Mois : octobre 2009

  • Nouvelle victoire diplomatique pour le peuple sahraoui

    Nouvelle victoire diplomatique du Front Polisario au niveau des Nations Unies. Un succès souligné par l’agence espagnole Europa Press dans la dépêche suivante :

     

    La Quatrième Commission de l’ONU réaffirme le droit « inaliénable » du Sahara Occidental à « l’autodétermination »

    NUEVA YORK, 15 Oct. (EUROPA PRESS) –
    La Commission des Questions Politiques Spéciales et de Décolonisation de l’ONU (la Quatrième Commission) a déclaré, dans une résolution approuvée ce mercredi soir, que le conflit du Sahara Occidental est un cas de « décolonisation » et que, par conséquent, le peuple sahraoui a le « droit inaliénable » à « l’autodétermination ».
    Dans une résolution approuvée par unanimité à New York, la Quatrième Commission a rappelé « le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes énoncés par la Charte des Nations Unies dans sa résolution 1514 du 14 décembre 1960, qui contient la Déclaration sur l’octroi de l’Indépendance aux pays et aux peuples colonisés ».
    Dans ce sens, la résolution rappelle la « responsabilité de Nations Unies en ce qui concerne le peuple du Sahara Occidental ». De la même manière, elle loue les efforts déployés par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, et par son envoyé personnel pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, pour chercher une « solution politique juste, durable et acceptable pour tous » qui « garantit l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ».
    Según el ministro de Asuntos Exteriores de la autoproclamada República Árabe Saharaui Democrática (RASD), Mohamed Salem Uld Salek, la resolución supone un reconocimiento por parte de la ONU de que el tema de Sáhara Occidental es « el último caso colonial de África inscrito en su agenda de descolonización », según informó la agencia de noticias SPS, próxima al Frente Polisario.
    Selon le ministre des Affaires Etrangères de la République Arabe Sahraouie Democratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, la résolution constitue une reconnaissance de la part de l’ONU de l’affaire deuSáhara Occidental comme « dernier cas colonial de l’Afrique inscrit dans son agenda de décolonisation », comme a informé l’agence de presse SPS, proche du Front Polisario. 
  • Nouvelle victoire diplomatique pour le peuple sahraoui

    Nouvelle victoire diplomatique du Front Polisario au niveau des Nations Unies. Un succès souligné par l’agence espagnole Europa Press dans la dépêche suivante :

     

    La Quatrième Commission de l’ONU réaffirme le droit « inaliénable » du Sahara Occidental à « l’autodétermination »

    NUEVA YORK, 15 Oct. (EUROPA PRESS) –
    La Commission des Questions Politiques Spéciales et de Décolonisation de l’ONU (la Quatrième Commission) a déclaré, dans une résolution approuvée ce mercredi soir, que le conflit du Sahara Occidental est un cas de « décolonisation » et que, par conséquent, le peuple sahraoui a le « droit inaliénable » à « l’autodétermination ».
    Dans une résolution approuvée par unanimité à New York, la Quatrième Commission a rappelé « le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes énoncés par la Charte des Nations Unies dans sa résolution 1514 du 14 décembre 1960, qui contient la Déclaration sur l’octroi de l’Indépendance aux pays et aux peuples colonisés ».
    Dans ce sens, la résolution rappelle la « responsabilité de Nations Unies en ce qui concerne le peuple du Sahara Occidental ». De la même manière, elle loue les efforts déployés par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, et par son envoyé personnel pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, pour chercher une « solution politique juste, durable et acceptable pour tous » qui « garantit l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ».
    Según el ministro de Asuntos Exteriores de la autoproclamada República Árabe Saharaui Democrática (RASD), Mohamed Salem Uld Salek, la resolución supone un reconocimiento por parte de la ONU de que el tema de Sáhara Occidental es « el último caso colonial de África inscrito en su agenda de descolonización », según informó la agencia de noticias SPS, próxima al Frente Polisario.
    Selon le ministre des Affaires Etrangères de la République Arabe Sahraouie Democratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, la résolution constitue une reconnaissance de la part de l’ONU de l’affaire deuSáhara Occidental comme « dernier cas colonial de l’Afrique inscrit dans son agenda de décolonisation », comme a informé l’agence de presse SPS, proche du Front Polisario. 
  • Biadillah, le nouvel instrument du Makhzen

    Voilà, nous l’avons dit et c’est fait! Biadillah est président de la Chambre des Conseillers. Après El Himma, c’est lui qui fera la une de la presse officielle. Mais il ne faut pas prendre les citoyens marocains pour des imbéciles encore pires que leurs parents l’ont été durant l’ère révolue de Hassan II.
    Tous les ingrédients d’une mascarade et le folklore qui va avec se réunissent dans cette ascension fulgurante du PAM que certains veulent nous faire croire qu’elle n’est pas décidée sans concertation entre le roi et son ami d’enfance.
    Hassan II est le précurseur de cette méthode. L‘instrument RNI et UC n’a-t-il pas fonctionné pendant 20 ans? Pourquoi ça ne marcherait pas avec le PAM? C’était prévu qu’il gagne et il a gagné, comme c’était prévu de mettre un sahraoui à la tête du parti et du Sénat. Le pas suivant? Les élections de 2012, où Biadillah sera à la tête du gouvernement.
    Au Maroc il n’y a que le palais qui décide, le reste c’est des accessoires. Le PAM s’inscrit dans une stratégie de main basse de la monarchie sur la vie politique pour quelques années encore avant de soulever de nouveau le débat sur les prérogatives de la monarchie. Un débat aujourd’hui silencié au nom de la « stabilité du pays ».
    Le PAM reste le parti de l’ami du roi au service des stratégies du palais. Nul besoin d’être un génie pour déduire que, dans ce pays, le véritable et l’unique décideur du champ politique reste le Palais Royal. Et pas forcément le roi parce que celui-ci s’est bien avéré sans aucune vision politique, mais ses conseillers derrière lesquels il se cache et fait semblant d’exercer son autorité.
    Une certaine naïveté politique a laissé croire pendant un certain temps que l’on peut être démocrate tout en s’accaparant de tous les pouvoirs, politiques comme économiques, et laisser libre cours à l’évolution « naturelle » de la démocratie. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour comprendre que les choses sérieuses ne peuvent être faites d’illusions. La tendance générale, qui commençait à être relayée par la presse allait tout droit vers l’unique réforme fondamentale qui changerait la donne politique: revoir le statut constitutionnel du roi.




    Aussitôt compris aussitôt contrattaqué. Le PAM est là pour toutes ces raisons, notamment pour maîtriser la réforme de la constitution dans le sens de la limiter à l’élargissement de la régionalisation. La première expérience qui en découlera doit être maîtrisée à 100% d’où l’acharnement pour mettre le PAM premier vainqueur des élections coûte que coûte.

    Au début de son aventure, les marocains ont eu la faiblesse de croire El Himma quand il affichait son intention de renouveler la classe politique en y injectant du sang neuf, des cadres jeunes et compétents, vivier d’idées nouvelles pour le Maroc de demain. Et le voilà qu’il leur amène Biadillah Mohamed Cheikh, un homme avec une mentalité des plus archaïques. Un homme qui pulvérise tous les records de la mesquinerie et la médiocrité politiques, un  homme dont le seul fait d’arme est d’avoir été choisi par le palais pour jouer ce rôle.
    Les seules idées politiques que l’on connaît de Biadillah ont été transcrites par sa plume dans le journal Al-Massae dans un article intitulé « La Patrie et le complot ».
    L’article est destiné à mettre en perspective les événements qui ont occupé la une de médias marocains dernièrement. Dès le titre, on devine facilement que l’auteur met sur le compte du complot contre la patrie aussi bien le sondage sur la popularité du roi, le mouvement MALI, que les réactions qui ont suivi la publication du bulletin de santé du roi.
    Justifiant son intervention par le sentiment qui le gagne par « la désertification que connaît l’espace public de tout débat » et par « le renoncement des élites à leurs diverses missions », Biadillah réagit en mettant ce complot sur le compte de milieux aussi divers et variés que les intégristes animés par l’utopie du Califat, les partisans des doctrines chiites, Wahhabites et Bahaii obéissant à des agendas étrangers, les séparationistes ou encore les prosélytes chrétiens.
    Mais à ce mélangé explosif, l’auteur ajoute une catégorie pour le moins bizarre. Celle des missionnaires de l’ère de la Darija et de la disparition de l’arabe classique et ceux qui veulent utiliser les caractères latins pour la langue Amazigh, soeur de l’arabe.
    Pour faire face à ces comploteurs, et là il ne laisse plus aucun doute sur la sa nature fasciste, Biadillah cite Althusser pour justifier le recours de l’Etat à la répression légitime à travers police et tribunaux, dans un contexte caractérisé, selon lui, par « l’effrayante panne des appareils idéologiques de l’Etat ».
    Biadillah est tout un exemple d’une énième création d’un parti makhzénien, qui veut prendre le relais des partis de la même nature mais refléter cette fois le faire-savoir du Makhzen de l’ère Mohamed VI… voulant surtout opérer une rupture avec les politiques d’un Makhzen labellisé Hassan II omniprésent surtout dans les campagnes.
  • La vengeance du roi Mohamed VI sur Khalid Gueddar

    Le caricaturiste marocain inculpé pour dessiner un cousin du roi dénonce l’involution de la liberté d’expression
    « Nous Vivons avec des lois du moyen âge », affirme Guedar 
    BEATRIZ MESA, CASABLANCA
    C’était son baptême de feu dans le journal. Si la caricature passait sans que la main réelle ne se lève, le caricaturiste marocain Khalid Guedar, de 34 ans, commencerait le printemps satirique dans le quotidien Akhbar Al Yaoum. S’il provoquait la colère du palais, les crayons pour la liberté d’expression entreraient à nouveau à contrecœur dans son tiroir. La deuxième hypothèse s’est produite et une condamnation possible pend sur lui.
    « Mon rêve, mon grand rêve, est de dessiner le roi Mohamed VI », a dit Khalid quelques heures avant de traverser les portes du tribunal de première instance à Casablanca. Dans la dernière année il a pu dessiner seulement la silhouette complètement noire du monarque du Maroc. La piste unique qui permet d’entendre que le retraité est le roi, et non quelqu’un d’autre, est le bonnet marocain (tarbouch) et les deux ailes de l’ange qui symbolise la sacralisation du royaume alaouite. 
    Les branches de l’étoile 
    Mais Khalid est un homme libre, très libre, et il a osé avec une caricature du prince Moulay Ismaíl, cousin du monarque, en couleur. C’était la première fois qu’on représentait un membre de la famille royale dans la presse marocaine depuis que les autorités ont arrêté les machines à écrire de son journal Demain, en 2003. Le dessin a été une commande du directeur d’Akhbar Al Yaoum pour accompagner un spécial sur la noce du prince, qui a apousé une allemande convertie à l’islam. 
    « Une caricature aimable », on lui a demandé. Et en un clin d’œil, il a dessiné Moulay Ismaíl assis sur un trône traditionnel de noce, avec un bras fugitif et en souriant, et au fond un drapeau marocain avec l’étoile semi-occulte. La polémique a éclaté dans les couloirs de l’Intérieur, où on a interprété que la caricature parlait de l’étoile de David, le symbole juif – de six branches, alors que le marocain est de cinq-, et au salut nazi. « Il n’y a aucun signe antisémite et le geste nazi ne peut pas se faire assis », se défend le caricaturiste. Les autorités ont couru chercher l’artillerie lourde et ont accusé Guedar et son directeur de « outrage au drapeau », ils ont saisi le journal, lui ont placé le bâillon et ont mis un cadenas sur le local, en laissant dans la rue presque une centaine de personnes. 
    « On ne voit rien dans le dessin, mais l’État veut régler des comptes avec moi à cause de mes dessins dans le journal français où j’ai travaillé », assure Khalid avec beaucoup de sérénité. Il y a quelques années, presque une décennie, une corde pareille lui a serré le cou. À la suite de ses illustrations dans le journal censuré Demain – qu’il avait créé avec le journaliste Alí Lmrabet-, où les pages ne s’en tenaient ni aux restrictions ni aux autocensures, il a été poursuivi et menacé. « Ils m’ont expulsé, j’ai dû aller en France », déclare-t-il. 
    Après cinq ans de travaille dans le quotidien satirique Backchich, il a décidé de défier le régime alaouite en revenant à son pays il y a moins d’un an, malgré que les blessures n’étaient pas encore guéries, et de reprendre la satire artistique, arrachée à la presse marocaine après la disparition de Demain. Il est revenu chez Akhbar Al Yaoum pour manger le monde, mais il a fini attrapé de nouveau par la machine de censure de l’État.
    La valeur d’une image 
    « Au Maroc, prévalait encore, la fatwa [un édit religieux] du roi Hassan II qui disait qu’il ne tolérerait pas ce type de presse. Ils savent qu’un dessin fait plus mal qu’un texte », il explique avec indignation dans les yeux, mais non par les peines qu’il affronte (une prison et une amende qui peut faire environ 255.000 euros, comme l’a exigé le prince même) mais par l’involution qui subit la liberté d’expression au Maroc. « Nous vivons dans un régime archaïque, avec des lois du moyen âge et dans un pays bananier », ajoute-t-il sans mesurer ses mots. Son comportement montre la vocation pour le journalisme libre. 
    « Je crois en ce que je fais, en la liberté d’expression », déclare-t-il pour démontrer qu’il supporterait stoïquement une peine de prison (entre trois et cinq mois). On le voit animé par le soutien des collectifs, des médias et, surtout, par le dossier de Backchich. Son directeur, français, l’accompagne ces jours-ci au Maroc dans l’attente du jugement – ajourné jusqu’à lundi prochain – où la justice lui apprendra pour l’énième fois quelles sont les règles du jeu. 
    Sa dernière caricature montre une femme qui représente la presse sur le point d’être pendue par une corde en forme d’étoile de cinq branches et avec le prince prêt à donner l’ordre d’exécution. Aucun journal indépendant ne l’a publiée. 
  • Biadillah, le nouvel instrument du Makhzen

    Voilà, nous l’avons dit et c’est fait! Biadillah est président de la Chambre des Conseillers. Après El Himma, c’est lui qui fera la une de la presse officielle. Mais il ne faut pas prendre les citoyens marocains pour des imbéciles encore pires que leurs parents l’ont été durant l’ère révolue de Hassan II.
    Tous les ingrédients d’une mascarade et le folklore qui va avec se réunissent dans cette ascension fulgurante du PAM que certains veulent nous faire croire qu’elle n’est pas décidée sans concertation entre le roi et son ami d’enfance.
    Hassan II est le précurseur de cette méthode. L‘instrument RNI et UC n’a-t-il pas fonctionné pendant 20 ans? Pourquoi ça ne marcherait pas avec le PAM? C’était prévu qu’il gagne et il a gagné, comme c’était prévu de mettre un sahraoui à la tête du parti et du Sénat. Le pas suivant? Les élections de 2012, où Biadillah sera à la tête du gouvernement.
    Au Maroc il n’y a que le palais qui décide, le reste c’est des accessoires. Le PAM s’inscrit dans une stratégie de main basse de la monarchie sur la vie politique pour quelques années encore avant de soulever de nouveau le débat sur les prérogatives de la monarchie. Un débat aujourd’hui silencié au nom de la « stabilité du pays ».
    Le PAM reste le parti de l’ami du roi au service des stratégies du palais. Nul besoin d’être un génie pour déduire que, dans ce pays, le véritable et l’unique décideur du champ politique reste le Palais Royal. Et pas forcément le roi parce que celui-ci s’est bien avéré sans aucune vision politique, mais ses conseillers derrière lesquels il se cache et fait semblant d’exercer son autorité.
    Une certaine naïveté politique a laissé croire pendant un certain temps que l’on peut être démocrate tout en s’accaparant de tous les pouvoirs, politiques comme économiques, et laisser libre cours à l’évolution « naturelle » de la démocratie. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour comprendre que les choses sérieuses ne peuvent être faites d’illusions. La tendance générale, qui commençait à être relayée par la presse allait tout droit vers l’unique réforme fondamentale qui changerait la donne politique: revoir le statut constitutionnel du roi.




    Aussitôt compris aussitôt contrattaqué. Le PAM est là pour toutes ces raisons, notamment pour maîtriser la réforme de la constitution dans le sens de la limiter à l’élargissement de la régionalisation. La première expérience qui en découlera doit être maîtrisée à 100% d’où l’acharnement pour mettre le PAM premier vainqueur des élections coûte que coûte.

    Au début de son aventure, les marocains ont eu la faiblesse de croire El Himma quand il affichait son intention de renouveler la classe politique en y injectant du sang neuf, des cadres jeunes et compétents, vivier d’idées nouvelles pour le Maroc de demain. Et le voilà qu’il leur amène Biadillah Mohamed Cheikh, un homme avec une mentalité des plus archaïques. Un homme qui pulvérise tous les records de la mesquinerie et la médiocrité politiques, un  homme dont le seul fait d’arme est d’avoir été choisi par le palais pour jouer ce rôle.
    Les seules idées politiques que l’on connaît de Biadillah ont été transcrites par sa plume dans le journal Al-Massae dans un article intitulé « La Patrie et le complot ».
    L’article est destiné à mettre en perspective les événements qui ont occupé la une de médias marocains dernièrement. Dès le titre, on devine facilement que l’auteur met sur le compte du complot contre la patrie aussi bien le sondage sur la popularité du roi, le mouvement MALI, que les réactions qui ont suivi la publication du bulletin de santé du roi.
    Justifiant son intervention par le sentiment qui le gagne par « la désertification que connaît l’espace public de tout débat » et par « le renoncement des élites à leurs diverses missions », Biadillah réagit en mettant ce complot sur le compte de milieux aussi divers et variés que les intégristes animés par l’utopie du Califat, les partisans des doctrines chiites, Wahhabites et Bahaii obéissant à des agendas étrangers, les séparationistes ou encore les prosélytes chrétiens.
    Mais à ce mélangé explosif, l’auteur ajoute une catégorie pour le moins bizarre. Celle des missionnaires de l’ère de la Darija et de la disparition de l’arabe classique et ceux qui veulent utiliser les caractères latins pour la langue Amazigh, soeur de l’arabe.
    Pour faire face à ces comploteurs, et là il ne laisse plus aucun doute sur la sa nature fasciste, Biadillah cite Althusser pour justifier le recours de l’Etat à la répression légitime à travers police et tribunaux, dans un contexte caractérisé, selon lui, par « l’effrayante panne des appareils idéologiques de l’Etat ».
    Biadillah est tout un exemple d’une énième création d’un parti makhzénien, qui veut prendre le relais des partis de la même nature mais refléter cette fois le faire-savoir du Makhzen de l’ère Mohamed VI… voulant surtout opérer une rupture avec les politiques d’un Makhzen labellisé Hassan II omniprésent surtout dans les campagnes.
  • La vengeance du roi Mohamed VI sur Khalid Gueddar

    Le caricaturiste marocain inculpé pour dessiner un cousin du roi dénonce l’involution de la liberté d’expression
    « Nous Vivons avec des lois du moyen âge », affirme Guedar 
    BEATRIZ MESA, CASABLANCA
    C’était son baptême de feu dans le journal. Si la caricature passait sans que la main réelle ne se lève, le caricaturiste marocain Khalid Guedar, de 34 ans, commencerait le printemps satirique dans le quotidien Akhbar Al Yaoum. S’il provoquait la colère du palais, les crayons pour la liberté d’expression entreraient à nouveau à contrecœur dans son tiroir. La deuxième hypothèse s’est produite et une condamnation possible pend sur lui.
    « Mon rêve, mon grand rêve, est de dessiner le roi Mohamed VI », a dit Khalid quelques heures avant de traverser les portes du tribunal de première instance à Casablanca. Dans la dernière année il a pu dessiner seulement la silhouette complètement noire du monarque du Maroc. La piste unique qui permet d’entendre que le retraité est le roi, et non quelqu’un d’autre, est le bonnet marocain (tarbouch) et les deux ailes de l’ange qui symbolise la sacralisation du royaume alaouite. 
    Les branches de l’étoile 
    Mais Khalid est un homme libre, très libre, et il a osé avec une caricature du prince Moulay Ismaíl, cousin du monarque, en couleur. C’était la première fois qu’on représentait un membre de la famille royale dans la presse marocaine depuis que les autorités ont arrêté les machines à écrire de son journal Demain, en 2003. Le dessin a été une commande du directeur d’Akhbar Al Yaoum pour accompagner un spécial sur la noce du prince, qui a apousé une allemande convertie à l’islam. 
    « Une caricature aimable », on lui a demandé. Et en un clin d’œil, il a dessiné Moulay Ismaíl assis sur un trône traditionnel de noce, avec un bras fugitif et en souriant, et au fond un drapeau marocain avec l’étoile semi-occulte. La polémique a éclaté dans les couloirs de l’Intérieur, où on a interprété que la caricature parlait de l’étoile de David, le symbole juif – de six branches, alors que le marocain est de cinq-, et au salut nazi. « Il n’y a aucun signe antisémite et le geste nazi ne peut pas se faire assis », se défend le caricaturiste. Les autorités ont couru chercher l’artillerie lourde et ont accusé Guedar et son directeur de « outrage au drapeau », ils ont saisi le journal, lui ont placé le bâillon et ont mis un cadenas sur le local, en laissant dans la rue presque une centaine de personnes. 
    « On ne voit rien dans le dessin, mais l’État veut régler des comptes avec moi à cause de mes dessins dans le journal français où j’ai travaillé », assure Khalid avec beaucoup de sérénité. Il y a quelques années, presque une décennie, une corde pareille lui a serré le cou. À la suite de ses illustrations dans le journal censuré Demain – qu’il avait créé avec le journaliste Alí Lmrabet-, où les pages ne s’en tenaient ni aux restrictions ni aux autocensures, il a été poursuivi et menacé. « Ils m’ont expulsé, j’ai dû aller en France », déclare-t-il. 
    Après cinq ans de travaille dans le quotidien satirique Backchich, il a décidé de défier le régime alaouite en revenant à son pays il y a moins d’un an, malgré que les blessures n’étaient pas encore guéries, et de reprendre la satire artistique, arrachée à la presse marocaine après la disparition de Demain. Il est revenu chez Akhbar Al Yaoum pour manger le monde, mais il a fini attrapé de nouveau par la machine de censure de l’État.
    La valeur d’une image 
    « Au Maroc, prévalait encore, la fatwa [un édit religieux] du roi Hassan II qui disait qu’il ne tolérerait pas ce type de presse. Ils savent qu’un dessin fait plus mal qu’un texte », il explique avec indignation dans les yeux, mais non par les peines qu’il affronte (une prison et une amende qui peut faire environ 255.000 euros, comme l’a exigé le prince même) mais par l’involution qui subit la liberté d’expression au Maroc. « Nous vivons dans un régime archaïque, avec des lois du moyen âge et dans un pays bananier », ajoute-t-il sans mesurer ses mots. Son comportement montre la vocation pour le journalisme libre. 
    « Je crois en ce que je fais, en la liberté d’expression », déclare-t-il pour démontrer qu’il supporterait stoïquement une peine de prison (entre trois et cinq mois). On le voit animé par le soutien des collectifs, des médias et, surtout, par le dossier de Backchich. Son directeur, français, l’accompagne ces jours-ci au Maroc dans l’attente du jugement – ajourné jusqu’à lundi prochain – où la justice lui apprendra pour l’énième fois quelles sont les règles du jeu. 
    Sa dernière caricature montre une femme qui représente la presse sur le point d’être pendue par une corde en forme d’étoile de cinq branches et avec le prince prêt à donner l’ordre d’exécution. Aucun journal indépendant ne l’a publiée. 
  • Le journalisme bananier

    Tous les Sahraouis, qu’ils vivent dans les camps de réfugiés ou dans les territoires du Sahara Occidental sous occupation marocaine, sont avec le Front Polisario pour l’indépendance et c’est pour cela que le Maroc rejette le référendum d’autodétermination, avait affirmé le journaliste marocain Ali Lemrabet, dans une contribution publiée par le quotidien espagnol, El Mundo.
    Dans cette contribution, Ali Lemrabet répondait à un article d’un universitaire espagnol (Bernabe Lopez Garcia), publié en 2007 par le journal El Pais, selon lequel la société espagnole a appuyé inconditionnellement durant des décennies les Sahraouis vivant dans les camps de réfugiés, ignorant le gros de la population sahraouie résidant dans l’ancienne colonie espagnole.
    Cette idée, « assez proche d’une thèse en vogue au Maroc », reflète une « fausse croyance selon laquelle les Sahraouis seraient divisés en deux camps »: Ceux qui soutiennent l’indépendance et ceux qui ne partagent pas cette option, a-t-il souligné.
    Pour le journaliste marocain, « il n’est pas nécessaire d’ajouter que si tout cela était vrai, les amis et les thuriféraires du Maroc -il y en a aussi en Espagne- devraient inciter les autorités de mon pays à organiser rapidement, sous la supervision de l’ONU, un référendum d’autodétermination pour que nos sahraouis (ceux des territoires occupés) puissent proclamer au monde qu’ils nous aiment… ».
    Mais, la « réalité ne se trouve pas dans les journaux télévisés, ni dans les contrevérités publiées par notre presse depuis plus de 30 ans », avait encore affirmé Ali Lemrabet, relevant qu’ »il faut être aveugle » pour ne pas se rendre compte de « l’évidence » que, hormis une certaine classe de notables que l’on peut qualifier de « girouettes », étant donné qu’ils s’accommoderaient d’un quelconque pouvoir », les Sahraouis sont « indépendantistes ».
    « 30 ans de répression et de négation de l’existence d’un peuple et d’une culture sahraouie ont produit l’effet contraire à celui recherché », a-t-il poursuivi.
    Ali Lemrabet a indiqué, dans ce contexte, que, lors d’une récente visite qu’il a effectuée aux territoires sahraouis occupés, l’un de ces notables, qui en public se disent « pro-marocains », tenait, en privé, un discours favorable à l’indépendance.
    « Hassan II et Mohamed VI ont échoué dans leur politique de marocanisation des esprits et des cœurs des Sahraouis (…). Si nous ne pouvons pas compter sur ceux qui bénéficient de notre présence au Sahara (…) que peut-on attendre du reste de la population », s’est-il interrogé.
    « Les autorités marocaines connaissent cette réalité et c’est pour cela qu’elles s’obstinent à empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination » , a-t-il noté.
    Il a déploré que le conflit du Sahara Occidental ait « appauvri économiquement les Marocains, freinant leur développement et désactivant les partis politiques, convertis en porte-voix du régime et gardiens du dogme officiel ».
    Il a souligné dans ce sens le paradoxe du « progressiste marocain qui comprend et appuie la légitime revendication des palestiniens à avoir leur Etat mais qui devient intolérant lorsqu’il s’agit de tenir un « débat argumenté » avec un Sahraoui qui soutient l’indépendance. »
    En 34 ans de guerre, de conflit, de répression et de violations des droits de l’homme, Ali Lemrabet est le seul marocain qui a honoré le métier du journalisme. Le seul qui a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Les autres se limittent à ce dont ils excellent : L’éloge du roi et de ceux qui détiennent le pouvoir, le faux scoop et le bourage de crâne. C’est lâche, immoral et honteux.
  • Le défi sahraoui

    Brahim Dahane a créé, au mois de mai 2005, dans la ville d’El Aaiun, une association pour la défense des Droits de l’homme au Sahara Occidental. Toutes les villes occupées de l’ex-colonie espagnole étaient un bouillonnement de manifestations organisées par des jeunes qui demandaient à haute voix l’indépendance du Maroc. La réponse des autorités coloniales était avec une brutalité sauvage. Et Dahane voulait laisser un témoignage de tout cela.
    Il avait déjà connu les prisons marocaines. Dans les années 80, il fut emprisonné pour avoir participé dans des actes de protestation contre l’occupation du territoire. Un jugement n’a jamais eu lieu avec les moindres garanties, le Maroc ne reconnaissait même pas qu’il était dans ses centres d’arrestation et de torture. Officiellement, pendant 4 ans, il avait disparu jusqu’au où il a été libéré.
    En octobre 2005, Dahane a été reconduit dans une prison sous l’accusation d’avoir créé une association illégale jusqu’à ce que, six mois après, il a de nouveau été libéré. Et il a continué son travail de dénonciation parce qu’il ne risque ce qu’il connaît déjà. Quatre ans après, sa position n’a pas changé d’un iota.
    Le 8 octobre, avec d’autres six activistes parmi lesquels se trouve Ali Salem Tamek, emprisonné par le Maroc cinq fois, Dahane revenait au Sahara occupé après avoir visité ses frères sahraouis exilés dans les campements de réfugiés de Tindouf. Cependant, au moment où il arrivait à Casablanca, son dernier appel téléphonique à une collègue de l’association ne présageait rien de bon. « Nous sommes dans la piste entourés de voitures de police », a dit Brahim. Depuis lors, son sort est ignoré.
    Déjà dans les jours préalables, une bonne partie des partis politiques et de la presse marocaine s’étaient occupées à chauffer l’atmosphère contre Tamek, Dahane et ses compagnons. Durant trois longs jours, l’arrestation n’a même pas été communiquée à ses familiers et amis et seulement après 72 heures, ils en ont été informés d’elle, mais les activistes se trouvent toujours dans un lieu inconnu. Et le sujet semble sérieux, puisqu’on les accuse de « trahison à la patrie, séparatisme et conspiration contre l’intégrité territoriale » ce qui se pourrait solder d’une longue condamnation.
    Dahane, à l’instar de Tamek, Aminatou, Hmad, Daddach ou tant d’autres activistes, sont les yeux que le monde a pour savoir ce qui se passe à El Aaiun, à Smara, à Dajla, et à Boujdour. Grâce, en grande partie, à leur travail et engagement, le monde a pu savoir la violence des forces de sécurité marocaines dans l’ex-colonie espagnole. Ces dernières torturent, frappent et menacent à tout celui qui montre la moindre sympathie pour la cause sahraouie.
    Ils ne sont pas des terroristes, ni des gens violents ni des conspirateurs. La parole, le dialogue, c’est ce qu’ils prêchent au-dessus de tout. Ils ont sacrifié une bonne partie de leurs vies pour une cause qu’ils considèrent juste. Et cela les a amenés à subir dans leurs propres chairs la douleur, la peur, l’angoisse et toute sorte de souffrances. Ils sont la voix qui s’élève pour dénoncer l’injustice. Mais le problème est que le Maroc ne veut pas d’yeux, ni de voix, ni de témoins. Ce qu’il veut c’est que le Sahara reste, comme jusqu’à présent, le royaume de l’impunité devant le triste et pathétique silence de la communauté internationale sur la tragédie du peuple sahraoui. 
    La société marocaine, non seulement elle n’a pas condamné ces agissements contre un peuple frère, sinon elle a déclaré son « unanimité » et sa soumission au régime de la répression, pour dire au peuple sahraoui qu’il n’existe pas à ses yeux. Pour cela, il n’y a rien de mieux que montrer l’Algérie du doigt.
    Les défenseurs sahraouis des droits de l’homme vont être inculpés de conspiration avec des « parties hostiles », juste pour avoir foulé le territoire algérien. Le porte-parole du gouvernement marocain, Khaled Naceri, a accusé ces jeunes sahraouis de « servir des desseins extérieurs bien connus. » Ainsi, l’Algérie devient un ennemi au Maroc quand il s’agit du Sahara Occidental, et une « voisine » quand il s’agit de rouvrir les frontières. 
    Le régime est habitué à la soumission du peuple marocain. Les sahraouis sont différents. Les Nelson Mandela du Sahara ne sont pas près de rendre les armes. Et cela constitue un défi dont l’effet peut être contagieux. Sidi Ifni, Assa, Tata en sont témoins.
  • Le journalisme bananier

    Tous les Sahraouis, qu’ils vivent dans les camps de réfugiés ou dans les territoires du Sahara Occidental sous occupation marocaine, sont avec le Front Polisario pour l’indépendance et c’est pour cela que le Maroc rejette le référendum d’autodétermination, avait affirmé le journaliste marocain Ali Lemrabet, dans une contribution publiée par le quotidien espagnol, El Mundo.
    Dans cette contribution, Ali Lemrabet répondait à un article d’un universitaire espagnol (Bernabe Lopez Garcia), publié en 2007 par le journal El Pais, selon lequel la société espagnole a appuyé inconditionnellement durant des décennies les Sahraouis vivant dans les camps de réfugiés, ignorant le gros de la population sahraouie résidant dans l’ancienne colonie espagnole.
    Cette idée, « assez proche d’une thèse en vogue au Maroc », reflète une « fausse croyance selon laquelle les Sahraouis seraient divisés en deux camps »: Ceux qui soutiennent l’indépendance et ceux qui ne partagent pas cette option, a-t-il souligné.
    Pour le journaliste marocain, « il n’est pas nécessaire d’ajouter que si tout cela était vrai, les amis et les thuriféraires du Maroc -il y en a aussi en Espagne- devraient inciter les autorités de mon pays à organiser rapidement, sous la supervision de l’ONU, un référendum d’autodétermination pour que nos sahraouis (ceux des territoires occupés) puissent proclamer au monde qu’ils nous aiment… ».
    Mais, la « réalité ne se trouve pas dans les journaux télévisés, ni dans les contrevérités publiées par notre presse depuis plus de 30 ans », avait encore affirmé Ali Lemrabet, relevant qu’ »il faut être aveugle » pour ne pas se rendre compte de « l’évidence » que, hormis une certaine classe de notables que l’on peut qualifier de « girouettes », étant donné qu’ils s’accommoderaient d’un quelconque pouvoir », les Sahraouis sont « indépendantistes ».
    « 30 ans de répression et de négation de l’existence d’un peuple et d’une culture sahraouie ont produit l’effet contraire à celui recherché », a-t-il poursuivi.
    Ali Lemrabet a indiqué, dans ce contexte, que, lors d’une récente visite qu’il a effectuée aux territoires sahraouis occupés, l’un de ces notables, qui en public se disent « pro-marocains », tenait, en privé, un discours favorable à l’indépendance.
    « Hassan II et Mohamed VI ont échoué dans leur politique de marocanisation des esprits et des cœurs des Sahraouis (…). Si nous ne pouvons pas compter sur ceux qui bénéficient de notre présence au Sahara (…) que peut-on attendre du reste de la population », s’est-il interrogé.
    « Les autorités marocaines connaissent cette réalité et c’est pour cela qu’elles s’obstinent à empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination » , a-t-il noté.
    Il a déploré que le conflit du Sahara Occidental ait « appauvri économiquement les Marocains, freinant leur développement et désactivant les partis politiques, convertis en porte-voix du régime et gardiens du dogme officiel ».
    Il a souligné dans ce sens le paradoxe du « progressiste marocain qui comprend et appuie la légitime revendication des palestiniens à avoir leur Etat mais qui devient intolérant lorsqu’il s’agit de tenir un « débat argumenté » avec un Sahraoui qui soutient l’indépendance. »
    En 34 ans de guerre, de conflit, de répression et de violations des droits de l’homme, Ali Lemrabet est le seul marocain qui a honoré le métier du journalisme. Le seul qui a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Les autres se limittent à ce dont ils excellent : L’éloge du roi et de ceux qui détiennent le pouvoir, le faux scoop et le bourage de crâne. C’est lâche, immoral et honteux.
  • Le défi sahraoui

    Brahim Dahane a créé, au mois de mai 2005, dans la ville d’El Aaiun, une association pour la défense des Droits de l’homme au Sahara Occidental. Toutes les villes occupées de l’ex-colonie espagnole étaient un bouillonnement de manifestations organisées par des jeunes qui demandaient à haute voix l’indépendance du Maroc. La réponse des autorités coloniales était avec une brutalité sauvage. Et Dahane voulait laisser un témoignage de tout cela.
    Il avait déjà connu les prisons marocaines. Dans les années 80, il fut emprisonné pour avoir participé dans des actes de protestation contre l’occupation du territoire. Un jugement n’a jamais eu lieu avec les moindres garanties, le Maroc ne reconnaissait même pas qu’il était dans ses centres d’arrestation et de torture. Officiellement, pendant 4 ans, il avait disparu jusqu’au où il a été libéré.
    En octobre 2005, Dahane a été reconduit dans une prison sous l’accusation d’avoir créé une association illégale jusqu’à ce que, six mois après, il a de nouveau été libéré. Et il a continué son travail de dénonciation parce qu’il ne risque ce qu’il connaît déjà. Quatre ans après, sa position n’a pas changé d’un iota.
    Le 8 octobre, avec d’autres six activistes parmi lesquels se trouve Ali Salem Tamek, emprisonné par le Maroc cinq fois, Dahane revenait au Sahara occupé après avoir visité ses frères sahraouis exilés dans les campements de réfugiés de Tindouf. Cependant, au moment où il arrivait à Casablanca, son dernier appel téléphonique à une collègue de l’association ne présageait rien de bon. « Nous sommes dans la piste entourés de voitures de police », a dit Brahim. Depuis lors, son sort est ignoré.
    Déjà dans les jours préalables, une bonne partie des partis politiques et de la presse marocaine s’étaient occupées à chauffer l’atmosphère contre Tamek, Dahane et ses compagnons. Durant trois longs jours, l’arrestation n’a même pas été communiquée à ses familiers et amis et seulement après 72 heures, ils en ont été informés d’elle, mais les activistes se trouvent toujours dans un lieu inconnu. Et le sujet semble sérieux, puisqu’on les accuse de « trahison à la patrie, séparatisme et conspiration contre l’intégrité territoriale » ce qui se pourrait solder d’une longue condamnation.
    Dahane, à l’instar de Tamek, Aminatou, Hmad, Daddach ou tant d’autres activistes, sont les yeux que le monde a pour savoir ce qui se passe à El Aaiun, à Smara, à Dajla, et à Boujdour. Grâce, en grande partie, à leur travail et engagement, le monde a pu savoir la violence des forces de sécurité marocaines dans l’ex-colonie espagnole. Ces dernières torturent, frappent et menacent à tout celui qui montre la moindre sympathie pour la cause sahraouie.
    Ils ne sont pas des terroristes, ni des gens violents ni des conspirateurs. La parole, le dialogue, c’est ce qu’ils prêchent au-dessus de tout. Ils ont sacrifié une bonne partie de leurs vies pour une cause qu’ils considèrent juste. Et cela les a amenés à subir dans leurs propres chairs la douleur, la peur, l’angoisse et toute sorte de souffrances. Ils sont la voix qui s’élève pour dénoncer l’injustice. Mais le problème est que le Maroc ne veut pas d’yeux, ni de voix, ni de témoins. Ce qu’il veut c’est que le Sahara reste, comme jusqu’à présent, le royaume de l’impunité devant le triste et pathétique silence de la communauté internationale sur la tragédie du peuple sahraoui. 
    La société marocaine, non seulement elle n’a pas condamné ces agissements contre un peuple frère, sinon elle a déclaré son « unanimité » et sa soumission au régime de la répression, pour dire au peuple sahraoui qu’il n’existe pas à ses yeux. Pour cela, il n’y a rien de mieux que montrer l’Algérie du doigt.
    Les défenseurs sahraouis des droits de l’homme vont être inculpés de conspiration avec des « parties hostiles », juste pour avoir foulé le territoire algérien. Le porte-parole du gouvernement marocain, Khaled Naceri, a accusé ces jeunes sahraouis de « servir des desseins extérieurs bien connus. » Ainsi, l’Algérie devient un ennemi au Maroc quand il s’agit du Sahara Occidental, et une « voisine » quand il s’agit de rouvrir les frontières. 
    Le régime est habitué à la soumission du peuple marocain. Les sahraouis sont différents. Les Nelson Mandela du Sahara ne sont pas près de rendre les armes. Et cela constitue un défi dont l’effet peut être contagieux. Sidi Ifni, Assa, Tata en sont témoins.