Mois : décembre 2009

  • Maroc-France : plus que des relations cordiales

    S’il y a quelque chose qui a été mise en évidence par la grève de la faim d’Aminatou Haidar c’est la force des relations entre la France et le Maroc. Ou plutôt, l’énorme influence que Paris garde dans le royaume alaouite. La médiation personnelle du président Nicolas Sarkozy, a été la clef pour casser l’intransigeance royale et que Mohamed VI permette le retour de l’activiste sahraouie à sa ville natale. C’est peut-être pour « célébrer » ce bon moment bilatéral que Sarkozy est arrivé hier à Marrakech avec son épouse, Carla Bruni.
    Ce n’est pas la première fois que le couple présidentiel choisit le Maroc comme destination pour passer quelques jours de congé. L’année passée, durant les vacances de Pâques, ils ont aussi choisi le sud marocain comme destination. Peu avant, en octobre 2007, le chef de l’Ellysée effectuait sa première visite au Maroc comme président après son élection au mois de mai de la même année.
    Le Monarque français a de la chance. Pour chacune de ses vacances, il se déniche une destination prestigieuse… et gratuite. Le couple aurait reçu une invitation du roi Mohammed VI et il devrait séjourner dans l’un de ses luxueux palais.


    Il a de la chance, il ne passera pas, lui, par le détroit de Gilbratar à bord d’un bateau de fortune. Personne n’osera lui demander ses papiers. Il ne parlera pas des musulmans et des moutons dans la baignoire.


    Quand sarkozy va au Maroc c’est en tant que dominateur, de colon, et il croit qu’il va dans un département français puisqu’ils ont tout pris, les Européens, en particulier les Français. Ils detiennent les pricipales multinationales qui font la pluie et le beau temps dans le Makhzen.
    Que vont rechercher en géneral les touristes au Maroc ou dans un autre pays arabe? Pour certains, la nostalgie des colonies, ils ont l’argent et s’offrent ce qu’ils veulent. Et les pauvres indigènes, pour un sous, feraient n’importe quoi, pour nourrir leurs familles. Il y a le tourisme sexuel, tout le monde sait que la prostitution et la pédophilie se pratiquent au vu et au su de tout le monde. Et la drogue, le premier dealer au monde de cannabis, sans parler des à-cotés. Quand vous allez au Maroc, on vous propose une bonne, une prostituée, un petit garçon, du cannabis et de l’alcool, pour vraiment presque rien vu de France, cela ne depasserait pas la centaine d’euros pour la totale.
    Le roi Mohamed VI se moque bien de tout cela, l’essentiel pour lui c’est son trône et la chasse aux journalistes libres et insoumis.
    Durant son séjour dans la ville la plus touristique du Maroc, Sarkozy a prévu de dîner avec le monarque alaouite. Il n’y a aucun homme politique encore actif qui a une relation si étroite avec le souverain marocain. Ils ont été vus, la dernière fois, en octobre à l’Ellysée lorsque Mohamed VI s’est déplacé vers la capitale française pour visiter son frère, Moulay Rachid, qui était hospitalisé après avoir souffert de fortes malaises durant un vol entre Casablanca et Paris.
    Du royaume chérifien, où l’ancien président Chirac aimait lui aussi se reposer, Nicolas Sarkozy pourrait bien souhaiter un prompt rétablissement au Capitaine Dadis Camara en lui rendant visite pour des « raisons humanitaires », comme avancé par les autorités marocaines pour justifier leur accueil du génocidaire guinéen.

  • Sahara Occidental : Giap avait mille fois raison


    La fameuse phrase du général Giap, affirmant à Alger que le colonialisme ne retenait pas les leçons et qu’il était un mauvais élève, se vérifie une fois de plus avec l’entêtement du Maroc à poursuivre l’occupation du Sahara occidental et la répression des populations autochtones, les propriétaires authentifiés.
    Dans son entreprise coloniale, le trône préfère s’appuyer sur les «trois pieds nickelés», en plus des «pilleurs d’organes», plutôt que de s’en remettre aux résolutions onusiennes dans le cadre de la légalité internationale pour trancher le conflit né de son invasion du territoire. Il y a à peine une semaine, le trône sortait, tête basse, terrassé par un splendide ippon de la frêle Aminatou Haider. Dans un combat au finish, la sympathie mondiale lui allait à elle. Tout le monde la supportait à elle, et pas une seule voix n’osait conforter le sultan. Du moins pas publiquement. Les capitales alliées ne purent que lui conseiller… l’abdication pour minimiser les dégâts. Rabat en a-t-il tiré les leçons ?
    Apparemment non puisqu’il s’attelle à transformer, verbalement bien sûr, son Waterloo en Ghazouate Badr, à convaincre que le trône a changé le Sahara occidental en un Eden des droits de l’homme et que c’est Alger qui est à l’origine de la confiscation du passeport de Mme Haider, de sa déportation sur Lanzarote et de sa magistrale riposte. Le Makhzen continue ainsi à dénier tout génie et tout droit aux Sahraouis.
    L’identité sahraouie n’existe d’ailleurs pas depuis le 6 novembre dernier pour le roi, et au Sahara occidental il n’y a que des Marocains ou des traîtres, disait-il avant que Mme Haider ne le corrige. Mais Rabat dit quand même son «attachement aux négociations» avec les Sahraouis. Sauf qu’il s’arrange toujours pour oublier que les négociations se feront sur la base des deux propositions, la sienne et celle des Sahraouis, ou ne se feront pas. Comme il s’arrange pour omettre que toutes les résolutions onusiennes prévoient que la solution à laquelle on parviendra permettra «l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Un principe que ni Paris, ni Madrid, ni Washington n’ont osé contourner.

  • Changement d’adresse électronique

    L’équipe du blog Diaspora Sahara tient à informer ses chers lecteurs que le compte Mahamud@skynet.be n’est plus valable dès aujourd’hui lundi 28/12/2009.
    Pour tout contact veuillez utiliser le nouveau compte front.polisario@gmail.com
    Merci et bonne années à tous

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  • Le Maroc et la France bloquent le processus des négociations au Sahara Occidental

    L’organisation de la Jeunesse Sahraouie, l’UJSARIO, a appelé mardi les instances dirigeantes du Front Polisario à arrêter les négociations avec le Maroc jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis, en particulier les  sept activistes des droits de l’homme détenus à la prison de Salé.
    Le message est clair et constitue une réponse aux derniers appels du Secrétaire Général des Nations Unies et de la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, insistant sur la nécessité de reprendre les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. L’envoyé personnel de Ban Ki-moon, Christopher Ross, essaie d’organiser une nouvelle rencontre informelle au mois de janvier prochain. Difficile dans les conditions actuelles où le gouvernement marocain s’acharne sur la population civile sahraouie.
    Le Président sahraoui n’a pas cessé d’écrire au SG pour attirer son attention sur le fait que l’attitude marocaine est contre l’esprit du processus de paix qui doit être basé sur les mesures de confiance. Les provocations marocaines sont devenues une déclaration de guerre qui vise à saboter le processus de négociations. Si c’était le but des responsables marocains, c’est réussi! Le Polisario ne peut aucunement accepter de s’asseoir avec les tortionnaires de son peuple.
    Si les négociations sont interrompues c’est en grande partie de la responsabilité du gouvernement français qui empêche la MINURSO ( la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de contrôler le respect des droits de l’homme dans le territoire.
    Grâce au roi des gigolos, le roi Mohamed VI bénéficie d’une totale impunité pour emprisonner et torturer les militants sahraouis des droits de l’homme. Mais cette situation est finie. La patience des autorités sahraouies a atteint sa limite et n’a que trop duré. Aujourd’hui, la France, les EU, Ban ki-moon et le Conseil de Sécurité doivent assumer leur responsabilité. Si le processus de paix est, aujourd’hui, stagné, c’est uniquement de leur faute. A eux de choisir, maintenant, entre la légalité et le droit ou le charme envers le régime dictateur de Rabat. En tout cas, pour le Polisario, c’est clair : Il n’y aura plus de négociations si les prisonniers politiques ne sont pas libérés. 
    Si Sarkozy veut sauver le processus de paix au Sahara Occidental, il doit profiter de son séjour auprès de Mohamed VI pour lui conseiller de libérer les militants pacifistes sahraouis.
  • Le Maroc et la France bloquent le processus des négociations au Sahara Occidental

    L’organisation de la Jeunesse Sahraouie, l’UJSARIO, a appelé mardi les instances dirigeantes du Front Polisario à arrêter les négociations avec le Maroc jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis, en particulier les  sept activistes des droits de l’homme détenus à la prison de Salé.
    Le message est clair et constitue une réponse aux derniers appels du Secrétaire Général des Nations Unies et de la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, insistant sur la nécessité de reprendre les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. L’envoyé personnel de Ban Ki-moon, Christopher Ross, essaie d’organiser une nouvelle rencontre informelle au mois de janvier prochain. Difficile dans les conditions actuelles où le gouvernement marocain s’acharne sur la population civile sahraouie.
    Le Président sahraoui n’a pas cessé d’écrire au SG pour attirer son attention sur le fait que l’attitude marocaine est contre l’esprit du processus de paix qui doit être basé sur les mesures de confiance. Les provocations marocaines sont devenues une déclaration de guerre qui vise à saboter le processus de négociations. Si c’était le but des responsables marocains, c’est réussi! Le Polisario ne peut aucunement accepter de s’asseoir avec les tortionnaires de son peuple.
    Si les négociations sont interrompues c’est en grande partie de la responsabilité du gouvernement français qui empêche la MINURSO ( la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de contrôler le respect des droits de l’homme dans le territoire.
    Grâce au roi des gigolos, le roi Mohamed VI bénéficie d’une totale impunité pour emprisonner et torturer les militants sahraouis des droits de l’homme. Mais cette situation est finie. La patience des autorités sahraouies a atteint sa limite et n’a que trop duré. Aujourd’hui, la France, les EU, Ban ki-moon et le Conseil de Sécurité doivent assumer leur responsabilité. Si le processus de paix est, aujourd’hui, stagné, c’est uniquement de leur faute. A eux de choisir, maintenant, entre la légalité et le droit ou le charme envers le régime dictateur de Rabat. En tout cas, pour le Polisario, c’est clair : Il n’y aura plus de négociations si les prisonniers politiques ne sont pas libérés. 
    Si Sarkozy veut sauver le processus de paix au Sahara Occidental, il doit profiter de son séjour auprès de Mohamed VI pour lui conseiller de libérer les militants pacifistes sahraouis.
  • Echec et mat au roi Mohamed VI

    Par Baba Moustapha Sayed
    Mohamed VI doit éprouver les mêmes angoissants, pénibles et lourds sentiments ressentis par Nizam Al-Mulk1 il y a quelques siècles. Le sultan du Maroc, qui, a l’habitude de se faire obéir au doigt et à l’œil doit se sentir, à présent, après sa cuisante défaite devant Aminatu Haidar, honteusement humilié et désespérément seul. Il doit aussi avoir (la désagréable)certitude qu’il n’a été dans l’histoire d’Aminatu que le dindon de la farce. Celui qui a agit aveuglément sur les commandes de Fouad Al-Himma, cette main qui, pour reprendre l’expression de Nizam Al-Mulk,  il n’a cessé, depuis son accession au trône, d’applaudir dans son dos.
    Il y a quelques jours, nous avons relevé ici même dans cette rubrique que le 
    « Le roi du Maroc Mohamed VI qui a fini par trouver dans l’Antigone sahraouie, Aminatu Haidar, un adversaire à sa mesure, a, semble-t-il, pris, pour éviter toute défaite probable dans son bras de fer avec elle, toutes les mesures et les précautions nécessaires. En plus de lui avoir fait savoir par la voie la plus autorisée, son ministère des Affaires étrangères, qu’il n’ autoriserait son retour, dans son pays et auprès des siens, qu’à la condition sine qua none qu’elle lui présente, en bonne et due forme, des excuses, Il a décrété, sur toute l’étendue du territoire marocain et de la portion que son armée occupe du Sahara Occidental, une mobilisation générale de toutes les institutions et rouages du Makhzen, ministères, partis politiques, médias, ambassades, armée et services du renseignement. »  Nous avons également souligné que « consciente qu’elle n’a, décidément, plus rien à perdre que ses chaînes, et qu’elle a désormais tout à gagner, écraser et humilier ses inhumains et arrogants tortionnaires marocains, et attirer l’attention du monde sur les souffrances de son peuple, Aminatu Haidar, a montré, depuis son exil forcé de Lanzarote, qu’elle mesure, à sa jute valeur, le sens et l’importance du combat décisif qu’elle a été amenée à livrer au Makhzen et à ses puissants soutiens à travers le monde. »
    Après plus de trente jours d’un bras de fer, implacable, avec le roi du Maroc, son Etat, ses institutions et ses amis et alliés, Aminatu Haidar a fini par gagner, haut la main, son pari, faire plier le roi du Maroc et l’obliger à revenir sur sa décision de violer ses droits en la maintenant longtemps éloignée de son pays et de ses enfants.
    L’on comprend dans ces conditions le sens et la portée de la déclaration qu’Aminatu vient de faire à son arrivée triomphale à l’Aâiun, et à travers laquelle elle a tenu à affirmer, sûre d’elle et plus que jamais déterminée à reprendre le combat pour défendre sa dignité et celle de son peuple que « son retour chez elle, au Sahara Occidental, consacre la victoire de la légalité internationale, des droits de l’homme et du peuple sahraoui. »
    A-t-on oublié que ce retour, longtemps considéré comme impossible par les autorités d’occupation marocaines, a été obtenu aux conditions déterminées et exigées par la Ghandi Sahraouie, c’est-à-dire comme un droit naturel et inaliénable dont elle doit, en toutes circonstances, disposer y compris contre la volonté d’un Etat marocain qui n’est, au regard du droit international, qu’une puissance administrante d’un pays dont le statut est encore à déterminer dans le cadre d’une incontournable décolonisation sous l’égide des Nations unies?
    Aminatu a réussi, grâce à sa détermination légendaire et à la large solidarité internationale qu’elle suscitée à sortir la cause de son peuple de l’oubli où l’a maintenu l’infâme et piètre ancienne puissance coloniale espagnole, plus soucieuse de courir au devant des désirs de l’anachronique et féodale monarchie marocaine que de réparer l’inqualifiable et impardonnable injustice qu’elle a fait subir au peuple sahraoui dont le tort est, faut-il y insister, d’avoir pris au sérieux les engagements solennels de ses médiocres et véreux dirigeants.
    En faisant un échec et mate au roi, Aminatu a montré à la classe politique marocaine et au monde entier que les Sahraouis sont un peuple déterminé et résolu, prêt à tout sacrifier plutôt que d’accepter d’abdiquer ou de perdre sa dignité et sa fierté.
    Aminatu Haidar a ouvert, par ses sacrifices et sa force de caractère et de résistance, de larges perspectives devant la lutte du peuple sahraoui. Il appartient aux représentants de ce dernier d’en profiter pour affaiblir davantage l’État colonial marocaines et ainsi avancer, avec assurance et sérénité, sur la voie de la désormais inéluctable indépendance du Sahara Occidental

  • Les « non dupes »




    Par Ali Fkir, 22/12/2009

    Sur le plan politique et sur le plan diplomatique, le Maroc a vécu ces 6 dernières semaines, un véritable séisme. Certains, et en premier lieu l’Etat marocain, ont y laissé des plumes. D’autres en sont sortis la tête haute.
    L’Etat marocain, l’ensemble des partis gouvernementaux, des partis d’opposition (tel le PJD), certaine presse…se sont donnés lamentablement en ridicule spectacle. Leurs gesticulations d’amateurisme en politique, leur fanfaronnade démesurée ont fait d’eux de piètres acteurs. Ne tardons pas sur ces dindons, véritables balourds de l’Histoire ‘nationale ». Que leurs amis/protecteurs à travers le monde aient pitié d’eux…
    Revenons aux choses sérieuses. 
    Ce séisme a révélé au monde l’autre Maroc, le Maroc qui analyse, le Maroc démocratique, le Maroc véritablement indépendant, du moins dans cette « crise-Aminatou ».
     Au niveau de la presse: lejournal HEBDOMADAIRE, TELQUEL, AL JARIDA ALOULA, AKHBAR ALYOUME…et malgré qu’ils ne remettent pas en cause « la marocanité du Sahara », ont donné au monde de l’information et de la communication une leçon exemplaire dans le professionnalisme journalistique. Ceux et celles des 
    masse-médias ont intérêt à y puiser de l’inspiration
     Au niveau des partis politiques:
    * la PADS et le CNI, et malgré leur position sur le conflit du Sahara ( ils défendent la « marocanité » du Sahara), ont évité avec beaucoup de maturité de jouer aux sapeurs- pompiers, et de jouer le jeu de l’Etat. Ils ont refusé de se faire muer en dindons de la farce.
    * ANNAHJ ADDIMOCRATI, et malgré sa position de principe (pour l’autodétermination du peuple sahraoui), ne s’est pas laissé emporter par « la passion politique »: les Sahraouis 
    sont capables de s’en sortir seuls.
    Le PADS, le CNI, ANNAHJ ADDIMOCRATI, les autres sensibilités marxistes savent situer la contradiction principale. Ils savent qui est responsable de la situation dramatique où vit le peuple marocain: l’absence d’un enseignement réellement national et démocratique, l’absence d’une politique de santé populaire, le chômage, l’insalubrité de logement, la pauvreté, le commerce des stupéfiants, du sexe… la répression politique, le trucage des « élections »…voilà le lot de la majorité du peuple marocain. Qui est responsable de ce désastre? Aminatou? certainement pas.
    Les militants de la véritable gauche n’ont jamais fait du conflit du Sahara la ligne de clivage politique. En prison, des centaines de militants ittihadis et marxistes -éninistes, n’avaient jamais eu de problème à cause de ce conflit. Chacun respectait le point de vue de l’autre. De même à l’extérieur de la prison, les militants d’ILAL AMAM et de la gauche ittihadie (les militants qui ont crée le PADS, le CNI…) ont toujours fait front commun contre le régime, et cela malgré leurs divergences sur le conflit du Sahara. L’AMDH et depuis sa création en juin 1979, n’a jamais connu de crise à cause de ce conflit.
    Au cours du dernier congrès du FMVJ qui s’est tenu en plein « crise-Aminatou », les congressistes ont discuté de tout sauf de ce conflit.
    On ne peut qu’être fier d’appartenir à ce Maroc, le Maroc d’une presse démocratique, le Maroc d’une véritable gauche démocratique, le Maroc d’un peuple qui ne se laisse pas enflammer par des discours de circonstance, par des réactions de cafouillage.
    La maison du makhzen prend feu? Tant mieux. Je n’en ferai pas une maladie !
  • Echec et mat au roi Mohamed VI

    Par Baba Moustapha Sayed
    Mohamed VI doit éprouver les mêmes angoissants, pénibles et lourds sentiments ressentis par Nizam Al-Mulk1 il y a quelques siècles. Le sultan du Maroc, qui, a l’habitude de se faire obéir au doigt et à l’œil doit se sentir, à présent, après sa cuisante défaite devant Aminatu Haidar, honteusement humilié et désespérément seul. Il doit aussi avoir (la désagréable)certitude qu’il n’a été dans l’histoire d’Aminatu que le dindon de la farce. Celui qui a agit aveuglément sur les commandes de Fouad Al-Himma, cette main qui, pour reprendre l’expression de Nizam Al-Mulk,  il n’a cessé, depuis son accession au trône, d’applaudir dans son dos.
    Il y a quelques jours, nous avons relevé ici même dans cette rubrique que le 
    « Le roi du Maroc Mohamed VI qui a fini par trouver dans l’Antigone sahraouie, Aminatu Haidar, un adversaire à sa mesure, a, semble-t-il, pris, pour éviter toute défaite probable dans son bras de fer avec elle, toutes les mesures et les précautions nécessaires. En plus de lui avoir fait savoir par la voie la plus autorisée, son ministère des Affaires étrangères, qu’il n’ autoriserait son retour, dans son pays et auprès des siens, qu’à la condition sine qua none qu’elle lui présente, en bonne et due forme, des excuses, Il a décrété, sur toute l’étendue du territoire marocain et de la portion que son armée occupe du Sahara Occidental, une mobilisation générale de toutes les institutions et rouages du Makhzen, ministères, partis politiques, médias, ambassades, armée et services du renseignement. »  Nous avons également souligné que « consciente qu’elle n’a, décidément, plus rien à perdre que ses chaînes, et qu’elle a désormais tout à gagner, écraser et humilier ses inhumains et arrogants tortionnaires marocains, et attirer l’attention du monde sur les souffrances de son peuple, Aminatu Haidar, a montré, depuis son exil forcé de Lanzarote, qu’elle mesure, à sa jute valeur, le sens et l’importance du combat décisif qu’elle a été amenée à livrer au Makhzen et à ses puissants soutiens à travers le monde. »
    Après plus de trente jours d’un bras de fer, implacable, avec le roi du Maroc, son Etat, ses institutions et ses amis et alliés, Aminatu Haidar a fini par gagner, haut la main, son pari, faire plier le roi du Maroc et l’obliger à revenir sur sa décision de violer ses droits en la maintenant longtemps éloignée de son pays et de ses enfants.
    L’on comprend dans ces conditions le sens et la portée de la déclaration qu’Aminatu vient de faire à son arrivée triomphale à l’Aâiun, et à travers laquelle elle a tenu à affirmer, sûre d’elle et plus que jamais déterminée à reprendre le combat pour défendre sa dignité et celle de son peuple que « son retour chez elle, au Sahara Occidental, consacre la victoire de la légalité internationale, des droits de l’homme et du peuple sahraoui. »
    A-t-on oublié que ce retour, longtemps considéré comme impossible par les autorités d’occupation marocaines, a été obtenu aux conditions déterminées et exigées par la Ghandi Sahraouie, c’est-à-dire comme un droit naturel et inaliénable dont elle doit, en toutes circonstances, disposer y compris contre la volonté d’un Etat marocain qui n’est, au regard du droit international, qu’une puissance administrante d’un pays dont le statut est encore à déterminer dans le cadre d’une incontournable décolonisation sous l’égide des Nations unies?
    Aminatu a réussi, grâce à sa détermination légendaire et à la large solidarité internationale qu’elle suscitée à sortir la cause de son peuple de l’oubli où l’a maintenu l’infâme et piètre ancienne puissance coloniale espagnole, plus soucieuse de courir au devant des désirs de l’anachronique et féodale monarchie marocaine que de réparer l’inqualifiable et impardonnable injustice qu’elle a fait subir au peuple sahraoui dont le tort est, faut-il y insister, d’avoir pris au sérieux les engagements solennels de ses médiocres et véreux dirigeants.
    En faisant un échec et mate au roi, Aminatu a montré à la classe politique marocaine et au monde entier que les Sahraouis sont un peuple déterminé et résolu, prêt à tout sacrifier plutôt que d’accepter d’abdiquer ou de perdre sa dignité et sa fierté.
    Aminatu Haidar a ouvert, par ses sacrifices et sa force de caractère et de résistance, de larges perspectives devant la lutte du peuple sahraoui. Il appartient aux représentants de ce dernier d’en profiter pour affaiblir davantage l’État colonial marocaines et ainsi avancer, avec assurance et sérénité, sur la voie de la désormais inéluctable indépendance du Sahara Occidental

  • Les « non dupes »




    Par Ali Fkir, 22/12/2009

    Sur le plan politique et sur le plan diplomatique, le Maroc a vécu ces 6 dernières semaines, un véritable séisme. Certains, et en premier lieu l’Etat marocain, ont y laissé des plumes. D’autres en sont sortis la tête haute.
    L’Etat marocain, l’ensemble des partis gouvernementaux, des partis d’opposition (tel le PJD), certaine presse…se sont donnés lamentablement en ridicule spectacle. Leurs gesticulations d’amateurisme en politique, leur fanfaronnade démesurée ont fait d’eux de piètres acteurs. Ne tardons pas sur ces dindons, véritables balourds de l’Histoire ‘nationale ». Que leurs amis/protecteurs à travers le monde aient pitié d’eux…
    Revenons aux choses sérieuses. 
    Ce séisme a révélé au monde l’autre Maroc, le Maroc qui analyse, le Maroc démocratique, le Maroc véritablement indépendant, du moins dans cette « crise-Aminatou ».
     Au niveau de la presse: lejournal HEBDOMADAIRE, TELQUEL, AL JARIDA ALOULA, AKHBAR ALYOUME…et malgré qu’ils ne remettent pas en cause « la marocanité du Sahara », ont donné au monde de l’information et de la communication une leçon exemplaire dans le professionnalisme journalistique. Ceux et celles des 
    masse-médias ont intérêt à y puiser de l’inspiration
     Au niveau des partis politiques:
    * la PADS et le CNI, et malgré leur position sur le conflit du Sahara ( ils défendent la « marocanité » du Sahara), ont évité avec beaucoup de maturité de jouer aux sapeurs- pompiers, et de jouer le jeu de l’Etat. Ils ont refusé de se faire muer en dindons de la farce.
    * ANNAHJ ADDIMOCRATI, et malgré sa position de principe (pour l’autodétermination du peuple sahraoui), ne s’est pas laissé emporter par « la passion politique »: les Sahraouis 
    sont capables de s’en sortir seuls.
    Le PADS, le CNI, ANNAHJ ADDIMOCRATI, les autres sensibilités marxistes savent situer la contradiction principale. Ils savent qui est responsable de la situation dramatique où vit le peuple marocain: l’absence d’un enseignement réellement national et démocratique, l’absence d’une politique de santé populaire, le chômage, l’insalubrité de logement, la pauvreté, le commerce des stupéfiants, du sexe… la répression politique, le trucage des « élections »…voilà le lot de la majorité du peuple marocain. Qui est responsable de ce désastre? Aminatou? certainement pas.
    Les militants de la véritable gauche n’ont jamais fait du conflit du Sahara la ligne de clivage politique. En prison, des centaines de militants ittihadis et marxistes -éninistes, n’avaient jamais eu de problème à cause de ce conflit. Chacun respectait le point de vue de l’autre. De même à l’extérieur de la prison, les militants d’ILAL AMAM et de la gauche ittihadie (les militants qui ont crée le PADS, le CNI…) ont toujours fait front commun contre le régime, et cela malgré leurs divergences sur le conflit du Sahara. L’AMDH et depuis sa création en juin 1979, n’a jamais connu de crise à cause de ce conflit.
    Au cours du dernier congrès du FMVJ qui s’est tenu en plein « crise-Aminatou », les congressistes ont discuté de tout sauf de ce conflit.
    On ne peut qu’être fier d’appartenir à ce Maroc, le Maroc d’une presse démocratique, le Maroc d’une véritable gauche démocratique, le Maroc d’un peuple qui ne se laisse pas enflammer par des discours de circonstance, par des réactions de cafouillage.
    La maison du makhzen prend feu? Tant mieux. Je n’en ferai pas une maladie !