander et agir pour une vraie réforme constitutionnelle? Les gouvernements dits d’alternance dont l’ossature principale est le PI et l’USFP, après avoir retardé le Maroc de plus de 50 ans lorsqu’ils étaient dans la soi-disant opposition ont perdu la confiance du peuple.
    La réforme constitutionnelle, c’est en substance d’obliger le roi a renoncer à quelques-unes de ses innombrables prérogatives. Et qui peut mener ce combat ? Les politiques, tout le monde sait bien que non. Les militants associatifs ? Ceux qui dérangent sont déjà muselés. Reste la presse « indépendante », qui a ses défauts, mais qui a quand même l’immense mérite de s’opposer frontalement à la monarchie. C’est un combat violent entre le Palais et les vrais journalistes, un combat qui ne se terminera que par KO. Le Pouvoir absolu ne supporte pas une quelconque opposition. Après la gauche et les islamistes, c’est au tour de la presse indépendante de mesurer la puissance d’écrasement du Palais.
    La lune de miel est terminée, la mascarade de la modernité, du roi des pauvres a échoué. Les autorités marocaines cherchent à mettre à genoux à tout prix le pays.
    Au Sahara Occidental, le pouvoir marocain n’a pas eu meilleure chance. L’Intifada est devenue une véritable arme politique dans les mains d’un Front Polisario qui se sent paralysé par un processus de paix onusien qui ne finit jamais. Les responsables marocains pensent que l’arrestation des militants sahraouis des droits de l’homme et l’application de la politique de « tolérance zéro » finiront avec l’Intifada qui vient de souffler sa quatrième bougie.
    Le roi Mohamed VI dans son dernier discours commémoratif de la Marche Verte a déclaré qu’au Maroc « ou on est patriote, ou on est traître ». Cela veut dire que vouloir l’indépendance est une trahison, ce qui fait de la trahison la forme la plus noble de patriotisme au Maroc.
    Mais, apparemment, le pouvoir marocain n’a pas osé faire la même chose avec Aminatou Haidar, lauréate du prix RFK et candidate au Prix Noble de la Paix. Faute de pouvoir l’emprisonner, le Maroc recoure à l’aide de l’Espagne pour déporter la Ghandi sahraouie. L’absence de passeport a empêché sa sortie de l’Espagne, mais pas son entrée malgré que la loi interdit l’accès au territoire espagnol à toute personne sans passeport.
    Les mesures de riposte du régime marocain arrivent au moment où le Maroc vient de perdre une bataille importante dans le dossier du Sahara occidental. Depuis quelques semaines, le front européen favorable à Rabat n’est plus aussi uni que par le passé. Sans surprise, les premiers signes de fissures sont venus du Nord de l’Europe. Fin octobre, la Suède avait réagi à l’arrestation de sept militants sahraouis à l’aéroport de Casablanca. Stockholm avait fait état de ses préoccupations et demandé au gouvernement marocain de la tenir informée sur l’évolution du dossier.
    La Suède qui préside l’UE a irrité les autorités marocaines avec sa défense des droits de l’homme des sahraouis jusqu’au point de demander le départ d’une diplomate suédoise sous des accusations fantaisistes. La guerre menée actuellement par le pouvoir marocain se situe à tous les niveau. A l’intérieur, contre les constantes revendications pour les libertés publiques. Au Sahara Occidental, contre l’indépendantisme sahraoui. A l’étranger, contre l’offensive diplomatique programmée par le Front Polisario lors du récent renforcement du corps diplomatique sahraoui et l’ouverture de nouvelles représentations dans le monde.