Année : 2009

  • Aminatou Haidar renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur.

    Tension entre l’Espagne et le Maroc
    Aminatou Haidar renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur.
    L’activiste dénonce « des pressions » depuis Madrid. – Le juge qui a examiné hier son état avait demandé un troisième rapport sur sa santé 
    J. NARANJO / AGENCIAS – Arrecife / Madrid – 07/12/2009
    L’avenir de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar, qui maintient une grève de la faim depuis 22 jours après avoir été expulsée par le Maroc d’El Aaiún, se complique. Un porte-parole de la sahraouie a annoncé depuis l’aéroport même de Lanzarote que la femme renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur, et interdit les visites de tout autre médecin. 
    Le nouveau pouls de Haidar est connu après que le juge de Lanzarote Jerónimo Alonso, qui s’est présenté hier soir à l’aéroport de l’île pour soumettre Aminatou Haidar à un examen médical, avait décidé d’envoyer un autre médecin pour examiner l’activiste avant de prendre une décision sur sa situation après que, à travers la délégation du Gouvernement des Canaries, l’Exécutif réclamait un ordre pour l’alimenter par la force et pour ordonner son hospitalisation au cas où sa santé connaîtrait un danger sérieux.

    Pour le moment, le juge compte sur deux opinions médicales un peu contradictoires sur l’état de santé de l’activiste : alors que le médecin qui s’occupe d’elle bénévolement dit qu’il est très mauvais, les résultats de l’examen judiciaire d’hier soir signalent en principe que l’état de Haidar n’est pas si grave.
    La Coordonnatrice Étatique d’Associations Solidaires avec le Sahara (CEAS-Sahara) a remarqué après la visite d’hier soir que le juge n’obligera pas à l’activiste à se déplacer vers un hôpital, ce qui lui permettra de poursuive avec la grève de la faim qu’elle a entamée il y a 21 jours, fait qui a été confirmée aujourd’hui par l’avocate de l’activiste, Inés Miranda.
    Selon les deux témoignages, le juge a pu vérifier que Haidar fait preuve d’une « pleine lucidité » et raisonne avec une « clarté absolue », ce qui fait que, selon son avocate, « il ne peut ordonner aucune mesure contre elle », puisqu’il a exprimé « clairement sa volonté, sa décision autonome et dépendante d’entamer une grève de la faim ». Selon Miranda, au cas où l’activiste sahraoui perdrait conscience, il faudrait appliquer la Loi d’Autonomie du Patient de 2002 où « il est établi que les personnes qui se trouvent dans cette situation disposent de leurs volontés et ce sont elles qui décident réellement ce qui arrive dans cette éventualité ».
    D’un autre côté, le ministre des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, s’est réuni aujourd’hui avec les porte-parole parlementaires pour leur demander de soutenir le Gouvernement et signer une proposition non de loi dans laquelle ils exigent à Haidar d’abandonner la grève de la faim et au Maroc  « d’assumer ses responsabilités ». 


    Éviter un dénouement fatal
    Un juge, un médecin légiste, un secrétaire judiciaire, deux policiers et un interprète ont fait irruption hier soir à l’aéroport de Lanzarote pour examiner l’état de santé d’Aminatou Haidar. La volonté du Gouvernement consiste en ce que, si cela s’avère nécessaire et toujours sous une tutelle judiciaire, Haidar reçoit une nourriture forcée, comme ont confirmé des sources de l’Exécutif. Après avoir tenté en vain que le Maroc accepte le retour de l’activiste, l’Espagne a renoncé au conflit diplomatique et maintenant elle centrera ses efforts pour éviter la mort de Haidar.
    Après avoir vu le juge, le médecin légiste et les policiers débarquer en force et expulser l’assistante de Haidar de la pièce où celle-ci maintient la grève de la faim depuis 22 jours, la sahraouie leur a prévenu : « Ce sont des méthodes marocaines. Je ne désire plus de traitement médical que celui que je reçois [du directeur de l’hôpital insulaire de Lanzarote] et je ne veux pas être hospitalisée. Je suis maîtresse de ma volonté et de mes actes ». Selon l’avocate Lola Travieso, le juge lui a répondu qu’il va respecter sa volonté. La situation n’a pas de précédents, puisqu’en Espagne les grèves de la faim ont toujours été faites par des reclus (comme l’etarra Iñaki de Juana Chaos ou les prisonniers des GRAPO) dont l’intégrité physique doit être légalement de la responsabilité de l’administration pénitentiaire. Et encore, l’alimentation devait être faite « sans l’emploi de la force physique et sans blesser sa dignité ».

    L’UE demande une « solution de compromis »
    La commissaire des Relations Extérieures de l’Union Européenne (UE), Benita Ferrero-Waldner, a exprimé aujourd’hui sa confiance que l’Espagne et le Maroc atteignent une solution « politique ou humanitaire de compromis » et a expliqué que l’organisme communautaire n’interviendra pas dans ce conflit s’agissant d’un sujet bilatéral.
    La représentante de l’UE espère que les deux pays puissent encore régler ses différends. L’état de santé de Haidar, a-il-rappelé, est inquiétant. La commissaire a participé à l’huitième ronde du conseil d’association de l’UE et du Maroc, tenue à Bruxelles, dans laquelle les parties ont évalué les progrès dans les relations depuis que le pays africain jouit d’un statut social avancé avec l’Union.
    AGENCES
  • Aminatou Haidar renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur.

    Tension entre l’Espagne et le Maroc
    Aminatou Haidar renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur.
    L’activiste dénonce « des pressions » depuis Madrid. – Le juge qui a examiné hier son état avait demandé un troisième rapport sur sa santé 
    J. NARANJO / AGENCIAS – Arrecife / Madrid – 07/12/2009
    L’avenir de l’activiste sahraouie Aminatou Haidar, qui maintient une grève de la faim depuis 22 jours après avoir été expulsée par le Maroc d’El Aaiún, se complique. Un porte-parole de la sahraouie a annoncé depuis l’aéroport même de Lanzarote que la femme renonce à toute attention médicale, incluse celle de son propre docteur, et interdit les visites de tout autre médecin. 
    Le nouveau pouls de Haidar est connu après que le juge de Lanzarote Jerónimo Alonso, qui s’est présenté hier soir à l’aéroport de l’île pour soumettre Aminatou Haidar à un examen médical, avait décidé d’envoyer un autre médecin pour examiner l’activiste avant de prendre une décision sur sa situation après que, à travers la délégation du Gouvernement des Canaries, l’Exécutif réclamait un ordre pour l’alimenter par la force et pour ordonner son hospitalisation au cas où sa santé connaîtrait un danger sérieux.

    Pour le moment, le juge compte sur deux opinions médicales un peu contradictoires sur l’état de santé de l’activiste : alors que le médecin qui s’occupe d’elle bénévolement dit qu’il est très mauvais, les résultats de l’examen judiciaire d’hier soir signalent en principe que l’état de Haidar n’est pas si grave.
    La Coordonnatrice Étatique d’Associations Solidaires avec le Sahara (CEAS-Sahara) a remarqué après la visite d’hier soir que le juge n’obligera pas à l’activiste à se déplacer vers un hôpital, ce qui lui permettra de poursuive avec la grève de la faim qu’elle a entamée il y a 21 jours, fait qui a été confirmée aujourd’hui par l’avocate de l’activiste, Inés Miranda.
    Selon les deux témoignages, le juge a pu vérifier que Haidar fait preuve d’une « pleine lucidité » et raisonne avec une « clarté absolue », ce qui fait que, selon son avocate, « il ne peut ordonner aucune mesure contre elle », puisqu’il a exprimé « clairement sa volonté, sa décision autonome et dépendante d’entamer une grève de la faim ». Selon Miranda, au cas où l’activiste sahraoui perdrait conscience, il faudrait appliquer la Loi d’Autonomie du Patient de 2002 où « il est établi que les personnes qui se trouvent dans cette situation disposent de leurs volontés et ce sont elles qui décident réellement ce qui arrive dans cette éventualité ».
    D’un autre côté, le ministre des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, s’est réuni aujourd’hui avec les porte-parole parlementaires pour leur demander de soutenir le Gouvernement et signer une proposition non de loi dans laquelle ils exigent à Haidar d’abandonner la grève de la faim et au Maroc  « d’assumer ses responsabilités ». 


    Éviter un dénouement fatal
    Un juge, un médecin légiste, un secrétaire judiciaire, deux policiers et un interprète ont fait irruption hier soir à l’aéroport de Lanzarote pour examiner l’état de santé d’Aminatou Haidar. La volonté du Gouvernement consiste en ce que, si cela s’avère nécessaire et toujours sous une tutelle judiciaire, Haidar reçoit une nourriture forcée, comme ont confirmé des sources de l’Exécutif. Après avoir tenté en vain que le Maroc accepte le retour de l’activiste, l’Espagne a renoncé au conflit diplomatique et maintenant elle centrera ses efforts pour éviter la mort de Haidar.
    Après avoir vu le juge, le médecin légiste et les policiers débarquer en force et expulser l’assistante de Haidar de la pièce où celle-ci maintient la grève de la faim depuis 22 jours, la sahraouie leur a prévenu : « Ce sont des méthodes marocaines. Je ne désire plus de traitement médical que celui que je reçois [du directeur de l’hôpital insulaire de Lanzarote] et je ne veux pas être hospitalisée. Je suis maîtresse de ma volonté et de mes actes ». Selon l’avocate Lola Travieso, le juge lui a répondu qu’il va respecter sa volonté. La situation n’a pas de précédents, puisqu’en Espagne les grèves de la faim ont toujours été faites par des reclus (comme l’etarra Iñaki de Juana Chaos ou les prisonniers des GRAPO) dont l’intégrité physique doit être légalement de la responsabilité de l’administration pénitentiaire. Et encore, l’alimentation devait être faite « sans l’emploi de la force physique et sans blesser sa dignité ».

    L’UE demande une « solution de compromis »
    La commissaire des Relations Extérieures de l’Union Européenne (UE), Benita Ferrero-Waldner, a exprimé aujourd’hui sa confiance que l’Espagne et le Maroc atteignent une solution « politique ou humanitaire de compromis » et a expliqué que l’organisme communautaire n’interviendra pas dans ce conflit s’agissant d’un sujet bilatéral.
    La représentante de l’UE espère que les deux pays puissent encore régler ses différends. L’état de santé de Haidar, a-il-rappelé, est inquiétant. La commissaire a participé à l’huitième ronde du conseil d’association de l’UE et du Maroc, tenue à Bruxelles, dans laquelle les parties ont évalué les progrès dans les relations depuis que le pays africain jouit d’un statut social avancé avec l’Union.
    AGENCES
  • Haidar et la raison d’Etat

    L’activiste sahraouie Aminetou Haidar, qui accomplit aujourd’hui son 22ème jour de grève de la faim, est devenue une pierre inopportune au milieu de l’engrenage qui connecte la dictature marocaine avec l’Espagne démocratique, moderne et européenne. 
    Les membres du Gouvernement de l’Espagne et ses propagandistes médiatiques ne se fatiguent pas de dire que notre pays « a fait tout le possible » pour donner une solution au cas Haidar, alors qu’ils insinuent que la situation persiste à cause de l’entêtement de l’activiste sahraouie. 
    Loin reste de cette analyse l’exigence ferme au Maroc pour qu’il accomplisse la législation internationale dans sa qualité de puissance occupante du Sahara occidental, comme restent loin aussi les résolutions des Nations Unies qui obligent à réaliser un référendum d’autodétermination dans ce territoire occupé. 
    Il n’est pas certain que l’Espagne a fait tout le possible pour chercher une juste sortie au conflit que le Maroc a créé par rapport à Aminetou Haidar. L’Espagne pourrait menacer le dictateur marocain Mohamed VI de rompre les relations diplomatiques s’il n’accomplit pas ses devoirs comme puissance occupante du Sahara, et aussi pourrait suspendre tous les accords commerciaux avec le royaume alaouite, ainsi qu’établir des tarifs volumineux par rapport à l’importation provenant du Maroc. 
    Évidemment, l’Espagne ne va prendre aucune de ces mesures puisque, au-dessus de l’empire de la loi se trouve la raison d’État. Une norme non écrite par laquelle une démocratie européenne doit être pliée devant une dictature maghrébine, pour que son satrape permette la délocalisation d’entreprises espagnoles vers son territoire, ainsi que la pêche dans les riches côtes occupées du Sahara occidental. 
    L’Espagne n’a pas « a fait tout ce qui est possible », mais « tout ce qui est convenable » pour que certains Espagnols soient de plus en plus riches en détruisant des postes de travail en Espagne et en les créant au Maroc.

  • Haidar, dans des termes exactes

    JOSÉ MARÍA RIDAO 07/12/2009
    La fissure ouverte dans les relations entre l’Espagne et le Maroc par la situation d’Aminetou Haidar semble condamnée à continuer de s’accroître, avec la circonstance aggravante que, entre-temps, commencent à vanner les vieux fantômes qui s’efforcent de les engourdir régulièrement. Peu à peu, les déclarations de part et d’autre de la Période critique ressurgissent les vieilles invectives sur l’orgueil des Espagnols ou le caractère traître des Marocains. De plus, par déduction, de commencer l’exhibition de la liste respective d’injustices, du Sahara à l’affaire Persil, en passant par Ceuta, Melilla et l’interminable nombre de frottements qui se produisent inévitablement entre les pays qui partagent une frontière. 
    Cette pente insensée devrait immédiatement cesser, non seulement parce que la détérioration des relations entre l’Espagne et le Maroc peut sembler désastreuse pour les intérêts partagés entre eux, ceux de sécurité, mais aussi parce que se compliquerait la solution urgente du contentieux qui pourrait finir par coûter la vie à l’activiste de droits de l’homme sahraoui. 
    Le Maroc a adopté une décision intolérable contre Haidar, en lui retirant son passeport et forcer, de fait, sa déportation et probablement son exil pour avoir écrit « Sahara Occidental » dans la case correspondante à la nationalité d’un formulaire administratif de frontière. Non seulement le châtiment imposé à Haidar ne garde aucune proportion avec son action; mais pour qu’il existe un châtiment il faut au préalable une loi qui l’établisse.
    Mais, en plus, on se trouve devant le fait que, même en supposant que l’ordre marocain inclue une loi semblable, le châtiment imposé à Haidar serait contraire aux droits de l’homme basiques, comme c’est le droit à la nationalité et de rentrer dans son propre pays. Peu importe, à ces effets, que Haidar ne se considère pas comme Marocaine et estime que son pays n’est pas le Maroc. La Déclaration de Droits de l’homme n’établit pas d’obligation pour les sentiments de Haidar, mais pour les actions du Maroc, et encore plus depuis que celui-ci considère que le Sahara Occidental appartient à son territoire.
    Mais, à côté de la décision intolérable du Maroc, il existe de graves inconnues sur la réponse du gouvernement espagnol. Haidar a été repoussée à l’aéroport d’El Aaiún, dépouillée de son passeport et introduite dans un avion espagnol. Selon les informations publiées, le pilote a sollicité une autorisation pour embarquer une passagère sans documentation et quelqu’un la lui a accordée. Il est difficile de supposer que c’était la compagnie même, non seulement parce que ce serait aller contre la réglementation internationale sous sa propre responsabilité, mais aussi parce que, une fois à Lanzarote, la police a affranchi le passage de Haidar bien que, toujours selon des informations de la presse, elle manquait de documents.
    Il est important de savoir si, en effet, Haidar est arrivé ou non documentée et qui, comment et pourquoi son entrée dans un territoire espagnol a été autorisée si elle ne l’était pas. De ces données dépend, ni plus ni moins, la responsabilité du Gouvernement espagnol dans ce cas; En somme, la responsabilité d’avoir collaboré volontaire ou involontairement avec le Gouvernement marocain dans l’exécution d’un châtiment arbitraire et contraire aux Droits de l’homme comme c’est la déportation et probablement l’exil d’une personne. En plus de la condamnation qui mériterait dans le cas que ces extrêmes se confirmaient, dans l’erreur, ou quelque chose de plus qu’une erreur, il porte la pénitence : c’est lui qui paie les conséquences d’une violation commise par le Maroc. 
    Le pire qui peut faire l’Espagne pour trouver une sortie est de se jeter dans les bras de solutions imaginatives, pour ne pas dire des arguties de courte portée comme celle qui, apparemment, a été tentée vendredi passé, lorsqu’il a dû avorter un vol spécial à El Aaiún dans lequel Haidar avait déjà embarqué. C’est comme ajouter à l’erreur la honte d’être découvert en trichant. Il ne s’agit pas de trouver une manière ingénieuse pour rendre Haidar à El Aaiún comme si c’était une pomme de terre chaude; il s’agit de projeter le problème dans ses termes exactes.
    Et les termes exactes sont que, à la marge de l’erreur, pour l’appeler de cette façon, que l’on a pu commettre après avoir collaboré direct ou indirectement dans l’expulsion de Haidar et qui exige une clarification immédiate de la part du Gouvernement espagnol, le Gouvernement marocain ne peut pas dans aucun cas agir comme il l’a fait contre cette sahraouie. Tant que ce reproche et cette condamnation ne sont pas exprimées à Rabat, soit bilatéralement comme dans les forums internationaux si nécessaire, quelles que soient les mesures humanitaires que le Gouvernement espagnol adopte en faveur de Haidar ne seront que des manières additionnelles de complicité dans une déportation et probablement dans un exil. Un peu inconcevable pour un Gouvernement que, comme il dit, essaie de se comporter internationalement conformément aux principes et aux valeurs.
  • Haidar et la raison d’Etat

    L’activiste sahraouie Aminetou Haidar, qui accomplit aujourd’hui son 22ème jour de grève de la faim, est devenue une pierre inopportune au milieu de l’engrenage qui connecte la dictature marocaine avec l’Espagne démocratique, moderne et européenne. 
    Les membres du Gouvernement de l’Espagne et ses propagandistes médiatiques ne se fatiguent pas de dire que notre pays « a fait tout le possible » pour donner une solution au cas Haidar, alors qu’ils insinuent que la situation persiste à cause de l’entêtement de l’activiste sahraouie. 
    Loin reste de cette analyse l’exigence ferme au Maroc pour qu’il accomplisse la législation internationale dans sa qualité de puissance occupante du Sahara occidental, comme restent loin aussi les résolutions des Nations Unies qui obligent à réaliser un référendum d’autodétermination dans ce territoire occupé. 
    Il n’est pas certain que l’Espagne a fait tout le possible pour chercher une juste sortie au conflit que le Maroc a créé par rapport à Aminetou Haidar. L’Espagne pourrait menacer le dictateur marocain Mohamed VI de rompre les relations diplomatiques s’il n’accomplit pas ses devoirs comme puissance occupante du Sahara, et aussi pourrait suspendre tous les accords commerciaux avec le royaume alaouite, ainsi qu’établir des tarifs volumineux par rapport à l’importation provenant du Maroc. 
    Évidemment, l’Espagne ne va prendre aucune de ces mesures puisque, au-dessus de l’empire de la loi se trouve la raison d’État. Une norme non écrite par laquelle une démocratie européenne doit être pliée devant une dictature maghrébine, pour que son satrape permette la délocalisation d’entreprises espagnoles vers son territoire, ainsi que la pêche dans les riches côtes occupées du Sahara occidental. 
    L’Espagne n’a pas « a fait tout ce qui est possible », mais « tout ce qui est convenable » pour que certains Espagnols soient de plus en plus riches en détruisant des postes de travail en Espagne et en les créant au Maroc.

  • Haidar, dans des termes exactes

    JOSÉ MARÍA RIDAO 07/12/2009
    La fissure ouverte dans les relations entre l’Espagne et le Maroc par la situation d’Aminetou Haidar semble condamnée à continuer de s’accroître, avec la circonstance aggravante que, entre-temps, commencent à vanner les vieux fantômes qui s’efforcent de les engourdir régulièrement. Peu à peu, les déclarations de part et d’autre de la Période critique ressurgissent les vieilles invectives sur l’orgueil des Espagnols ou le caractère traître des Marocains. De plus, par déduction, de commencer l’exhibition de la liste respective d’injustices, du Sahara à l’affaire Persil, en passant par Ceuta, Melilla et l’interminable nombre de frottements qui se produisent inévitablement entre les pays qui partagent une frontière. 
    Cette pente insensée devrait immédiatement cesser, non seulement parce que la détérioration des relations entre l’Espagne et le Maroc peut sembler désastreuse pour les intérêts partagés entre eux, ceux de sécurité, mais aussi parce que se compliquerait la solution urgente du contentieux qui pourrait finir par coûter la vie à l’activiste de droits de l’homme sahraoui. 
    Le Maroc a adopté une décision intolérable contre Haidar, en lui retirant son passeport et forcer, de fait, sa déportation et probablement son exil pour avoir écrit « Sahara Occidental » dans la case correspondante à la nationalité d’un formulaire administratif de frontière. Non seulement le châtiment imposé à Haidar ne garde aucune proportion avec son action; mais pour qu’il existe un châtiment il faut au préalable une loi qui l’établisse.
    Mais, en plus, on se trouve devant le fait que, même en supposant que l’ordre marocain inclue une loi semblable, le châtiment imposé à Haidar serait contraire aux droits de l’homme basiques, comme c’est le droit à la nationalité et de rentrer dans son propre pays. Peu importe, à ces effets, que Haidar ne se considère pas comme Marocaine et estime que son pays n’est pas le Maroc. La Déclaration de Droits de l’homme n’établit pas d’obligation pour les sentiments de Haidar, mais pour les actions du Maroc, et encore plus depuis que celui-ci considère que le Sahara Occidental appartient à son territoire.
    Mais, à côté de la décision intolérable du Maroc, il existe de graves inconnues sur la réponse du gouvernement espagnol. Haidar a été repoussée à l’aéroport d’El Aaiún, dépouillée de son passeport et introduite dans un avion espagnol. Selon les informations publiées, le pilote a sollicité une autorisation pour embarquer une passagère sans documentation et quelqu’un la lui a accordée. Il est difficile de supposer que c’était la compagnie même, non seulement parce que ce serait aller contre la réglementation internationale sous sa propre responsabilité, mais aussi parce que, une fois à Lanzarote, la police a affranchi le passage de Haidar bien que, toujours selon des informations de la presse, elle manquait de documents.
    Il est important de savoir si, en effet, Haidar est arrivé ou non documentée et qui, comment et pourquoi son entrée dans un territoire espagnol a été autorisée si elle ne l’était pas. De ces données dépend, ni plus ni moins, la responsabilité du Gouvernement espagnol dans ce cas; En somme, la responsabilité d’avoir collaboré volontaire ou involontairement avec le Gouvernement marocain dans l’exécution d’un châtiment arbitraire et contraire aux Droits de l’homme comme c’est la déportation et probablement l’exil d’une personne. En plus de la condamnation qui mériterait dans le cas que ces extrêmes se confirmaient, dans l’erreur, ou quelque chose de plus qu’une erreur, il porte la pénitence : c’est lui qui paie les conséquences d’une violation commise par le Maroc. 
    Le pire qui peut faire l’Espagne pour trouver une sortie est de se jeter dans les bras de solutions imaginatives, pour ne pas dire des arguties de courte portée comme celle qui, apparemment, a été tentée vendredi passé, lorsqu’il a dû avorter un vol spécial à El Aaiún dans lequel Haidar avait déjà embarqué. C’est comme ajouter à l’erreur la honte d’être découvert en trichant. Il ne s’agit pas de trouver une manière ingénieuse pour rendre Haidar à El Aaiún comme si c’était une pomme de terre chaude; il s’agit de projeter le problème dans ses termes exactes.
    Et les termes exactes sont que, à la marge de l’erreur, pour l’appeler de cette façon, que l’on a pu commettre après avoir collaboré direct ou indirectement dans l’expulsion de Haidar et qui exige une clarification immédiate de la part du Gouvernement espagnol, le Gouvernement marocain ne peut pas dans aucun cas agir comme il l’a fait contre cette sahraouie. Tant que ce reproche et cette condamnation ne sont pas exprimées à Rabat, soit bilatéralement comme dans les forums internationaux si nécessaire, quelles que soient les mesures humanitaires que le Gouvernement espagnol adopte en faveur de Haidar ne seront que des manières additionnelles de complicité dans une déportation et probablement dans un exil. Un peu inconcevable pour un Gouvernement que, comme il dit, essaie de se comporter internationalement conformément aux principes et aux valeurs.
  • Maroc: l’affolement d’un Etat

    Ces derniers jours, l’Etat marocain vit vraiment un état démentiel. Il est hanté. Il voit partout des ennemis, des comploteurs . Toutes les composantes vivantes de la société marocaines sont suspectes. Tout le monde est suspect jusqu’à preuve du contraire. Preuve? Se prosterner, sans dignité aucune, devant le makhzen.
      Prenons quelques exemples:
    – Répression des sit in de l’ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
    – Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l’AMDH, section  Beni Mellal.
    – Condamnation du président de la section de Khénifra de l’AMDH
    – Répression des sit in organisés par les coordinations contre la hausse généralisée des prix( exemple de Salé, Rabat…)
    – Répression des sit in ouvriers (exemple de Khouribga, de Chtouka Aït Baha…)
    – Répression des étudiants (exemple de Fes, Marrakech, Nador…)
    – Répression des militants Sahraouis (exemple de Tamek, Aminatou…)
    – Arrestation/ enlèvement de la militante marxiste léniniste Meriem Bahammou.
    – Condamnation à la prison ferme d’étudiants (exemple Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer….)
    – Répression sans précédente de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae…)
    – Persécution des journalistes, condamnation d’autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d’Al Michaal…)
    – Enlèvement et disparition de dizaines d’islamistes
    – Les leaders islamistes réformistes (proches des thèses de la gauche démocratiques croupissent toujours en prison).
    – Les prisons du Maroc regorgent de prisonniers politiques:islamist es, marxistes, sahraouis…
    – Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en « justice ».
    – Non assistance à des milliers d’enfants, de femmes, de bébés, et de vieux en détresse suite à la décision inhumaine de l’OCP de jeter dans la rue 850 ouvriers après des années de trime. C’est un crime contre l’humanité.
    – Des rafles « d’identification » systématiques créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre « l’atteinte aux moeurs publique »(???). Des milliers de jeunes sont menés aux commissariats et se retrouvent désormais dans les fiches des suspects. Raison? un garçon et une fille (exemple d’amiEs de classe) qui se promènent paisiblement dans la ville sans « acte de mariage » ou sans lien de parenté… se retrouvent souvent au commissariat. ..
    L’Etat marocain est dans un état d’affolement. Pourquoi? Les dirigeants marocains ont raté tous les rendez-vous avec l’Histoire:
        * Tout le monde, à part les piètres acteurs, reconnaît  aujourd’hui que les « élections » de juin 2009 et leurs conséquences, ne constituent que des actes successifs d’une pièce théâtrale de mauvais goût.  Les partis parlementaires ne sont là que pour applaudir les décisions royales. Ils font partie du décor de la maison du makhzen.
      * La rue gronde devant la détérioration des services publics: l’enseignement, la santé, le transport collectif…
      * Le chômage structural et généralisé a jeté des millions de marocaines et de marocains dans le monde de la drogue, de la prostitution, du crime, de la mendicité, des maladies mentales, du suicide, du soufisme, du fanatisme, de l’intolérance. ..
      * La dilapidation des deniers publics, la corruption, le clientilisme. ..restent les « qualités » fondamentales de l’adminstration publiques.
      Les grands bonnets se servent à leur guise.
      * Cette situation chaotique ne désarme pas les militants et militantes du changement, du progrès, les militants et militantes de la liberté, de la démocratie. Ils, elles continuent, et avec détermination leur combat. Ce qui fait peur aujourd’hui à ceux d’en haut, c’est que le Maroc profond ( celui des travailleurs, celui de la campagne, celui des exclus, celui de tous les sans droits…) gronde, bouge, se pose des question, remet en cause certaines « vérités », certains tabous.
     Voilà ce qui fait peur aux privilégiés, à tous ceux qui ont pillé les richesses de ce cher pays, à ceux qui veulent avoir au Maroc des sujets et non des citoyens et citoyennes. Un roi avait déjà dit dans le passé: »affame ton peuple, il te suivra ».
     L’esprit critique, la pensée libre, les idées du progrès, l’aspiration à la liberté, l’épanouissement des citoyennes et citoyen…tout est banni dans le pays du makhzen.
    Au nom de la défense du sacré, on bâillonne tout un peuple. Au nom de la monarchie absolue, au nom de l’islam étatique, au nom de la patrie mad in makhzen, les marocaines et les marocains sont dépossédéEs de leurs droits de citoyenneté, de leurs droits humains les plus élémentaires.
          Le Maroc se mut dans le recul. Les indicateurs mondiaux le prouvent.
    Clin d’oeil aux nouveaux parvenus dans le giron du Makhzen:
    – A force de s’approcher  du makhzen et donc de la droite,  tout ce qui est  à gauche devient pour vous extrémiste. Y compris vos compagnons d’hier. C’est une question d’optique.
    – « Une gauche qui gère les affaires de la droite, n’est plus une gauche ». (la citation n’est pas de moi)
         
                OSONS RÉSISTER! OSONS LUTTER POUR UN AUTRE MAROC! LA LUTTE DETERMINEE DES MASSES CONSCIENTES ET ORGANISÉES, RESTE NOTRE VOIE DU SALUT
                                 ALI FKIR, le 26 novembre 2009
  • Maroc: l’affolement d’un Etat

    Ces derniers jours, l’Etat marocain vit vraiment un état démentiel. Il est hanté. Il voit partout des ennemis, des comploteurs . Toutes les composantes vivantes de la société marocaines sont suspectes. Tout le monde est suspect jusqu’à preuve du contraire. Preuve? Se prosterner, sans dignité aucune, devant le makhzen.
      Prenons quelques exemples:
    – Répression des sit in de l’ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
    – Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l’AMDH, section  Beni Mellal.
    – Condamnation du président de la section de Khénifra de l’AMDH
    – Répression des sit in organisés par les coordinations contre la hausse généralisée des prix( exemple de Salé, Rabat…)
    – Répression des sit in ouvriers (exemple de Khouribga, de Chtouka Aït Baha…)
    – Répression des étudiants (exemple de Fes, Marrakech, Nador…)
    – Répression des militants Sahraouis (exemple de Tamek, Aminatou…)
    – Arrestation/ enlèvement de la militante marxiste léniniste Meriem Bahammou.
    – Condamnation à la prison ferme d’étudiants (exemple Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer….)
    – Répression sans précédente de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae…)
    – Persécution des journalistes, condamnation d’autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d’Al Michaal…)
    – Enlèvement et disparition de dizaines d’islamistes
    – Les leaders islamistes réformistes (proches des thèses de la gauche démocratiques croupissent toujours en prison).
    – Les prisons du Maroc regorgent de prisonniers politiques:islamist es, marxistes, sahraouis…
    – Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en « justice ».
    – Non assistance à des milliers d’enfants, de femmes, de bébés, et de vieux en détresse suite à la décision inhumaine de l’OCP de jeter dans la rue 850 ouvriers après des années de trime. C’est un crime contre l’humanité.
    – Des rafles « d’identification » systématiques créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre « l’atteinte aux moeurs publique »(???). Des milliers de jeunes sont menés aux commissariats et se retrouvent désormais dans les fiches des suspects. Raison? un garçon et une fille (exemple d’amiEs de classe) qui se promènent paisiblement dans la ville sans « acte de mariage » ou sans lien de parenté… se retrouvent souvent au commissariat. ..
    L’Etat marocain est dans un état d’affolement. Pourquoi? Les dirigeants marocains ont raté tous les rendez-vous avec l’Histoire:
        * Tout le monde, à part les piètres acteurs, reconnaît  aujourd’hui que les « élections » de juin 2009 et leurs conséquences, ne constituent que des actes successifs d’une pièce théâtrale de mauvais goût.  Les partis parlementaires ne sont là que pour applaudir les décisions royales. Ils font partie du décor de la maison du makhzen.
      * La rue gronde devant la détérioration des services publics: l’enseignement, la santé, le transport collectif…
      * Le chômage structural et généralisé a jeté des millions de marocaines et de marocains dans le monde de la drogue, de la prostitution, du crime, de la mendicité, des maladies mentales, du suicide, du soufisme, du fanatisme, de l’intolérance. ..
      * La dilapidation des deniers publics, la corruption, le clientilisme. ..restent les « qualités » fondamentales de l’adminstration publiques.
      Les grands bonnets se servent à leur guise.
      * Cette situation chaotique ne désarme pas les militants et militantes du changement, du progrès, les militants et militantes de la liberté, de la démocratie. Ils, elles continuent, et avec détermination leur combat. Ce qui fait peur aujourd’hui à ceux d’en haut, c’est que le Maroc profond ( celui des travailleurs, celui de la campagne, celui des exclus, celui de tous les sans droits…) gronde, bouge, se pose des question, remet en cause certaines « vérités », certains tabous.
     Voilà ce qui fait peur aux privilégiés, à tous ceux qui ont pillé les richesses de ce cher pays, à ceux qui veulent avoir au Maroc des sujets et non des citoyens et citoyennes. Un roi avait déjà dit dans le passé: »affame ton peuple, il te suivra ».
     L’esprit critique, la pensée libre, les idées du progrès, l’aspiration à la liberté, l’épanouissement des citoyennes et citoyen…tout est banni dans le pays du makhzen.
    Au nom de la défense du sacré, on bâillonne tout un peuple. Au nom de la monarchie absolue, au nom de l’islam étatique, au nom de la patrie mad in makhzen, les marocaines et les marocains sont dépossédéEs de leurs droits de citoyenneté, de leurs droits humains les plus élémentaires.
          Le Maroc se mut dans le recul. Les indicateurs mondiaux le prouvent.
    Clin d’oeil aux nouveaux parvenus dans le giron du Makhzen:
    – A force de s’approcher  du makhzen et donc de la droite,  tout ce qui est  à gauche devient pour vous extrémiste. Y compris vos compagnons d’hier. C’est une question d’optique.
    – « Une gauche qui gère les affaires de la droite, n’est plus une gauche ». (la citation n’est pas de moi)
         
                OSONS RÉSISTER! OSONS LUTTER POUR UN AUTRE MAROC! LA LUTTE DETERMINEE DES MASSES CONSCIENTES ET ORGANISÉES, RESTE NOTRE VOIE DU SALUT
                                 ALI FKIR, le 26 novembre 2009
  • Comment aider Haidar

    Le gouvernement espagnol doit demander un changement d’attitude avec l’activiste sahraouie
    La situation dans laquelle se trouve l’activiste sahraouie Aminatou Haidar à l’aéroport de Lanzarote, auquel elle est arrivée après avoir été privée de son passeport marocain et empêchée d’entrer à El Aaiún, sa ville natale et dans laquelle résident sa mère et deux de ses enfants, est de l’entière responsabilité du Gouvernement du Maroc. Il correspond à ce Gouvernement de la résoudre et il est difficile de concevoir une autre forme de le faire si ce n’est en lui rendant son passeport et en n’empêchant pas l’entrée libre à son territoire à quelqu’un qui, bien qu’elle défende des idées qui ne plaisent pas aux autorités, elle le fait pacifiquement et sous la protection des codes des droits de l’homme.
    Le Gouvernement espagnol ne doit pas devenir complice d’un acte autoritaire et arbitraire comme celui qui a commis le gouvernement marocain avec Aminatou Haidar. Et il n’est pas clair qu’il ne le fait pas si son rôle se limite à lui empêcher de retourner de nouveau à El Aaiún, sous prétexte qu’elle manque d’un passeport quand ce manque n’a pas empêché son entrée dans le territoire espagnol, et à lui offrir la possibilité de recourir au statut du réfugiée, à la marge des bonnes intentions, ce qui ferait le jeu au gouvernement marocain. La question est que Haidar ne désire pas rester dans le territoire espagnol contre sa volonté et ne veut pas non plus accepter le statut du réfugiée. Et que cette situation l’a menée à une grève de la faim qui, en plus de mettre en risque sa santé, aggrave un problème que le Maroc a su déplacer en Espagne avec une facilité étonnante.
    La position du Gouvernement espagnol est délicate et de plus en plus inconfortable. Les bonnes intentions ne suffisent pas ni que le ministre Moratinos reconnaisse une « légitime position » du peuple sahraoui et il se défend d’être « pro-marocain ». Ce sont les faits qui comptent, et dans ce cas ce qu’il faut c’est une initiative de la diplomatie espagnole – avec toute la prudence requise, mais ferme-, pour amener le Maroc à reconsidérer son attitude et à ne pas assujettir les droits fondamentaux des personnes aux raisons administratives comme celles avancées – écrire Sahara Occidental au lieu de Maroc dans la fiche d’entrée – pour empêcher Haidar de retourner à sa ville. Si, à l’instar de l’ONU, l’Espagne ne reconnaît pas que le Sahara Occidental est marocain, on ne comprend pas la facilité avec laquelle a accepté les raisons administratives alléguées par le Maroc alors qu’il repousse celles de l’activiste sahraouie pour essayer de voyager de nouveau à EL Aaiun.
  • Comment aider Haidar

    Le gouvernement espagnol doit demander un changement d’attitude avec l’activiste sahraouie
    La situation dans laquelle se trouve l’activiste sahraouie Aminatou Haidar à l’aéroport de Lanzarote, auquel elle est arrivée après avoir été privée de son passeport marocain et empêchée d’entrer à El Aaiún, sa ville natale et dans laquelle résident sa mère et deux de ses enfants, est de l’entière responsabilité du Gouvernement du Maroc. Il correspond à ce Gouvernement de la résoudre et il est difficile de concevoir une autre forme de le faire si ce n’est en lui rendant son passeport et en n’empêchant pas l’entrée libre à son territoire à quelqu’un qui, bien qu’elle défende des idées qui ne plaisent pas aux autorités, elle le fait pacifiquement et sous la protection des codes des droits de l’homme.
    Le Gouvernement espagnol ne doit pas devenir complice d’un acte autoritaire et arbitraire comme celui qui a commis le gouvernement marocain avec Aminatou Haidar. Et il n’est pas clair qu’il ne le fait pas si son rôle se limite à lui empêcher de retourner de nouveau à El Aaiún, sous prétexte qu’elle manque d’un passeport quand ce manque n’a pas empêché son entrée dans le territoire espagnol, et à lui offrir la possibilité de recourir au statut du réfugiée, à la marge des bonnes intentions, ce qui ferait le jeu au gouvernement marocain. La question est que Haidar ne désire pas rester dans le territoire espagnol contre sa volonté et ne veut pas non plus accepter le statut du réfugiée. Et que cette situation l’a menée à une grève de la faim qui, en plus de mettre en risque sa santé, aggrave un problème que le Maroc a su déplacer en Espagne avec une facilité étonnante.
    La position du Gouvernement espagnol est délicate et de plus en plus inconfortable. Les bonnes intentions ne suffisent pas ni que le ministre Moratinos reconnaisse une « légitime position » du peuple sahraoui et il se défend d’être « pro-marocain ». Ce sont les faits qui comptent, et dans ce cas ce qu’il faut c’est une initiative de la diplomatie espagnole – avec toute la prudence requise, mais ferme-, pour amener le Maroc à reconsidérer son attitude et à ne pas assujettir les droits fondamentaux des personnes aux raisons administratives comme celles avancées – écrire Sahara Occidental au lieu de Maroc dans la fiche d’entrée – pour empêcher Haidar de retourner à sa ville. Si, à l’instar de l’ONU, l’Espagne ne reconnaît pas que le Sahara Occidental est marocain, on ne comprend pas la facilité avec laquelle a accepté les raisons administratives alléguées par le Maroc alors qu’il repousse celles de l’activiste sahraouie pour essayer de voyager de nouveau à EL Aaiun.